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    La traversée vers les Antilles.

    Exocet est dans une bulle

     

    Nous sommes le samedi 15 décembre : il est 20 H le vent n’a pas forci, mais il a tourné un peu dans une direction qui nous est plus favorable, nous allons envoyer le Spi, il profitera de ces petits air, nous donneras surement une meilleure vélocité. Le Spi d’Exocet est un Spi asymétrique, il à une des deux chutes plus longue que l’autre, de plus un câble d’acier renforce le bord d’attaque, (le côté qui reçoit le vent) lorsqu’on l’utilise en Génaker. Cet a dire avec le vent par le travers du bateau, voir même un peu en avant, il ce comporte alors comme un génois, mais de bien plus grande surface. Le point d’amure est fixé sur le grand tangon qui est établi, comme un mât de beauprés (dirigé vers l’avant du bateau) qui est juste au dessus du balcon avant. Cela marche bien dans ce petit air Exocet en profite pour accélérer un tout petit peu. Mais avec le coucher du soleil le vent pétole le spi ne porte plus nous l’étouffons dans sa chaussette et le ramenons sur le pont il est 23 h 30, nous réduisons à deux ris la grand voile pour juste stabiliser le bateau sans que la voile ne le freine car c’est le moteur qui va donner la vitesse. Comme nous avons fonctionné à la voile une bonne partie de la journée je repousse à demain matin l’arrêt du moteur pour conserver une réserve de carburant.

    La traversée vers les Antilles 10

    Du temps que nous faisions les manœuvres de voiles sur le pont, avec la nuit qui c’est bien installée, nous relevons un feu de navigation de bateau dans notre 160°. Une fois fini les manœuvres il est au 175° puis rapidement au 180° il va donc bien plus vite qu’Exocet, nous n’avons pas d’information sur l’AIS, pas d’échos radar de détectés, nous n’en serons pas plus pour le moment, il nous ouvre la route, car il se dirige comme nous, vers le Canal de Sainte Lucie, qui nous permettra de remonter, au Marin ou a Saint Anne, une fois l’ilot Cabrits laissé sur tribord.

    Dimanche 16 décembre : 0 h 45 un bateau trafique sur le 16, semble appeler un autre bateau au nom de Béluga, le message est en anglais. Je fais une tentative de le joindre sans résultat. 7 h le bateau aperçu est toujours visible sur notre bâbord au cap 165/170°, nous le verrons au jour surement. 8 h un autre feu apparait dans le 130°, un autre bateau, c’est rigolo de se retrouver ainsi à trois pour faire les derniers milles. 8 h 20 correction ce que j’ai pris pour un nouveau bateau est en fait une étoile qui est sortie de l’horizon et qui monte dans le ciel.  L’AIS me donne : le « Stormvogel » dans le 117° pour 5.3 milles. Puis un moment plus tard il est dans le 108° pour 7.6 milles, il fait route au 209° à un nœud, quasiment en dérive. Ou il attend que le vent ne vienne le déhaler.

    La traversée vers les Antilles 10

    13 h : le soleil est sorti de l’horizon derrière nous, comme tous les jours depuis notre départ du Cap vert, le vent lui est toujours aux  abonnés absents

    13 H.      Point. A 312 Heures de Mer soit 13 jours :

                    Pos :      14°59’ 84 N         53° 30’ 50 W

                    Distance parcourue :     96 milles en 24 H

    Distance parcourue :     1736 milles en tout depuis le départ.

                    Moyenne / 24 H :            4 Nds   

                    Moyenne cumulée :      5,56 Nds

    Distance de l’objectif :  430 milles

                    Estimation d’arrivée :    77 h 34 soit 3 jours et 5h soit le 19 à 18 h environs. Nous avons fais les 4/5éme de la route.

    Le vent est à 0 Nds, la Mer belle, la visibilité bonne, le baromètre annonce 1013 Mb, Exocet file 5 Nds au cap 275°. Au moteur encore, toujours 1800 tours a la minute.

     

    Je refais le calcul de notre autonomie au moteur, résultat il nous reste 30 heures de gasoil. Nous faisons un texto Iridium a Régine et a Sylvie pour les informer de la situation. C’est Guy qui nous répond à 14 h 40 pour nous dire :

    Dimanche 16 à 16 h vous commencez à sortir de la bulle anticyclonique.

    Lundi 17 le vent rentre Nord Est 10 Nds.

    Pour se maintenir jusqu’à vendredi Nord Est 15 Nds.

    Jusqu’à l’arrivée pas de problème.

     La traversée vers les Antilles 10

    17 h rien a changé, vent, Mer, statu quo, nous stoppons le moteur, essai de Grand voile plus Spi, nous n’avançons pas, le moteur souffle un peu, je vérifie les niveaux, puis moteur, Grand Voile et Génois 100% nous essayons de tirer profit d’un Zéphyr qui ride à peine l’eau autour du bateau.

     

    19 h 30 Beluga C’est le bateau avec lequel nous naviguons depuis des heures, que nous n’avions pas identifié, il est au 245°devant Exocet, avec voiles et moteur comme nous. Il nous a contacté, va au Marin et a lui aussi une trentaine d’heures moteur avant la panne sèche.

    23 heures, 4 à 5 Nds maximum de vent, la Mer est toujours belle, à peine ridée, la visibilité est excellente, le baromètre haut à 1014 Mbar, Exocet file 5 Nds toujours au moteur avec la grand voile à 2 ris, la route est au 270° et il nous reste 385 milles nautique à courir. Notre voisin Beluga est devant nous pour deux milles environ (toujours difficile d’estimer une distance en Mer et de nuit à fortiori. Un peu plus tard, alors que Didier faisait son quart, Béluga a  appelé en VHF pour savoir, si nous avions une météo. Je ne me suis rendu compte de rien, c’est vous dire si ma confiance était grande, envers mes équipiers,  alors que je dormais dans le carré, pour être plus réactif….j’étais dans les bras de Morphée, il pouvait se passer je ne sais quoi j’avais déconnecté. Merci, vraiment merci, a mes compagnons de route, qui m’ont permis de faire cette traversée en toute confiance en eux, ce qui n’est à priori pas le plus répandu a en écouter les ragots de ponton, maintenant que je suis arrivé, que j’ai pu échanger avec d’autres propriétaires de bateaux, qui avaient avec eux aussi des équipiers. Il n’y en a pas beaucoup, qui ne soientt satisfaits pleinement, alors ici je le dis Haut et fort : mes équipiers étaient supers, réactifs, impliqués, enthousiastes, et de bonne compagnie par-dessus le tout, tout en ne rechignaient pas, ni à la tache, ni aux décisions du Capitaine en ma personne.

     La traversée vers les Antilles 10

    Lundi 17 décembre 3 heures : Exocet reçoit 6 Nds de vent par derrière, alors que nous naviguons a 5 Nds, cela fait donc 11 Nds de vent réel qui nous pousse, la situation permet de stopper le moteur, en envoyant le spi et la grand voile entière, nous marcherons a 4 Nds, juste 1 de moins qu’au moteur alors nous ne nous plaignons de rien. Et de plus le vent grimpe sur l’échelle de Beaufort, celle qui donne les forces en fonction de la vitesse du vent, mais si le vent grimpe, il le fait en assurant ces prises, et il lui faut des heures pour grimper d’un barrot, mais cela va dans le bon sens.

     

    10 heures, L’AIS nous donne : « Kasai » à 15,6 milles au 143° faisant route au 273° a 6,7 Nds. 30 minutes plus tard, 14,2 milles au 148°. 11 h 15’ a 13,3 milles au 152°. Nous ne le verrons pas, il passera trop loin.

     

    11 heures 15’ : L’AIS, encore pas de nom d’affiché, mais ce n’est pas le premier, à 32,7 Milles au cap 125° route au 246° a 10,6 Nds. Il est donc dans notre arrière sur bâbord,  il descend dans la direction de Panama, nous ne le verrons pas lui non plus.

     

    Nous avons rattrapé Béluga, puis dépassé,  nous le perdons de vue presque maintenant alors que c’est l’heure de faire le point de la situation. Il n’a pas envoyé de spi  c’est ce qui explique la différence de vitesse, alors qu’Exocet file 6 Nds.

     

    13 H.      Point. A 336 Heures de Mer soit 14 jours :

                    Pos :      14°49’ 80 N         55° 20’ 69 W

                    Distance parcourue :     107 milles en 24 H

    Distance parcourue :     1844 milles en tout depuis le départ.

                    Moyenne / 24 H :            4,45 Nds                 

                    Moyenne cumulée :      5,48 Nds

    Distance de l’objectif :  322 milles

                    Estimation d’arrivée :    58 h 45’ soit 2 jours et 10 h soit le : 19 à 23 h

    Le vent s’affiche à 10 Nds, le « baro » a perdu 1 Mb, nous filons 6 Nds, toujours avec le spi et la grand voile au boulot, sur une Mer belle, mais belle de chez belle, je vous raconte pas des « messorgues ». (Des mensonges en occitan, mais des petits mensonges on pourrait traduire par des balivernes)

     La traversée vers les Antilles 10

    14 h 40 : Ais, trois bateaux sur l’écran :

     « Kasaio »161° 12,5 milles,

    « Cap irene »226° 24,5 milles,

    « Non identifié » 111° 45 milles.

     

    16 heure 40’ : Une belle coryphène d’un kilo six cent est à bord j’en prélève les suprêmes, 900 grammes de belles noix,  un régal en perspective.

     

    20 heure 03’ : Nous avons en visuel le Kasaio avec un spi rouge, un peu spécial cela s’appelle un  « parasailor » (c’est un spi mais avec au 2/3 de la hauteur un peut comme une aile de parapente qui soulève le bateau et tient bien ouvert la voile), par notre travers au 180° pour 3,6 nautiques. Mais nous avons définitivement perdu de vue Béluga, loin derrière il n’a pas ou pas envoyé de spi, après des heures cela fais la différence.

    La traversée vers les Antilles 10 

     

    21 heures 30’ : vent au alentour de 10 Nds, la mer toujours bien belle,  la pression est a 1014 Mb, la vitesse tourne autour de 6,5 Nds, nous marchons au cap 270° plein Ouest, il y a plu que 274 milles pour arriver, la grand voile en haut et le spi sont au travail, nous avons profité d’une journée fantastique, Exocet allonge la foulée, il sent l’écurie, cours vers les box, lui tarde t’il de prendre un bon peu de repos ?

     

    Mardi 18 décembre 0 heure : le vent a forci 15 Nds aussi pour ne pas faire de bêtises nous rentrons le spi et établissons le génois tangonné, et réduisons la grand voile pour être bien équilibré. Nous avons navigué en compagnie d’un grand cata le « Kasaio » nos routes ce rapprochaient dangereusement j’ai fais un petit lof pour prendre de la vitesse et lui passer devant comme en régate, il n’est pas défendu de ce faire un petit plaisir âpres tant de jours de solitude être au prés de bateau alors que la ligne d’arrivée ce profile la derrière l’horizon c’est jubilatoire.

    La traversée vers les Antilles 10 

    6 heure : rien n’a changé pendant la nuit tous va toujours bien a bord d’Exocet, celle la pression 1012 Mb est tombée d’un Mb « pas ni poblém » il faut commencer à parler la langue du pays, le Créole.

     

    Guy a 10 heures 07’ : Je pense que vous n’avez plus de soucis. Est Nord Est 15 Nds jusqu'à l’arrivée. Quelques grains faibles au Sud.

     

    Merci Guy, des soucis je ne sais plus ce que c’est, nous n’en avions pas embarqués à bord d’Exocet pour cette traversée.

     

    Il y a plus de courage que de talent

    dans la plus part des réussites.


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    La traversée vers les Antilles.

    Exocet attaque le dernier quart.

     

    Vendredi 14 décembre 2012 a 0,19 heure : L’AIS me donne une information, un bateau est dans notre 335° a 16,9 milles en route au 253°, on le verra surement d’ici un moment ; Non non, un moment plus tard il a disparu de l’écran de l’instrument, pourquoi ? Nous n’en serons pas plus sur lui, où est-il, pourquoi la position ne s’affiche plus ?

                            9 heures : le vent est de 3 Nds réel, autan dire rien, la Mer est belle maintenant, la visibilité est bonne, la pression au baromètre affiche 1008 Mb, le moteur pousse Exocet à 5 Nds sur le cap 270°, il nous reste 658 milles pour notre point d’arrivée. (Waypoint) il se trouve dans le Sud de l’ilet Cabrits, le point le plus sud de la Martinique. De là il nous restera qu’une poignée de milles pour jeter l’ancre à St Anne, mais nous n’y sommes pas encore.

    Le ronron du moteur nous a accompagnés toute la nuit, mais la Mer s’étant franchement assagie, nous avons bien dormi les uns après les autres.

    11 heures : nous bidonnons deux bidons de gasoil dans le réservoir, la jauge commence a bien pencher sur la fin du carburant, mais nous avons encore des bidons de secours, cela devrait permettre d’arriver à bon port, mais pas si le vent reste aux abonnés absents.

    A 13 heures, la pression est encore à la hausse, 1011 Mb, nous avons avancé de 20 milles,  le moteur tourne encore à petit régime, pour être économe en carburant. Mais quoi que l’on économise nous n’avons pas la réserve qui nous permettrait de finir la route au moteur. Restons optimistes le vent reviendra bien un moment ou un autre

    13 H.      Point. A 264 Heures de Mer soit 11 jours :

                    Pos :      15°06’ 90 N         49° 53’ 24 W

                    Distance parcourue :     115 milles en 24 H

    Distance parcourue :     1528 milles en tout depuis le départ.

                    Moyenne / 24 H :            4,79 Nds                 

                    Moyenne cumulée :      5,73 Nds

    Distance de l’objectif :  639 milles

                    Estimation d’arrivée :    4 jours et 15h soit le 19 à 4 h environs.

     

    Le vent est à 3 Nds, la Mer belle, la visibilité bonne, le baromètre annonce 1011 Mb, Exocet file 5 Nds au cap 270°.

     

    Je reçois un SMS du mousse qui me donne la position de Rusée de Jersey : A 20h TU 11°50 N 56° 19 W. Puis elle dit se satisfaire que nous ayons des conditions meilleures maintenant. Elle nous souhaite également de vite pouvoir savourer une bonne côte de bœuf. Nous nous étions plein de n’avoir à bord que du poisson.

    Mais quels poissons savoureux à toutes les sauces et de toutes façons !!!

     

    18 heures Arrêt du moteur, Exocet laissait à la dérive, pour un bain en plein Océan, l’eau est claire, limpide, agréable en température. C’est à ce moment que nous aurons la visite d’un Pétrel, surement un très jeune oiseau, pas farouche, il n’a peut être jamais vu d’homme, il ne les craint pas, après juste un temps d’approche, il viendra manger des petites allumettes de poisson, que je lui donne et qu’il gobe promptement. Il était affamé, peut être trop jeune pour pêcher lui même sa pitance. Il restera en notre compagnie un très long moment. Puis reprendra sa pérégrination un peu alourdi de ce festin, qui lui a été offert généreusement sur Exocet.

     

    Vérification des niveaux huile et liquide de refroidissement moteur, nettoyage de la souillarde sous le moteur, remise en route de ce dernier. Exocet reprend son cap et sa vitesse tranquille. Tout le temps où nous dérivions, contrairement à ceux que disent les pilots charts (Cartes marines américaines qui donnent par mois la force et la direction des Vents en dérive nous portait à l’Est Sud Est à un mille nautique à l’heure (1 nœud).

    18 h 20 Pierrot prépare une brioche pour le déjeuner de demain, elle cuira dans la machine à Pain, le moteur donne de l’énergie plus que les batteries peuvent stocker. L’odeur de la brioche qui cuit embaume le bateau cela aiguise l’appétit. Mais nous n’y toucherons pas avant le petit déj  c’est promis.

    21 heures 30 L’AIS annonce un bateau dans le relèvement 21° à 27,8 milles son cap est le 103 cela le conduit en direction de l’Afrique du sud, il file 11,7 Nds. Nous ne le verrons pas il passe loin derrière Exocet.

     

    Samedi 15 décembre 2012. 5 heures 45 : Nous bidonnons 60 litres de gasoil. Je me livre à un petit calcul :

    Le compteur des heures moteur indique 880 h

    Au départ ce compteur indiquait : 794 h

    Nous l’avons sollicité durant : 86 heures

    Le moteur consomme en moyenne 2 litres heure au régime que nous pratiquons.

    Notre consommation est donc 172 litres environ.

    Stock au départ 175 litres du réservoir plus 110 litres en bidons = 285 litres.

     Stock disponible : 285 moins 172 = 113 litres  soit 56 heures d’autonomie.

    En théorie cela nous autorise 280 milles, il nous faut du vent car nous n’avons pas la réserve suffisante pour finir avec le moteur il va falloir gérer la situation en fonction de cela.

     

     6 heures : le vent n’est pas revenu, la Mer est toujours belle, la visibilité bonne, la pression est de 1011 MB, nous naviguons à 5 Nds sur le fond (la vitesse sur le fond, c’est celle que donne directement le GPS) au cap 265°, il nous reste 558 milles à parcourir. Je prends la décision de stopper le moteur en fin de journée, avant le début des quarts de nuit, pour garder le précieux liquide.

     

    Guy nous fait parvenir une météo :

    Samedi 15 : sans vent.

    Dimanche 16 : 0 heure : sans vent.

    Dimanche 16 : 12 heures : Est 5/10 Nds.

    Lundi 17 : 0 heure : Nord Est 5/10 Nds.

    Lundi 17 : 12 heures : Nord Est 5/10 Nds grains.

    Mardi 18 : 12 heures : Nord Est10 Nds ciel clair.

    Mercredi19 : 12 heures : Nord Est 10/15 Nds ciel clair.

    La tendance ultérieure Nord Est 10/15 Nds. Jusqu'à l’arrivée peu de grain, Mer belle, Alizé modéré.

    A lundi, profitez bien, bises de toute l’équipe à terre.

     

    Un Grand merci de l’équipage d’Exocet à Guy et Nadine, pour ce lien important de jour en jour.

     

    11 heures 30 un zéphyr nous caresse les oreilles, stoppons le moteur, Grand voile en tête de mât, génois déroulé entièrement le bateau navigue au pré bâbord amure mais il avance alors de quoi ce plaindre ?

    13 heures 7 Nds de vent apparent, 3 Nds de vitesse, le vent n’est pas fort mais la Mer est très calme le bateau glisse en douceur.

     

    13 H.      Point. A 288 Heures de Mer soit 12 jours :

                    Pos :      14°58’ 72 N         51° 50’ 88 W

                    Distance parcourue :     113 milles en 24 H

    Distance parcourue :     1641 milles en tout depuis le départ.

                    Moyenne / 24 H :            4,7 Nds

                    Moyenne cumulée :      5,69 Nds

    Distance de l’objectif :  525 milles

                    Estimation d’arrivée :    3 jours et 20h soit le 19 à 9 h environs.

    Le vent est à 7 Nds, la Mer belle, la visibilité bonne, le baromètre annonce 1011 Mb, Exocet file 3 Nds au cap 265°.

     

    Un SMS arrive via l’Iridium, c’est le mousse qui m’annonce : Rusée de jersey à 140 milles de Grenade, la Barbade à tribord. Merci pour les news nous vous languissons. TVB (tout va bien) bonne fin de journée bisous à tous et un de plus à mon capitaine.

    La gorge se serre, les yeux s’embus, le gout du sel remplit la bouche.

    Merci le mousse.

    C’est en vivant ces rêves que la vie prend tout son sens.


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  • La traversée vers les Antilles.

    Exocet est à mi parcours

     

    Il reste moins de route à faire que ce qu’Exocet a parcouru depuis le Cap vert.

    Notre routeur météorologue, Guy, nous envoi des infos météos :

    Mardi 11              Est 15 / 20 Nds hautes pressions

    Mercredi 12       Est 15 / 20 Nds hautes pressions             grains faibles

    Jeudi 13               Sud Est 15 / 20 Nds hautes pressions     peu de grain

    Vendredi14        Nord Est 20 / 25 Nds hautes pressions  peu de grain

    Dépression très Nord. Bonne météo sur votre zone malgré Alizé plus fort 20 à 25 Nds. La ZIC (Zone intertropicale de convergence) est plus Sud, stable et bien centrée, pas de manque de vent à 5 jours.

     

                            Mardi 11 décembre 12 heures 45 TU. Le vent souffle à 18 Nds apparent 25 Nds réel, la Mer est agitée, la visibilité moyenne la pression atmosphérique est haute, 1014 millibar. Exocet file 6,5 Nds sur la route, il nous reste 1002 milles nautiques à courir, soit 1855 Km. Le génois est au travail tout seul avec le tangon.

    La traversée vers les Antilles 8

    13 H.      Point. A 192 Heures de Mer soit 8 jours :

                    Pos :      15°59’ 11 N         43° 38’ 38 W

                    Distance parcourue :     150 milles en 24 H

    Distance parcourue :     1165 milles en tout depuis le départ.

                    Moyenne / 24 H :            6,25 Nds                 

                    Moyenne cumulée :      6,06 Nds

                    Distance de l’objectif :  1002 milles

                    Estimation d’arrivée :    6 jours 21 h soit le 18 à 10 h environs.

     

    17 h 30, la Mer est grosse maintenant, la pression à un peu chutée, nous avons établi une autre voile sur l’étai largable, c’est pour gagner un peu en vitesse, mais aussi en confort, le bateau est plus stable, le pilote moins sollicité, et la trajectoire d’Exocet plus rectiligne. Nous avançons bien et en avance sur mes prévisions du départ. Elle n’est pas belle la vie ! Mais voila que le vent tourne, il est 23 heures, j’ai le choix entre rester sur la route en lofant, (naviguer en se rapprochant de la direction du vent) mais cela implique de ranger cette voile N°2. Ou bien je ne change rien aux voiles, mais change la route, pour garder le vent sur le même angle que précédemment. C’est cette façon de faire que je choisis. C’est facile, deux fois à appuyer sur le bouton du pilote qui commande des modifications de cap de 10° et l’affaire est dans le sac. Les copains dorment, ils ne se rendront pas compte de ce réglage, alors que différemment je les aurais réveillés à coup sur, et qui peut dire si une heure plus tard le vent n’aura pas repris sa direction ?

    La traversée vers les Antilles 8 

    Mercredi 12 à 10 h 50 : le vent a pris de la force petit à petit et la Mer a forci en rapport. Mous avons repris 10° vers notre route, mais nous avons essuyé du vent fort tout le reste de la nuit. Les voiles en n’ont

     soufferts. Nous avons réduit le Génois à trois ris au fur et à mesure de la montée en puissance du vent mais avec la Mer formée il claquait fréquemment, ce qui n’est pas bon pour lui. Pour couronner le tout nous avons essuyé des grains de pluie de fortes intensités. Tout l’équipage était sur le pont pour manœuvrer dans des conditions difficiles mais personne n’a rechigner, à la tache. Exocet tu as un équipage volontaire et efficace, cela doit être dit, c’est fait. Maintenant mes équipiers dorment du sommeil du juste, avec les conditions qui se sont améliorées, ils peuvent récupérer du manque de sommeil, personne ne leur en fera le reproche.

     

    A leur réveil nous manœuvrerons pour remettre de l’ordre. Nous affalons le Génois N°2, il a bien morflé lui, des mousquetons se sont arrachés du guindant, je dois reconnaitre que le travail fait sur cette voile, n’a pas été une réussite complète, elle devra aller se faire refaire une santé chez un voilier, une fois arrivée en Martinique, et ne pourra plus être utilisée d’ici là. Nous rentrerons aussi le génois, pour le rétablir sur l’autre bord, avec le tangon pour le brider.

    La traversée vers les Antilles 8

    13 H.      Point. A 216 Heures de Mer soit 9 jours :

                    Pos :      15°16’ 78 N         45° 58’ 88 W

                    Distance parcourue :     142 milles en 24 H

    Distance parcourue :     1316 milles en tout depuis le départ.

                    Moyenne / 24 H :            5,91 Nds                 

                    Moyenne cumulée :      6,03 Nds

                    Distance de l’objectif :  865 milles

                    Estimation d’arrivée :    6 jours soit le 18 à 13 h environs.

     

    Guy nous renvoie une météo à 15 h TU :

    Vous êtes avec du vent de 25 à 30 Nds de Nord Est, derrière vous à 50 à 100 milles, et dans une zone de grains forts pour jeudi, avec du Sud Est plus faible, force 2, mais devant vous, vendredi cela se calme et les orages seront plus nord,, et vous dans du calme Est 10 Nds, si rien ne change. A demain.

    La traversée vers les Antilles 8 

    Nous avons bien subi ce mauvais temps, il n’était pas au programme pourtant, mais c’est cela la Mer, il y a ce qui est prévu et ce qui est vraiment.

     

    17 h 11 L’AIS m’informe, le « Mu mona frontier » à 21 milles 7 dans le 28° en route a 12.7 Nds au cap 126. Il passera bien loin sans que nous ne puissions le voir.

     

    18 h 46 un autre bateau dans le 343° à 34.6 M nous ne le verrons pas lui non plus.

     

    21 h 20 : le vent souffle à 16 Nds, la Mer est grosse, la visibilité pas terrible, Exocet file 6 Nds au cap 285° pour revenir sur notre route, il nous reste 820 milles à courir, le génois est seul au boulot à deux ris et tangonné, nous n’avons pas vue le soleil de la journée mais le ciel est moins menaçant.

     

    Jeudi 13 décembre 5 heures : 22 Nds de vent dans la pipe le génois est roulé le moteur ronronne nous sommes sous un grain, la pluie est violente, nous sommes à l’abri à l’intérieur en attendant que cela passe.

    6 h 20 : 40 Nds de vent, mais qui nous pousse le moteur est stoppé, un petit bout de génois est à poste pour faire courir Exocet. Cela ne durera pas des heures le grain passera son chemin nous laissant des conditions meilleures.

     

    9 h 35 : le « Visge beatha » à 6.4 milles dans le 12°on ne voit rien !

     11 h 20, une météo de Guy s’annonce sur l’Iridium :

    Jeudi                     13                          Sud Est passant Nord Est sortie des grains

    Vendredi            14 à 0 h                grains faibles Sud Est faible.

    Samedi                                15 à 0 h                calme Est 5 Nds

    Dimanche           16 à 0 h                reprise vent Nord Est 10 Nds

    Tendance Nord Est 10 / 15 Nds

     

    11 h 35 : aperçu un voilier par le travers, il se peut que ce soit le « Visge beatha » il est à 6.7 milles dans le 332° cela cadre avec l’AIS.

    La traversée vers les Antilles 8 

    13 H.      Point. A 240 Heures de Mer soit 10 jours :

                    Pos :      15°14’ 09 N         47° 54’ 46 W

                    Distance parcourue :     111 milles en 24 H

    Distance parcourue :     1427 milles en tout depuis le départ.

                    Moyenne / 24 H :            4,62 Nds                 

                    Moyenne cumulée :      5,88 Nds

    Distance de l’objectif :  754 milles

                    Estimation d’arrivée :    5 jours et 3h soit le 18 à 16 h environs.

    Le vent est à 12 Nds, la Mer agitée, la visibilité bonne, le baromètre annonce 1010 Mb, Exocet file 6 Nds au cap 270°, le génois est à un ris. Il semble que l’on aille vers du beau temps.

     

    15 h le vent pétole, il n’y a plu que 6 Nds ce n’est pas suffisant le moteur est sollicité, le génois enroulé, la grand voile établie à deux ris pour stabiliser le bateau.

    Le « Yasa unity » est en vue dans le 305° pour 5,1 milles info de L’Ais et alarme du Merveille

    La traversée vers les Antilles 8

    On a trop souqué l’écoute de grand voile pour stabiliser la bôme. Cela a eu pour conséquence d’arracher partiellement la platine du « vis de mulet ». (Espèce de cardan qui unit le mât et la bôme). On réalise un « brelage » (terme de marine qui signifie de fixer avec des bouts) avec un bout en plusieurs tours du mât reprenant la platine le tout est souqué avec le principe du fil torsadé cela inspire confiance. Tiendra ou tiendra pas ? À surveiller.

     

    A la Mer il faut être un peu « Tonton la bricole ».

    Aide-toi, le ciel t’aidera.

     


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    La traversée vers les Antilles.

    Exocet est parti depuis 5 jours

     

    Le vent n’est pas plus fort et le génois bien que grand, et tangonné pour que la voile puisse prendre le maximum des filets d’air, Exocet se traine un peu le spi nous fait défaut ! La drisse et dans le coffre maintenant, je ne l’ai pas laissée attendre dans le mât en vrac dans le bas pour ne pas quelle ne gène si nous avions à faire d’autres manœuvres.

    La traversée vers les Antilles 7

     Il est environ 16H je décide de renvoyer le Spi en utilisant la drisse de génois N° 2 celle qui sert pour envoyer les voiles sur l’étai largable. Ce n’est pas vraiment étudié pour, mais les conditions peuvent le permettre. Nous manœuvrons donc pour cela un bon moment, car tout était en vrac dans le spi et dans la chaussette mais tout c’est bien passé. Le spi améliore un peu la vitesse mais surtout le confort à bord, le bateau est plus appuyé, il a des mouvements moins saccadés. Exocet respire en harmonie avec l’Océan.

    La nuit arrive, mais je suis confiant, décide de garder le spi pour la nuit, la seule crainte que j’ai, est que la drisse de génois que nous avons mis en service pour hisser le spi, n’étant pas prévu pour cela pourrait s’user sur les bord d’une poulie en tête de mât. Mais le spi est stable, j’ai bon espoir que ça le fasse. (encore un vocable qui a lieu d’être sur les bateaux lorsque on a confiance en une manœuvre, une décision.)

    La nuit passera sans le moindre problème à signaler. Le vent continuera à mollir, la Mer à s’arrondir. Avec le jour je constaterais que le choix était judicieux.

    La traversée vers les Antilles 7

    Nous sommes le dimanche 9 décembre, il est 9 h 22 un message arrive sur l’Iridium. Régine me donne des nouvelles de Rusée de Jersey, et sa position. Il navigue encore sous spi, il est très content de son avancée en direction de la Barbade, qui est sur sa route avant Grenade. Régine le mousse, m’informe aussi quelle a donné notre position à Marléna, autre bateau ami de rencontre qui est encore aux Canaries, d’où il partira directement pour le Marin en Martinique, mais plus tard après les fêtes.

    Pierrot fera un texto à sa famille, moi j’en ferais un aussi au mousse, ainsi qu’à Guy qui continue à suivre notre route, nous donner les prévisions de la météo. Il est dommage qu’il n’ait pas fait le petit séminaire car il nous aurait fait une messe dominicale en téléconférence.

    12 h 30 le vent a pris un peu de force, la Mer présente des signes avant coureurs d’une montée en puissance. Je ne prends pas de risque, nous manœuvrons pour rentrer le spi, puis empannons la grand voile (nous la changeons de bord). Déroulons le génois et établissons le tangon, Exocet file 7 Nds sur la route directe, on ne peut se plaindre de rien, c’est une belle journée qui nous est promise.

    13 H.      Point. A 144 Heures de Mer soit 6 jours :

                    Pos :      15°51’ 84 N         38° 29’ 39 W

                    Distance parcourue :     139 milles en 24 H

    Distance parcourue :     871 milles en tout depuis le départ.

                    Moyenne / 24 H :            5,79 Nds                 

                    Moyenne cumulée :      6,04 Nds

                    Distance de l’objectif :  1299 milles

                    Estimation d’arrivée :    8 jours 23 h soit le 18 à 13 h environ.

    Le vent est à 10 Nds Exocet trace sa route sur le cap 275° à 7 Nds.

     

    Chose promise, chose due. La journée a été belle, nous avons été tranquille, rien à signaler sur le livre de bord. Lecture pour ceux qui le veulent, farniente pour les adeptes, apéro pour tous, sieste à tour de rôle. La Mer a pris un peu de volume, je ne regrette pas mon choix d'être passer sous génois.

    La traversée vers les Antilles 7 

    18 h 45 : Le bateau, Neptune Pioneer fait sonner l’alarme du Merveille, l’AIS me donne la précision : il est à 10,5 milles d’Exocet dans le relèvement 219°. A 19 h 20, il coupe notre sillage.

     

    Didier envoie un texto a Sandrine, qui répercutera les infos et la position qu’il lui a donné à tous et toutes des familles proches, l’Iridium autorise cela c’est bien un minimum, mais appréciable. Je ne vous en dis pas plus à son propos je sais que vous êtes conscients que je l’ai en travers.

     

    Lundi 10 décembre, 4 h 02 : un feu blanc dans le 335°. Il traversera le plan d’eau de droite à gauche sans que l’on ne puisse voir ce qu’il est. Un voilier très probablement, bien que rapide. A 8 heures, il ne sera qu’une faible lueur à peine visible dans le 140°. Rien sur l’AIS, pas de radar détecté, le mystère demeure entier.

    La traversée vers les Antilles 7 

    8 h 15 : le vent apparent souffle à 13 Nds, la Mer est grosse, Exocet file 8 Nds, dans un petit surf, la grand voile a changé de bord, elle a empannée intempestivement, à l’insu de ma volonté (clin d’œil à un coureur cycliste, Richard Virenque) mais pas de casse, la retenue en place a bien joué son rôle. Avec l’aide du moteur nous avons remis la voile du bon bord, puis repris la route. Cela a valu que l’équipage au complet était réveillé il était bien tôt à notre heure du bord (6 h 15) dans l’empannage, la gaffe que je gardais dans la bôme est partie à l’eau, nous ne tenterons pas d’aller la récupérer.

     

    11 h 15 Un départ sur la canne qui est à son poste à l’arrière d’Exocet, un gros morceau surement mais cela décroche. Longue vie à toi poisson !

     

    11 h 30 un nouveau départ, une coryphène à bord quelques minutes plus tard.

     

    Un peu avant le point de 13 heures, rupture du bras de spi, qui jouait le rôle d’écoute du génois tangonné. La houle met le gréement à l’épreuve, l’usure des manœuvres en est le prix à payer. Il n’y a pas de dommage car, l’écoute de génois elle assurait la sécurité. Nous roulons le génois, récupérons le mousqueton du bras, qui était resté frappé sur l’œil d’écoute du génois. Je refais le nœud, nous sommes prêts pour déployer à nouveau le Génois. Chacun a son poste, Pierrot aux bouts en arrière, Didier en pied de mât, mais il m’interpelle : « La cloche du tangon ne tient plus correctement, elle se barre du tangon » En effet les rivets se sont fait la belle, la cloche est presque désolidarisée du tube d’aluminium. La perceuse, la pince à rivet, les forêts, le marteau, et le chasse goupille sont réquisitionnés sur le pont, la réparation est rapidement effectuée. Le génois est à nouveau en service.

     La traversée vers les Antilles 7

    13 H.      Point. A 168 Heures de Mer soit 7 jours :

                    Pos :      16°24’ 88 N         41° 05’ 63 W

                    Distance parcourue :     153 milles en 24 H

    Distance parcourue :     1024 milles en tout depuis le départ.

                    Moyenne / 24 H :            6,37 Nds                 

                    Moyenne cumulée :      6,09 Nds

                    Distance de l’objectif :  1150 milles

                    Estimation d’arrivée :    7 jours 21 h soit le 18 à 10 h environs.

    Le vent est à 13 Nds Exocet trace sa route sur le cap 275° a 8 Nds.

     

    Mais le vent a un peu tourné et la mer nous arrive bien de derrière, nous allons empanner.

    13 h 20 : nous avons empanné Grand voile et Génois et modifié un peu le cap, le bateau est mieux sur ce nouveau bord plus confortable pour l’équipage nous ne sommes pas vraiment éloigné de notre route, et il y a bien des milles à courir encore pour ce recaler sur l’objectif.

     

    Tout au long de l’après midi, le vent a forci peu a peu Exocet en a bien profité, il a allongé la foulée. A 18 h une belle daurade de 5 kg 900 est prisent. 1 heure plus tard, une autre la rejoint, mais bien trop petite pour en faire des noix, je la préparerais a la Tahitienne, elle nous régalera a l’heure de l’apéro. Cela nous change car depuis notre départ, nous faisons honneur à tout un échantillonnage de charcuteries, que Pierrot a emporté dans son bagage, je l’apprécie particulièrement car j’en étais un peu privé. De plus il ce doit d’être préciser que, c’était une sélection de premier choix, de celle que l’on ne trouve pas partout, encore bien moins au Cap vert.

     

    La traversée vers les Antilles 7

     

    22 h 26 : le vent est maintenant a 18 Nds avec des bouffes a 20 Nds fréquente c’est en avertissement a prendre en considération avec la nuit qui commence bientôt pour l’équipage d’Exocet même si l’obscurité est déjà bien présente. Nous réduisons la grand voile d’un ris ainsi que le Génois que nous roulons sur le profil de l’enrouleur. Le moteur tourne pour refaire le plein de l’énergie pour la nuit. Bonne nuit les amis. Les rôles de quart tournent bien, pas un « ronchonnage » à ce sujet à bord d’Exocet. Chacun accomplit son tour de vigilance, profite du spectacle ininterrompu des étoiles dans le ciel, cherche les constellations, observe les étoiles filantes. Puis descend réveiller le prochain une fois son quart fini, en passant les consignes ou les particularités de son moment de veille.

    Mardi 11 décembre 0 h 20 nous avons profité d’être deux réveillés pour décider d’affaler la grand voile, le bateau ne s’en comportera que mieux mais le troisième homme ne reste pas en sa cabine, en se disant : « qu’ils se démerdent», non il est sur le pont et prend sa part à la tâche, c’est des détails comme cela qui reflète l’état d’esprit qu’il règne à bord.

    Un pour tous, tous pour un. Exocet pour tous, tous pour Exocet.

     


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  • La traversée vers les Antilles.

    Après trois jour de Mer

     

    Le rythme est bien pris à bord d’Exocet, les équipiers sont bien à l’aise, ils ont pris leurs marques il n’y a plus de question du genre, (ou mets tu la retenue de bôme, où est la manivelle de winch, etc...). Ils sont comme sur leur bateau respectif, les petits réglages de cap ou les ajustements sur les écoutes des voiles se font sans avoir à les demander, cela tourne rond, tout baigne.

    La traversée vers les Antilles 6

    Je laisse donc pendant de long moment Pierrot et Didier sur le pont à profiter de la Mer, du soleil qui nous escortent, du balancement que la houle de l’Atlantique impulse à notre monture. Je suis à la table à carte, note les petits événements, prépare les repas en variant les accompagnements du poisson qui est à la carte à chaque repas.

    16 h 28 ce jeudi 6 décembre, je reçois un texto de Régine qui me communique la position d’un ami de rencontre le sympathique Canadien de Rusée de Jersey, qui lui est parti de Mindelo au nord Ouest du cap Vert deux jours avant nous, il est logiquement bien en avance sur nous, nous ne pourrons pas le rattraper car il se dirige lui sur Grenade plus au sud que notre destination. Ce message m’apprend que sa bôme est cassée, et qu’il navigue sous Spinnaker. J’aurais aimé avoir en plus son cap et sa vitesse, pour tracer sa route sur la carte sur laquelle je pointe chaque jour à 13 h TU la position d’Exocet.

    La traversée vers les Antilles 6

    19 h 53, Deux poissons de plus ont rejoint leurs congénères dans le froid du congélateur qui ne congèle pas mais qui est bien froid tout de même. Le N° 1 est un Wahoo de 900 g le N° 2 une Daurade coryphène de 2 Kg 900, une belle pièce. Le Wahoo poisson qui ressemble de forme au barracuda sera cuisiné à la sauce américaine pour le soir même, aussi bon que des langoustes préparées de cette façon, un peu de riz servi avec, un rosé de Beauvoisin pour couronner le tout cela nous a fait un excellent repas de fête.

    La traversée vers les Antilles 6

    Mous nous sommes décalés d’une heure, à notre heure du bord qui diffère de l’heure officielle T.U pour plus de confort, et pour anticiper le décalage horaire de la Martinique que nous ne voyons pas encore vous vous en doutez bien, mais qui est la devant notre étrave. La journée a été belle, pas de grain, du vent, et nous avons entre aperçu le soleil par moment.

    Vendredi 7 décembre 2012. 5 h 50 nous empannons la grand voile, ainsi que  le génois que nous tangonnons sur l’autre bord. Le vent oscille aux alentours de 12 nœuds, nous avançons à plus ou moins 6 Nds, le vent réel fluctue proche de 20 Nds. La Mer est bien formée et la houle qui l’anime c’est bien arrondie. Nous sommes bien sur la route, tout est au poil, sur Exocet.

    La traversée vers les Antilles 6

    Avant de ne faire le point dés 13 heures, nous manœuvrons pour hisser la grand voile entière, puis pour établir le spi avec la chaussette que Didier a convoyé avec d’autre matériel depuis la métropole, cela a été un peu laborieux mais le spi porte bien, Exocet se dandine de bonheur au fil des vagues qui nous rattrapent encore.

    La chaussette de Spi c’est un long étui en tissu d’où son nom, qui enserre le spi de manière à ce que celui-ci ne puisse pas se déployer au vent avant que nous le voulions, ce que nous ferons une fois en haut du mât, en tirant sur un bout qui remontera la chaussette permettant au spi de s’ouvrir, pour redescendre le spi, la manœuvre sera l’inverse, le bout sera tiré cette fois vers le bas renfermant le spi dans la chaussette et le tout reviendra sur le pont en sécurité. La manœuvre est un peu plus complexe mais plus sûre surtout en équipage réduit ce qui sera le cas dés que mes copains auront terminé l’escorte d’Exocet et que je naviguerai seul.

     

     

    13 H.      Point. A 96 Heures de Mer :

                    Pos :      15°31’ 92 N         31° 24’ 25 W

                    Distance parcourue :     147 milles en 24 H

    Distance parcourue :     605 milles en tout depuis le départ.

                    Moyenne / 24 H :            6,12 Nds                 

                    Moyenne cumulée :      6,30 Nds

    Le vent est à 7 Nds Exocet trace sa route sur le cap 280° à 6 Nds.

     

    13 h 45 Didier m’appelle : Yves le spi est à l’eau ! Je sors est en effet le spi ne tire plus Exocet mais flotte en surface des deux côtés du bateau encore retenu par les écoutes. Sans avoir à dire un mot, nous sommes tous les trois en train de remonter à bord cette voile, qui commence à vouloir chaluter, et à se remplir d’eau, ce ne fut pas facile, loin de là, mais rapidement le spi est sur le pont en vrac, plein d’eau, la chaussette tout pareil. Le constat est vite fait le nœud du mousqueton s’est défait.  J’avais en attendant mes équipiers à Praia coupé quelques centimètres de la drisse qui était un peu usée, j’avais cautérisé le bout pour éviter qu’il ne s’effiloche et refait le nœud de tête de capucin. Un nœud tout à fait adapté à cela mais du fait de la raideur du cordage je ne suis pas arrivé à le souquer bien comme il aurait fallu, il se faisait tard à ce moment là et j’avais rangé tout pour la nuit remettant au lendemain la finition de cet ouvrage. Mais la nuit a emporté cette volonté et je ne m’en suis plus inquiété. Voila le résultat d’avoir remis au lendemain quelque chose à faire. Comme le dit les adages populaires il faut battre le fer quand il est chaud ; et ne pas remettre à demain ce que l’on peut faire le jour même.

    Cela est très vrai et s’applique toujours sur un bateau.

     

    La traversée vers les Antilles 6 

    Le spi n’a pas souffert de son bain, pas un accro, pas une déchirure, merci aux équipiers qui ont agit avec rapidité mais sans précipitation, R A S.(Rien A Signaler) la drisse elle, du fait que rien ne la retenait d’en bas, elle a disparu dans le mât. Pas envisageable de la remettre en ordre de marche avec la Mer qui était agitée, car pour ce faire il fallait aller en tête de mât, ce sera donc remis sine die, (sans savoir pour quand).

    Le seul ennui vraiment embêtant, celui qui me chagrinait le plus, est que Didier, durant la manœuvre de récupération a forcé plus que ne le voulait son dos et c’est retrouvé handicapé par la douleur. Un long moment de repos et des cachets d’anti-inflammatoires ont remis les choses en ordre rapidement. C’est encore heureux car j’étais bien contrarié d’avoir sur la conscience le fait qu’un oubli de ma part était responsable de cela.

    La traversée vers les Antilles 6 

    17 heures : Moteur en route le vent nous fait défaut, la mer reste chaotique, les voiles souffrent. Le génois est enroulé, la grand voile descendue à deux ris, ce qui la rend très plate une fois bien bordée dans l’axe du bateau jouant ainsi un rôle d’amortisseur au roulis généré par la houle. Le confort y gagne en retour. Puisse-que le moteur tourne, j’ai du courant en production, je profite pour faire un pain avec la machine ha doc.

     

    L’Iridium nous a permis de recevoir un message de Sylvie, c’est du bonheur de recevoir ainsi des signes de la terre, de la famille, des amis. Plus tard ce sera Régine qui par un texto se signalera. Je l’appellerais pour voir si elle a pu avoir des explications sur le non fonctionnement de ce téléphone en mode data (envoie et réception en documents via l’ordinateur). Non ce n’est pas le cas Bruuuu!!! j’enrage.

    Le paramétrage et en cause, je feuillette les pages des menus sans voir le problème, puis le découvre enfin : sur une série de 12 chiffres où 4 zéros se suivent il n’y en avait que trois, cela ne m’avait pas attiré l’attention, qui avait rentré ce chiffre incomplet ? Bon ce problème résolu, nous pouvons à notre tour faire des texto. Il y a progrès. Pierrot fait un petit texto à Sylvie, j’en fais un à mon tour, à un bateau qui comme Exocet, arrive de Port Camargue, nous l’avons vu partir de Praia la veille de notre départ il serait intéressant de savoir sa position et les conditions de Mer et de vent qu’il a, mais je n’aurais pas de retour !

    La traversée vers les Antilles 6 

    Samedi 8 décembre 3 heures : Stop moteur, le vent que nous recevons a grimpé en dessus de 10 Nds cela doit être suffisant pour faire route à la voile. La grand voile regagne la tête de mât et le génois est entièrement déployé au vent.

    "Messieurs nous allons faire du Yachting". C’est une phrase que je dis lorsque le bateau fonctionne à nouveau sans l’aide du Perkins.

     

    9 heure 05 : Le Mer veille sonne l’alarme, l’AIS me donne une information, l’Amoha dans le 50° pour 6,5 nautique. Sur le pont, un coup d’œil, rien. Le compas de relèvement pour préciser la recherche rien encore. Les jumelles fouillent l’horizon toujours rien. Puis un moment plus tard le bateau est plus proche, il va plus vite qu’Exocet et dans la même direction, pas de risque de collision donc, mais je voudrais bien le voir de visu la visibilité me semble bonne même si cela est parfois difficile à déterminer en Mer quand l’horizon est vide. Ah ! Le voila derrière l’horizon par notre travers arrière tribord. C’est un yacht a moteur d’une bonne vingtaine de mètres qui trace sa route vers les Antilles à sa vitesse de croisière économique, 10 Nds car a ne pas en douter il est surement capable de filer 20 ou 25 Nds sans difficulté, voir plus mais la consommation de carburant serait quintuplée et les stations de ravitaillement ne jalonnent pas la route des Alizés, la route du Rhum.

     

    Un texto de Guy notre météorologue nous arrive.

                    Samedi 9       : Est/sud est     5 Nds           grains légers

                    Dimanche 10 : Est                  5/10 Nds        grains légers

                    Lundi 11        : Est                  5/10 Nds         grains légers

                    Mardi 12       :  Est/nord est   10 Nds            grains forts

                    Mercredi 13  :  Nord est         10/15 Nds        grains forts

                                                   A très forts rafales à 35/40 Nds

     

    13 H.      Point. A 120 Heure de Mer :

                    Pos :      16°14’ 23 N         36° 06’ 02 W

                    Distance parcourue :     127 milles en 24 H

    Distance parcourue :     732 milles en tout depuis le départ.

                    Moyenne / 24 H :            5,29 Nds                 

                    Moyenne cumulée :      6,10 Nds

                    Distance de l’objectif :  1437 milles

                    Estimation d’arrivée :    9 jours 20 h soit le 18 milieu de journée.

    Le vent est à 8 Nds Exocet trace sa route sur le cap 275° a 5 Nds.

     

    Il est amusant de faire des calculs de probabilité sachant que chaque jour les résultats se contrediront. Mais cela alimente les conversations en étant fort plaisant.

     A la Mer on sait d’où et quand ont est parti,

    mais jamais où et quant on arrivera.

     

     

     


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  • La traversée vers les Antilles.

    Les premiers jours

     

                   La traversée vers les Antilles 5        

    Mercredi 5 décembre à 13 h 54, Didier qui veillait sur le pont repère une voile de bateau dans le gisement (au cap) 15°sur l’horizon ou plus exactement par derrière l’horizon. Plus tard, nous constatons que c’est un Catamaran qui va plus vite que nous. Il coupe notre trajectoire après avoir parcouru peu à peu tout notre côté tribord. Puis nous le perdons de vue. Nous l’appellerons par VHF mais il restera silencieux. Nous n’avons ni son nom, ni son modèle pas plus que son pavillon.

    16 h 20 une troisième coryphène à bord.

    La traversée vers les Antilles 5

    17 h c’est une quatrième Daurade qui a son tour c’est invitée à bord d’Exocet, nous mettrons la ligne au repos pour ne pas prendre de poisson que nous ne pourrions pas consommer. Le congélateur du bord ne fonctionne pas bien il ne descend pas bien en dessous du 0° c’est dommage mais c’est comme cela il me faut faire avec. Au fur et a mesure des prises, je débite les poissons pour les transformer en dés de la taille d’un glaçon environ que je stocke dans des sacs de congélation par quantités suffisantes pour un plat pour nous trois à bord, car il serait fort étonnant que nous trouvions sur la route des « Boat people », des stoppeurs, voir des sirènes affamées.

    A 18 h 30 nous ferons tourner le moteur pour refaire le plein des batteries car elles ont besoin de revoir leur tension à la hausse, le pilote est gourmand, mais aussi le frigo, le congélateur, plus les équipements de bord, tout cela fait une bonne consommation de courant et les capteurs solaire ne sont pas performants vue ce ciel couvert qui nous surplombe et aussi le fait que tout l’après midi la voile fait ombre, le soleil courant vers l’Ouest comme nous mais bien plus vite. Pour cette traversée, je savais que l’énergie serait un facteur à prendre en compte. La solution la plus rationnelle pour produire du courant, dans cette configuration serait d’avoir un hydrogénérateur, mais je n’ai pas fait cet investissement, car les longues traversées ne seront surement pas les principales activités d’Exocet dans les années à venir.

    La traversée vers les Antilles 5

    19 h l’Iridium, (téléphone par satellite) me permet de faire un appel en phonie au mousse, pour donner de nos nouvelles et notre position, quelle pourra répercuter auprés de tous soit par téléphone soit par le blog. C’est un bien précieux que de pouvoir joindre la terre aussi facilement que si nous étions à terre, avec un téléphone à la main. Le seul bémol qui me met en rage c’est que cet appareil devrait nous permettre de recevoir des fichiers météo et de pouvoir envoyer des courriers par mail mais Didier qui a fait les essais avant de partir de la métropole, n’arrive pas à ses fins, pourquoi ?

    La nuit est douce les nuages laissent voir des pans de ciel dégagé. Le bateau avance en bon père de famille, je veux dire tranquillement, à bonne vitesse mais sans profiter de tout son potentiel, mais de nuit je trouve bien sage de ne pas renvoyer la toile pour le moment, de laisser mon équipage prendre du repos après un départ un peu sportif et inconfortable. Mon ami Pierrot va maintenant bien mieux son mal de mer a disparu, nous sommes tous à 100 % de nos moyens.

    La traversée vers les Antilles 5

    Jeudi 6 décembre, 10 h 20  nous avons passé une bonne nuit bien reposante le temps c’est bien amélioré, nous allons renvoyer la grand voile le bateau ce trainait un peu, la manœuvre consiste à se mettre face au vent, donc face à la Mer et à la houle pour hisser la toile. Le moteur est sollicité, le génois détangonné et roulé, Exocet peut faire face au vent la grand voile grimpe le long du mât avec un ris en réserve, la manœuvre est rapide, efficace, Didier est en pied de mât, hisse à la volée, Pierrot est au piano il reprend le mou de la drisse, l’étarque, (la tend) avec l’aide du winch, puis règle la tension de la bosse de ris. (le piano c’est l’arrière de l’habitacle là où arrive toutes les manœuvres (les ficelles) dans des taquets qui gardent les tensions que l’ont appliques aux drisses et autres bouts, (ficelle encore)).

    La traversée vers les Antilles 5

    Sur un bateau, il n’y a pas de ficelle autre que celle qui attache les saucissons, pas de corde non plu, à l’exception de celle de la cloche, il n’y a que des bouts, qui prennent le nom de leur fonction, les drisses pour hisser les voiles, les écoutes pour le réglage de ces dernières, des balancines pour tenir en hauteur les espars, (bôme et tangon). Les hale bas pour empêcher ces espars de remonter avec la force du vent, les bosses de ris, qui permettront de tendre la toile de la grand voile, alors qu’une partie du tissu sera au repos, en bas sur la bôme. Les drosses elles servent à positionner le chariot d’écoute de la grand voile, une autre sert à ne laisser dérouler le génois que de ce que l’on souhaite, à enrouler celui-ci en relâchant la tension dans les écoutes. C’est un vocabulaire bien spécial, mais qui une fois assimilé facilite bien le travail lors des manœuvres.

    Moi je supervise, dirige le bateau et aide ainsi l’un et l’autre dans leur travail puis remets Exocet dans la direction des Antilles, le génois est déroulé au vent avec le tangon qui le tient bien en place. Les manœuvres finies tout est rangé, mis au clair, prêt pour une prochaine utilisation.

    La traversée vers les Antilles 5

    9 h 26 nous recevons un texto de Guy, ami fidèle, père de Didier, grand coureur d’Océans pour avoir traversé dans les deux sens l’atlantique sur différents bateaux, des grands, des petits, des monocoques, des multicoques, il nous répercute les infos météo correspondant à notre position pour les jours à venir.  Les prévisions sont simples, pour trois jours du vent d’Est pour 10 Nds des grains plus au nord le premier jour, sur nous le deuxième, et ce raréfiant le troisiéme. Nous ferons avec ce petit temps et nous nous abriterons sous les averses. Merci Guy de ton concours précieux et rassurant.

    13 H.     Point. A 72 Heures de Mer :

                    Pos :      15°31’ 92 N         31° 24’ 25 W

                    Distance parcourue :     139 milles en 24 H

    Distance parcourue :     459 milles en tout

                    Moyenne / 24 H :            5,79 Nds

                    Moyenne cumulé :         6,36 Nds

    Le vent est à 12 Nds Exocet trace sa route sur le cap 280° a 5,5 Nds.

     


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  • La traversée vers les Antilles.

    Les premiers milles

     

    Lundi 3 décembre 2012

    12h15 minutes en TU (Temps Universel) l’heure officielle qui se rapporte au méridien de référence, celui de Greenwich.

    C’est dorénavant l’heure officielle à bord d’Exocet, car nous allons avec lui franchir bien des tranches horaires, et il est indispensable de garder une référence permanente. Aussi toutes les heures qui seront citées seront en heure T.U. sauf précision bien sur.

     

    La traversée vers les Antilles 4

    12H15 donc tout est OK pour Exocet et son équipage, Yves
    le capitaine et propriétaire d’Exocet, Pierre un ami de longue date, qui
    souhaite faire l’expérience de la grande traversée de l’Atlantique, il connait le
    bateau pour y avoir fait quelques navigations à son bord, en corse notamment.
    Son bateau porte un nom composé des deux prénons de son épouse et le sien Sylpie Pour Sylvie & Pierre.


    Mais aussi Didier un ami aussi voisin du Port, de Port Camargue également
    qui souhaite par cette traversée confirmer et valider les choix qu’il opère
    pour la préparation de son bateau "Globule" avec un programme de grande
    navigation. Il est le fils d’un ami du club de voile de Port Camargue, pourrait
    presque être mon fils de par son âge, mais navigue depuis tout petit et n’a
    plus rien à apprendre des manœuvres et de la navigation.

    La traversée vers les Antilles 4

    L’équipage est donc sérieux, compétant, suffisant, et surtout enthousiaste ce qui est je crois la principale des qualités      

    13H15 nous nous dégageons de la côte la grand voile est établie à un ris pour ne pas surtoiler Exocet dans ses premiers milles, nous avons le temps de lâcher ce ris si les conditions le permettent le moteur tourne pour nous sortir de la zone des déventes de la côte. Notre route nous dirige au cap 224° le vent est conforme à ce que nous prévoit les fichiers Grib en force et en direction, la Mer est belle une longue houle l’anime, le ciel est clair la visibilité excellente que vouloir de mieux ?

    14H, cap 270° moteur stoppé le génois est déroulé avec un ris en réserve Exocet file, la ligne est à la traine pour si possible prendre du poisson, tout fonctionne bien à bord, l’ambiance est souriante, gaie, heureuse.

     

    La traversée vers les Antilles 4

    15H36 Plus de vent ! On a manœuvré pour établir le tangon sous le vent, puis celui-ci nous a abandonné, c’est inconfortable dans cette Mer qui est houleuse, le moteur est à nouveau sollicité pour améliorer si possible le confort à bord.

    17H35 le vent est revenu Exocet file 6 Nds au cap 290° pour passer au Nord de l’ile de Fuego qui nous coupe la route directe sur la Martinique. Le confort y gagne un peu à bord, le moteur est mis au repos.

    22H30 le vent a pris plus de force que ce prévu, nous avons 27 Nds avec des rafales. Exocet file 7 Nds au cap 295° nous avons affalé la grand voile, moi qui compté plus a relâché le ris pris au départ, me voila pris à contre pied. Notre Pierrot souffre de nausées, le mal de Mer fait son apparition à bord, je ne m’en inquiète pas outre mesure car le connaissant je sais que cela devrait ne pas durer.

    Mardi 6H le vent c’est bien maintenu bien au dessus des prévisions une moyenne de 25 Nds avec des rafales, la Mer est maintenant grosse la visibilité reste bonne. La nuit a donc été mouvementée, le bateau inconfortable du à la Mer qui nous arrive par l’arrière mais la vitesse du bateau est bien au dessus des prévisions que j’avais établie.

    Nous naviguons maintenant en route directe vers notre objectif  les iles qui nous barraient la route sont maintenant derrières nous, l’Océan nous fait face à nous de l’apprivoiser.

    La traversée vers les Antilles 4

    13H premier point des 24 Heures de Mer :

    Pos:15° 10’ 48 N    26° 19’ 42 W

    Distance parcourue :164 milles

    Moyenne / 24 H : 6.83Nds

    Le vent a un peu molli, il est aux alentours des 20 Nds

    (le vent que je donne, est celui ressenti sur le bateau « vent apparent » il convient de le moduler avec la vitesse du bateau et l’orientation de celui-ci par rapport au bateau. Dans le cas présent, 20 Nds plus 7 de vitesse avec un vent portant cela fait 27 Nds de vent vrai.)

    La journée passera ainsi, du vent bien soutenu, une Mer bien formée, Exocet file 7 Nds a 7,5 Nds. Roule bord sur bord au gré des vagues qui sans être dangereuses sont fortes et par moment bien hautes.

    Mercredi 5 décembre

    1H je suis de quart la nuit est noire comme de l’encre de sèche, (en Mer c’est normal) la Lune est aux abonnés absents. Les étoiles brillent entre les nuages qui recouvrent généreusement le ciel. Le vent a un peu faibli, mais la Mer reste bien formée,

    La traversée vers les Antilles 4

    le bateau n’est toujours pas confortable, je me cale dans la descente en haut des marches, des coussins sous les fesses, le panneau qui ferme la descente tirée, de manière a ce que je puisse m’y appuyer. Je suis ainsi bien pour voir la route devant Exocet, mais cela ne sert pas a grand-chose avec cette visibilité nulle, mais si l’on ne peut éviter des OVNI (Objet Flottant Non Identifiés) on a la possibilité de voir les feux des bateaux de rencontre qui seront rares sur cette route. Qui normalement nous serons indiqués par l’AIS et par le détecteur de radar Mais quoi qu’il en soit nous veillons à tour de rôle 24 heures /24, si le jour il y a pas de règles établis des 20 heures à notre heure locale à bord que nous ferons évoluer en fonction de notre avancement vers l’Ouest un de nous reste sur le pont en quasi permanence pour être à l’écoute d’Exocet, de l’Océan, de la météo. Puis deux heures plus tard il est relevé et peut aller dormir quatre heures alors que d’autre prendront à tour de rôle la suite. Jusqu'à 2 heures où il retournera à la veille pour encore deux heures de temps.

    A 8 heures du matin tous nous aurons veillé deux fois deux heures là s’arrête la nuit. Le soir à 20h c’est un autre veilleur qui attaquera pour que les horaires tournent.

    Rôle de veille : un tableau qui remplace de longues explications.

    20 à 22 h

    22 à 0 h

    0 à 2 h

    2 à 4 h

    4 à 6 h

    6 à 8 h

    N°1

    N° 2

    N° 3

    N° 1

    N° 2

    N° 3

    N° 3

    N° 1

    N° 2

    N° 3

    N° 1

    N° 2

    N° 2

    N° 3

    N° 1

    N° 2

    N° 3

    N°1

    La traversée vers les Antilles 4

     7 heures Mer moins forte vent aux alentours de 18 Nds la pression atmosphérique a bien chutée en 6 heures 5 Millibars. Nous avons passé la nuit toujours avec le génois seul au travail il est tangonné pour sa stabilité.

    Il est au travail depuis le départ et seul depuis 32 heures le bateau est comme cela bien sage et ne fait pas travailler le pilote plus que de raison.

    10H30 une petite coryphène est invitée pour le repas

    13H deuxième point. A 48 Heures de Mer :

    Pos :15° 19’ 79 N  28° 59’ 70 W

    Distance parcourue : 155 milles en 24 H

    Distance parcourue :     319 milles en tout

    Moyenne / 24 H : 6.45Nds

    Moyenne cumulé :6.64Nds

    Le vent est à 17 Nds Exocet trace sa route sur le cap à 6,5 Nds cela pourrait aller plus vite mais au risque de faire souffrir le gréement et les voiles qui ont déjà bien de la bouteille.

     

    La traversée vers les Antilles 4

    Qui veut aller loin ménage sa monture...

     


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  • La traversée vers les Antilles

    Avant première

     

    Nous avions encore une journée à passer au mouillage de Praia avant de faire le plein d’eau et les formalités de sortie. Aussi nous l’avons mis à profit cette journée pour encore faire un tour sur le plato comme ils disent ici.

     

    La traversée vers les Antilles 3

    Nous allons donc une fois l’annexe à son ponton pour nous attendre, à pied car ce n’est pas le bout du monde jusque dans le centre de la cité. La seule difficulté est de grimper le long de la route qui escalade cette (presque) falaise, pour arriver sur le grand plateau qui domine la baie. Là on comprend pourquoi en un temps où la piraterie faisait des razzias sur les villes littorales les stratèges avaient choisis ce cite pour en faire la capitale, car la baie profonde été défendable depuis les deux côtés de l’ouverture sur la Mer par les tirs croisés de canons installés sur ces deux avancées vers le larges, puis si les intrus réussissaient malgré tout à entrer ils étaient sous le feu de l’artillerie placé sur la hauteur.

    La traversée vers les Antilles 3

    Nous avons parcouru les rues un peu désertes en ce dimanche les commerces sont majoritairement pour ne pas dire entièrement fermés. Nos pas nous ont conduits sur la grand place, l’artère principale, puis par des escaliers cheminant sur la falaise nous avons rejoint le marché Africain dans la partie basse de la ville nous avons marchandé quelques fruits et légumes plus pour le folklore que par besoin, puis c’est avec un taxi hors d’âge que nous avons rejoint Exocet, la matinée a comme cela était bien remplie.

      

    La traversée vers les Antilles 3

    L’après midi, un bateau ami connu de Port Camargue venait mouiller non loin d’Exocet à bord un couple, Pascale et Christophe avec trois de leurs filles Élisa, Julia, Carla, toutes jeunettes et bien mignonnes le portrait de leur maman, accompagnées de la grand mère des gamines, la maman de Pascale.

    Avec eux un équipier rencontré ici même, les aide pour aller faire le plein de carburant je m’étonne car j’avais l’info contraire pas de distribution de carburant le dimanche? Puis ce n’est pas tout de mon étonnement, les voilà manœuvrant pour aller sur le quai des cargos et des ferrys pour y faire le plein d’eau ?

    Là aussi il m’avait été dit: pas de service d’eau, vas comprendre. Avec l’annexe je vais me renseigner directement auprès du porteur d’eau un camion poussif équipé d’une citerne qui n’inspire pas vraiment confiance mais la possibilité de faire nous aussi le plein de nos réservoirs m’est confirmé à condition de venir sitôt la place libérée par Vanilys notre compatriote. Retour à bord et l’équipage met tout en œuvre pour lever l’ancre, pare battages à poste, amarres prêtes, moteur en route, machine en avant lente. Nous sommes au rendez-vous avant que l’Océanis 50 n’est fini son approvisionnement, Merci l’équipage, juste débarqué de leur avion et déjà opérationnel sans une fosse note, sans un mot, sans une bavure! Cela est de bons augures pour la traversée.

    La traversée vers les Antilles 3

    Nous ferons un presque plein, le petit réservoir de 65 litres et les deux bidons de 25 litres chacun n’ont pas eu la visite du tuyau d’eau, la citerne serait vide, vrai ou faux va savoir. Il nous est promis le complément pour le lendemain matin 7 heures 30, mais nous devons payer la totalité de la livraison complément du lendemain compris, je le sens pas vraiment bien ce plan là…

    Retour au mouillage puis nous irons une fois de plus à terre pour une balade sur la terre ferme avant que de n’avoir que le pont d’Exocet pour notre jogging quotidien. Nous retrouverons en ville à une terrasse de bistro ouvert la mamie des fillettes et cet équipier sympathique qui n’avait passé à bord que quelques minutes mais avait apporté son aide pour les manœuvres. Nous prendrons un apéro en leur compagnie alors que Vanilys lève l’ancre et appareille pour le Marin en Martinique avant que la nuit ne recouvre de son manteau l’Océan, il aura de l’avance sur Exocet qui partira une fois les formalités de sortie effectuées le lendemain si tout va pour le mieux.

     

    La traversée vers les Antilles 3

      

    Lundi 3 décembre 2012, à la première heure comme dit Exocet manœuvre pour aller à ce complément d’eau mais pas de camion ? A-t-il une panne d’oreiller ? Un incident de démarreur ? Une crevaison, qui peut le dire il n’est pas au rendez-vous c’est tout. Nous ferons de multiples ronds dans l’eau en l’espérant en vain. De guerre lasse je planterais une fois encore l’ancre dans les eaux vaseuses de cette grande baie Cap Verdienne. Pour aller avec l’annexe faire les papiers de sortie qui nous libérerons de toutes attaches avec le Cap Vert, la civilisation, les humains pour la quinzaine de jours à venir que je prévois avec un bon peu d’optimisme pour rallier la Martinique

    Il me faudra bien un peu de patience pour attendre le fonctionnaire, qui se partage entre deux bureaux alors il ne peut être aux deux endroits en même temps, une heure à faire le pied de grue devant la porte sur laquelle figure les horaires d’ouverture  (8 heures 16 heures du lundi au vendredi.) il est 9 h 30 que j’y trouve la porte close. Mais elle s’ouvrira bien un moment ou un autre.

    11 heures j’ai les tampons officiels du préposé de la police de l’émigration. La police de l’air et des frontières chez nous. Il me faut maintenant récupérer les papiers du bateau qui sont consignés à la police locale et payer une taxe après avoir encore une fois rempli des papiers apposé des signatures, avoir était visé par un officier qui avec une application d’écolier y tamponnera les visa de sortie et d’une main ayant révisé le mouvement le bonifiera de sa signature.

    Exocet est libre, vas, vas à la découverte des étendues Océaniques; vas faire ce que tu as tellement attendu, espéré, envié de tes semblables, vas traverser l’Océan vas rejoindre les Antilles, les Mers chaudes, les accents Créoles, vas tracer ta route, vas fendre les flots et tracer sur l’Océan la ligne écumante de ton sillage illuminé de la vie planctonique agitée par ton passage.

    Vas Exocet vas, nous sommes trois à ton bord pour te servir.

    Dis nous ce que tu veux nous sommes trois pour toi.

    Bonne Mer bon vent.

     

     


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  • La traversée vers les Antilles

    Prologue

     

    Avant de ne faire le grand saut d’un côté à l’autre de l’Océan Atlantique, et pour ne pas malmener mon équipage fraichement débarqué de leur avion, je pensais qu’une virée dans l’ile de Santiago serait un prologue bienvenu et agréable pour mes compagnons de voyage avant de ne s’attaquer au plat de résistance de ces jours de Mer qui nous attendent. J’avais dans cette intention fait la réservation de la voiture pour le jour entier suivant leur arrivée. Nous allons donc profiter du véhicule pour partir en exploration de l’ile Capitale de l’archipel Cap verdien. Un bémol cependant allait s’imposer à nous, la météo plus que pas favorable, un ciel bas, couvert de gros nuages lourds de pluie le soleil aux abonnés absents. Mais il nous faillait faire avec ou renoncer, nous avons accepté le défi.

     

    La traversée vers les Antilles 2

                          Les routes nous ont conduites un peu en dehors des sentiers battus, prenant à l’improvisation des routes que pas un panneau indicateur renseigné sur leur destination ainsi une route large, asphaltée correctement ne nous mène qu’à un centre de traitement des ordures ménagères, mauvaise pioche. La barrière nous interdit d’aller plus loin. Une marche arrière, un demi tour, et deux kilomètres de goudron déjà parcourus dans l’autre sens et nous voila sur le grand axe de l’ile plus loin à tribord toute, une autre route part en direction de la Mer côté Est nous la prenons cela monte, descend, tourne à droite puis à gauche, des cultures de ci de là, des bosquets d’arbustes par moment, des pâtures pour chèvres en intermittence, des piétons qui nous interpellent  pour que nous les prenions à notre bord mais comment s’arrêter et ne prendre qu’une personne sur les 8 qui souhaitent finir le parcours autrement que pédibus ?

    Mais cela nous réconforte sur le fait que sans savoir où nous allons, nous allons vers de la civilisation. Nous nous arrêtons à une station de ravitaillement en carburant, la pompe est couverte de bâches mais nous posons la question sur la possibilité d’abreuver notre carrosse, la réponse est affirmative et une jeune fille à l’aide d’un pichet va soutirer d’un fût le précieux liquide l’unité c’est le broc il doit faire 5 litres pas bien facile de savoir si cela est vrai ou un peu exagéré. Allons donc pour deux brocs. Nous paierons au comptoir de ce qui est à la fois alimentation, quincaillerie et surement tout ce que les habitants de ce Pueblo ont besoin au quotidien. Mais c’est sympathique et fort en couleurs locales pas possible de faire de photos pour cause de météo. Reprenons la route elle va on ne sait pas où mais elle y va alors première, seconde, et Andiamo...

    La traversée vers les Antilles 2

    Nous verrons des zones de culture, des landes en friches, des plantations de cannes, de maïs, de plantes grasses. La route se fera sur des chemins à peine carrossable, des tronçons de pavés, des parties en travaux de recalibrage et de rectification de trajectoire sautant des vallons, mangeant des collines pour éviter un ancien tracé qui plongeait dans le fond de la vallée en de sinueuses méandres pour remonter pareillement sur l’autre versant.

    La traversée vers les Antilles 2

    Nous ferons halte dans un bourg plus important que les hameaux traversés pour nous restaurer un hôtel restaurant, avec une terrasse surement accueillante un jour sans pluie s’offre à nous, allons voir la carte.

    L’accueil est décontracté mais pas de service pour ce midi de prévu, nous voila bien Penaud, mais après palabres et en insistant il nous sera proposé une omelette ou brouillade avec du riz parsemé de petits pois, une, deux bières cela fera un repas correct terminé par un café. Nous ne paierons pas un prix abusif.

    Nous reprenons la route pour retrouver plus loin la grande artère qui nous ramène à Praia pour restituer en temps et heure la voiture. Une bonne journée malgré le temps qui ne faisait pas partie de l’excursion mais un bel aperçu de l’arrière pays, et une image bien différente des photos des guides de voyages.

                           

    La traversée vers les Antilles 2

     

     


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    La traversée vers les Antilles.

    Préface

     

    Me revoilà auprés de vous pour raconter le début de cette aventure humaine qui chaque année égrène des centaines de bateaux  sur les eaux de l’Atlantique, entre les iles de cet Océan et le nouveau continent. Le nouveau monde disait on avant. C’est peut être ce vocable qui apporte encore sa part de rêve à ce peuple en migration qui va au devant de sa vie, de ses rêves, de ses passions.

    La traversée vers les Antilles 1 

    Tout au long de ma pérégrination le long des côtes de notre Europe puis de ces iles,  mais aussi au Cap vert qui entre parenthèse n’a rien gagné dans son indépendance, j’imagine ce que serait  ces iles si elles étaient encore sous la responsabilité du Portugal et donc Européenne. De tous les bateaux avec les quels j’ai eu plaisir à parler, échanger les projets, j’en retire la conclusion que tous nous allons ailleurs chercher un idéal que nous n’avons pas trouvé dans notre vie au quotidien, et ce que quelque soit le lieu de leur résidence, ce n’est  donc pas uniquement pour trouver un éternel été que les marins de la plaisance se décident un jour à faire traverser leur bateau, leur rêve, leur vie.

    La traversée vers les Antilles 1

    Les uns sont en famille, femme, enfants à leur bord, d’autres ont choisi de partir seul,  le vivent parfaitement, et ceux qui profiteront  de ce défi pour le partager avec des copains, des amis, des équipiers. Mais tous nous allons devant nous, devant notre vie, devant nos rêves. C’est cette dernière façon que j’ai choisi, plus pour les autres que pour moi, les sauts de puce à l’échelle des Océans que j’ai fait entre le Portugal et l’ile de Porto Santo, de Madère aux Canaries et des Canaries au Cap Vert m’ont appris à savourer la navigation en solitaire les heures de contemplations, les moments où l’on est à l’écoute de son propre rythme. De ses aspirations de ses rêves. Mais pour mon entourage je savais que cela serait mieux vécu si je n’étais pas seul à mon bord. Bien que seul à bord ne soit pas exact  on est deux, le bateau et son skipper, cela fait un couple, une force, un équipage.

    Mais je suis aussi heureux d’offrir la chance de faire partager cela avec des copains, des amis, des frères. On va aussi à la recherche de soi même au travers du regard des autres, les moments de partage  sont riches à bord d’exocet.

    Ces copains, Pierre & Didier, je suis allé les accueillir à l’aéroport de Praia en milieu de nuit, l’avion posait son train d’atterrissage sur la piste avec quelques minutes de retard il était minuit passé. Les voyageurs sortaient au compte gouttes, avec les valises entassées sur les caddies c’est les formalités de police et de visa qui généraient ce flux épisodique. La voiture de location que j’avais retenue pour ce fait était tout à côté sur le parking et 10 minutes plus tard nous étions à  bord, contents de se revoir, contents de se retrouver pour cette traversée baptême.

    La traversée vers les Antilles 1

    Exocet était fin prêt pour que tous puissent y trouver un confort et une cabine, malgré la fatigue du voyage et l’heure tardive nous avons échangé les nouvelles, les histoires, les souvenirs jusqu’aux premières lueurs d’un jour naissant. Puis la nuit même courte a permis à tous de se réveiller avec entrain et bonne humeur. Nous avons expédié le déjeuner rapidement pour pouvoir mettre à profit la journée en faisant une longue excursion à l’intérieur de l’ile, mais la météo n’était pas de la partie le temps était bas, gris, pluvieux.

    De retour à la nuit sur Exocet fatiguaient mais contents de ce périple la soirée n’a pas trainé en longueur, il y avait du sommeil à rattraper.

     


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