• La traversée vers les Antilles 7

     

    La traversée vers les Antilles.

    Exocet est parti depuis 5 jours

     

    Le vent n’est pas plus fort et le génois bien que grand, et tangonné pour que la voile puisse prendre le maximum des filets d’air, Exocet se traine un peu le spi nous fait défaut ! La drisse et dans le coffre maintenant, je ne l’ai pas laissée attendre dans le mât en vrac dans le bas pour ne pas quelle ne gène si nous avions à faire d’autres manœuvres.

    La traversée vers les Antilles 7

     Il est environ 16H je décide de renvoyer le Spi en utilisant la drisse de génois N° 2 celle qui sert pour envoyer les voiles sur l’étai largable. Ce n’est pas vraiment étudié pour, mais les conditions peuvent le permettre. Nous manœuvrons donc pour cela un bon moment, car tout était en vrac dans le spi et dans la chaussette mais tout c’est bien passé. Le spi améliore un peu la vitesse mais surtout le confort à bord, le bateau est plus appuyé, il a des mouvements moins saccadés. Exocet respire en harmonie avec l’Océan.

    La nuit arrive, mais je suis confiant, décide de garder le spi pour la nuit, la seule crainte que j’ai, est que la drisse de génois que nous avons mis en service pour hisser le spi, n’étant pas prévu pour cela pourrait s’user sur les bord d’une poulie en tête de mât. Mais le spi est stable, j’ai bon espoir que ça le fasse. (encore un vocable qui a lieu d’être sur les bateaux lorsque on a confiance en une manœuvre, une décision.)

    La nuit passera sans le moindre problème à signaler. Le vent continuera à mollir, la Mer à s’arrondir. Avec le jour je constaterais que le choix était judicieux.

    La traversée vers les Antilles 7

    Nous sommes le dimanche 9 décembre, il est 9 h 22 un message arrive sur l’Iridium. Régine me donne des nouvelles de Rusée de Jersey, et sa position. Il navigue encore sous spi, il est très content de son avancée en direction de la Barbade, qui est sur sa route avant Grenade. Régine le mousse, m’informe aussi quelle a donné notre position à Marléna, autre bateau ami de rencontre qui est encore aux Canaries, d’où il partira directement pour le Marin en Martinique, mais plus tard après les fêtes.

    Pierrot fera un texto à sa famille, moi j’en ferais un aussi au mousse, ainsi qu’à Guy qui continue à suivre notre route, nous donner les prévisions de la météo. Il est dommage qu’il n’ait pas fait le petit séminaire car il nous aurait fait une messe dominicale en téléconférence.

    12 h 30 le vent a pris un peu de force, la Mer présente des signes avant coureurs d’une montée en puissance. Je ne prends pas de risque, nous manœuvrons pour rentrer le spi, puis empannons la grand voile (nous la changeons de bord). Déroulons le génois et établissons le tangon, Exocet file 7 Nds sur la route directe, on ne peut se plaindre de rien, c’est une belle journée qui nous est promise.

    13 H.      Point. A 144 Heures de Mer soit 6 jours :

                    Pos :      15°51’ 84 N         38° 29’ 39 W

                    Distance parcourue :     139 milles en 24 H

    Distance parcourue :     871 milles en tout depuis le départ.

                    Moyenne / 24 H :            5,79 Nds                 

                    Moyenne cumulée :      6,04 Nds

                    Distance de l’objectif :  1299 milles

                    Estimation d’arrivée :    8 jours 23 h soit le 18 à 13 h environ.

    Le vent est à 10 Nds Exocet trace sa route sur le cap 275° à 7 Nds.

     

    Chose promise, chose due. La journée a été belle, nous avons été tranquille, rien à signaler sur le livre de bord. Lecture pour ceux qui le veulent, farniente pour les adeptes, apéro pour tous, sieste à tour de rôle. La Mer a pris un peu de volume, je ne regrette pas mon choix d'être passer sous génois.

    La traversée vers les Antilles 7 

    18 h 45 : Le bateau, Neptune Pioneer fait sonner l’alarme du Merveille, l’AIS me donne la précision : il est à 10,5 milles d’Exocet dans le relèvement 219°. A 19 h 20, il coupe notre sillage.

     

    Didier envoie un texto a Sandrine, qui répercutera les infos et la position qu’il lui a donné à tous et toutes des familles proches, l’Iridium autorise cela c’est bien un minimum, mais appréciable. Je ne vous en dis pas plus à son propos je sais que vous êtes conscients que je l’ai en travers.

     

    Lundi 10 décembre, 4 h 02 : un feu blanc dans le 335°. Il traversera le plan d’eau de droite à gauche sans que l’on ne puisse voir ce qu’il est. Un voilier très probablement, bien que rapide. A 8 heures, il ne sera qu’une faible lueur à peine visible dans le 140°. Rien sur l’AIS, pas de radar détecté, le mystère demeure entier.

    La traversée vers les Antilles 7 

    8 h 15 : le vent apparent souffle à 13 Nds, la Mer est grosse, Exocet file 8 Nds, dans un petit surf, la grand voile a changé de bord, elle a empannée intempestivement, à l’insu de ma volonté (clin d’œil à un coureur cycliste, Richard Virenque) mais pas de casse, la retenue en place a bien joué son rôle. Avec l’aide du moteur nous avons remis la voile du bon bord, puis repris la route. Cela a valu que l’équipage au complet était réveillé il était bien tôt à notre heure du bord (6 h 15) dans l’empannage, la gaffe que je gardais dans la bôme est partie à l’eau, nous ne tenterons pas d’aller la récupérer.

     

    11 h 15 Un départ sur la canne qui est à son poste à l’arrière d’Exocet, un gros morceau surement mais cela décroche. Longue vie à toi poisson !

     

    11 h 30 un nouveau départ, une coryphène à bord quelques minutes plus tard.

     

    Un peu avant le point de 13 heures, rupture du bras de spi, qui jouait le rôle d’écoute du génois tangonné. La houle met le gréement à l’épreuve, l’usure des manœuvres en est le prix à payer. Il n’y a pas de dommage car, l’écoute de génois elle assurait la sécurité. Nous roulons le génois, récupérons le mousqueton du bras, qui était resté frappé sur l’œil d’écoute du génois. Je refais le nœud, nous sommes prêts pour déployer à nouveau le Génois. Chacun a son poste, Pierrot aux bouts en arrière, Didier en pied de mât, mais il m’interpelle : « La cloche du tangon ne tient plus correctement, elle se barre du tangon » En effet les rivets se sont fait la belle, la cloche est presque désolidarisée du tube d’aluminium. La perceuse, la pince à rivet, les forêts, le marteau, et le chasse goupille sont réquisitionnés sur le pont, la réparation est rapidement effectuée. Le génois est à nouveau en service.

     La traversée vers les Antilles 7

    13 H.      Point. A 168 Heures de Mer soit 7 jours :

                    Pos :      16°24’ 88 N         41° 05’ 63 W

                    Distance parcourue :     153 milles en 24 H

    Distance parcourue :     1024 milles en tout depuis le départ.

                    Moyenne / 24 H :            6,37 Nds                 

                    Moyenne cumulée :      6,09 Nds

                    Distance de l’objectif :  1150 milles

                    Estimation d’arrivée :    7 jours 21 h soit le 18 à 10 h environs.

    Le vent est à 13 Nds Exocet trace sa route sur le cap 275° a 8 Nds.

     

    Mais le vent a un peu tourné et la mer nous arrive bien de derrière, nous allons empanner.

    13 h 20 : nous avons empanné Grand voile et Génois et modifié un peu le cap, le bateau est mieux sur ce nouveau bord plus confortable pour l’équipage nous ne sommes pas vraiment éloigné de notre route, et il y a bien des milles à courir encore pour ce recaler sur l’objectif.

     

    Tout au long de l’après midi, le vent a forci peu a peu Exocet en a bien profité, il a allongé la foulée. A 18 h une belle daurade de 5 kg 900 est prisent. 1 heure plus tard, une autre la rejoint, mais bien trop petite pour en faire des noix, je la préparerais a la Tahitienne, elle nous régalera a l’heure de l’apéro. Cela nous change car depuis notre départ, nous faisons honneur à tout un échantillonnage de charcuteries, que Pierrot a emporté dans son bagage, je l’apprécie particulièrement car j’en étais un peu privé. De plus il ce doit d’être préciser que, c’était une sélection de premier choix, de celle que l’on ne trouve pas partout, encore bien moins au Cap vert.

     

    La traversée vers les Antilles 7

     

    22 h 26 : le vent est maintenant a 18 Nds avec des bouffes a 20 Nds fréquente c’est en avertissement a prendre en considération avec la nuit qui commence bientôt pour l’équipage d’Exocet même si l’obscurité est déjà bien présente. Nous réduisons la grand voile d’un ris ainsi que le Génois que nous roulons sur le profil de l’enrouleur. Le moteur tourne pour refaire le plein de l’énergie pour la nuit. Bonne nuit les amis. Les rôles de quart tournent bien, pas un « ronchonnage » à ce sujet à bord d’Exocet. Chacun accomplit son tour de vigilance, profite du spectacle ininterrompu des étoiles dans le ciel, cherche les constellations, observe les étoiles filantes. Puis descend réveiller le prochain une fois son quart fini, en passant les consignes ou les particularités de son moment de veille.

    Mardi 11 décembre 0 h 20 nous avons profité d’être deux réveillés pour décider d’affaler la grand voile, le bateau ne s’en comportera que mieux mais le troisième homme ne reste pas en sa cabine, en se disant : « qu’ils se démerdent», non il est sur le pont et prend sa part à la tâche, c’est des détails comme cela qui reflète l’état d’esprit qu’il règne à bord.

    Un pour tous, tous pour un. Exocet pour tous, tous pour Exocet.

     


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