• La traversée vers les Antilles 10

     

    La traversée vers les Antilles.

    Exocet est dans une bulle

     

    Nous sommes le samedi 15 décembre : il est 20 H le vent n’a pas forci, mais il a tourné un peu dans une direction qui nous est plus favorable, nous allons envoyer le Spi, il profitera de ces petits air, nous donneras surement une meilleure vélocité. Le Spi d’Exocet est un Spi asymétrique, il à une des deux chutes plus longue que l’autre, de plus un câble d’acier renforce le bord d’attaque, (le côté qui reçoit le vent) lorsqu’on l’utilise en Génaker. Cet a dire avec le vent par le travers du bateau, voir même un peu en avant, il ce comporte alors comme un génois, mais de bien plus grande surface. Le point d’amure est fixé sur le grand tangon qui est établi, comme un mât de beauprés (dirigé vers l’avant du bateau) qui est juste au dessus du balcon avant. Cela marche bien dans ce petit air Exocet en profite pour accélérer un tout petit peu. Mais avec le coucher du soleil le vent pétole le spi ne porte plus nous l’étouffons dans sa chaussette et le ramenons sur le pont il est 23 h 30, nous réduisons à deux ris la grand voile pour juste stabiliser le bateau sans que la voile ne le freine car c’est le moteur qui va donner la vitesse. Comme nous avons fonctionné à la voile une bonne partie de la journée je repousse à demain matin l’arrêt du moteur pour conserver une réserve de carburant.

    La traversée vers les Antilles 10

    Du temps que nous faisions les manœuvres de voiles sur le pont, avec la nuit qui c’est bien installée, nous relevons un feu de navigation de bateau dans notre 160°. Une fois fini les manœuvres il est au 175° puis rapidement au 180° il va donc bien plus vite qu’Exocet, nous n’avons pas d’information sur l’AIS, pas d’échos radar de détectés, nous n’en serons pas plus pour le moment, il nous ouvre la route, car il se dirige comme nous, vers le Canal de Sainte Lucie, qui nous permettra de remonter, au Marin ou a Saint Anne, une fois l’ilot Cabrits laissé sur tribord.

    Dimanche 16 décembre : 0 h 45 un bateau trafique sur le 16, semble appeler un autre bateau au nom de Béluga, le message est en anglais. Je fais une tentative de le joindre sans résultat. 7 h le bateau aperçu est toujours visible sur notre bâbord au cap 165/170°, nous le verrons au jour surement. 8 h un autre feu apparait dans le 130°, un autre bateau, c’est rigolo de se retrouver ainsi à trois pour faire les derniers milles. 8 h 20 correction ce que j’ai pris pour un nouveau bateau est en fait une étoile qui est sortie de l’horizon et qui monte dans le ciel.  L’AIS me donne : le « Stormvogel » dans le 117° pour 5.3 milles. Puis un moment plus tard il est dans le 108° pour 7.6 milles, il fait route au 209° à un nœud, quasiment en dérive. Ou il attend que le vent ne vienne le déhaler.

    La traversée vers les Antilles 10

    13 h : le soleil est sorti de l’horizon derrière nous, comme tous les jours depuis notre départ du Cap vert, le vent lui est toujours aux  abonnés absents

    13 H.      Point. A 312 Heures de Mer soit 13 jours :

                    Pos :      14°59’ 84 N         53° 30’ 50 W

                    Distance parcourue :     96 milles en 24 H

    Distance parcourue :     1736 milles en tout depuis le départ.

                    Moyenne / 24 H :            4 Nds   

                    Moyenne cumulée :      5,56 Nds

    Distance de l’objectif :  430 milles

                    Estimation d’arrivée :    77 h 34 soit 3 jours et 5h soit le 19 à 18 h environs. Nous avons fais les 4/5éme de la route.

    Le vent est à 0 Nds, la Mer belle, la visibilité bonne, le baromètre annonce 1013 Mb, Exocet file 5 Nds au cap 275°. Au moteur encore, toujours 1800 tours a la minute.

     

    Je refais le calcul de notre autonomie au moteur, résultat il nous reste 30 heures de gasoil. Nous faisons un texto Iridium a Régine et a Sylvie pour les informer de la situation. C’est Guy qui nous répond à 14 h 40 pour nous dire :

    Dimanche 16 à 16 h vous commencez à sortir de la bulle anticyclonique.

    Lundi 17 le vent rentre Nord Est 10 Nds.

    Pour se maintenir jusqu’à vendredi Nord Est 15 Nds.

    Jusqu’à l’arrivée pas de problème.

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    17 h rien a changé, vent, Mer, statu quo, nous stoppons le moteur, essai de Grand voile plus Spi, nous n’avançons pas, le moteur souffle un peu, je vérifie les niveaux, puis moteur, Grand Voile et Génois 100% nous essayons de tirer profit d’un Zéphyr qui ride à peine l’eau autour du bateau.

     

    19 h 30 Beluga C’est le bateau avec lequel nous naviguons depuis des heures, que nous n’avions pas identifié, il est au 245°devant Exocet, avec voiles et moteur comme nous. Il nous a contacté, va au Marin et a lui aussi une trentaine d’heures moteur avant la panne sèche.

    23 heures, 4 à 5 Nds maximum de vent, la Mer est toujours belle, à peine ridée, la visibilité est excellente, le baromètre haut à 1014 Mbar, Exocet file 5 Nds toujours au moteur avec la grand voile à 2 ris, la route est au 270° et il nous reste 385 milles nautique à courir. Notre voisin Beluga est devant nous pour deux milles environ (toujours difficile d’estimer une distance en Mer et de nuit à fortiori. Un peu plus tard, alors que Didier faisait son quart, Béluga a  appelé en VHF pour savoir, si nous avions une météo. Je ne me suis rendu compte de rien, c’est vous dire si ma confiance était grande, envers mes équipiers,  alors que je dormais dans le carré, pour être plus réactif….j’étais dans les bras de Morphée, il pouvait se passer je ne sais quoi j’avais déconnecté. Merci, vraiment merci, a mes compagnons de route, qui m’ont permis de faire cette traversée en toute confiance en eux, ce qui n’est à priori pas le plus répandu a en écouter les ragots de ponton, maintenant que je suis arrivé, que j’ai pu échanger avec d’autres propriétaires de bateaux, qui avaient avec eux aussi des équipiers. Il n’y en a pas beaucoup, qui ne soientt satisfaits pleinement, alors ici je le dis Haut et fort : mes équipiers étaient supers, réactifs, impliqués, enthousiastes, et de bonne compagnie par-dessus le tout, tout en ne rechignaient pas, ni à la tache, ni aux décisions du Capitaine en ma personne.

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    Lundi 17 décembre 3 heures : Exocet reçoit 6 Nds de vent par derrière, alors que nous naviguons a 5 Nds, cela fait donc 11 Nds de vent réel qui nous pousse, la situation permet de stopper le moteur, en envoyant le spi et la grand voile entière, nous marcherons a 4 Nds, juste 1 de moins qu’au moteur alors nous ne nous plaignons de rien. Et de plus le vent grimpe sur l’échelle de Beaufort, celle qui donne les forces en fonction de la vitesse du vent, mais si le vent grimpe, il le fait en assurant ces prises, et il lui faut des heures pour grimper d’un barrot, mais cela va dans le bon sens.

     

    10 heures, L’AIS nous donne : « Kasai » à 15,6 milles au 143° faisant route au 273° a 6,7 Nds. 30 minutes plus tard, 14,2 milles au 148°. 11 h 15’ a 13,3 milles au 152°. Nous ne le verrons pas, il passera trop loin.

     

    11 heures 15’ : L’AIS, encore pas de nom d’affiché, mais ce n’est pas le premier, à 32,7 Milles au cap 125° route au 246° a 10,6 Nds. Il est donc dans notre arrière sur bâbord,  il descend dans la direction de Panama, nous ne le verrons pas lui non plus.

     

    Nous avons rattrapé Béluga, puis dépassé,  nous le perdons de vue presque maintenant alors que c’est l’heure de faire le point de la situation. Il n’a pas envoyé de spi  c’est ce qui explique la différence de vitesse, alors qu’Exocet file 6 Nds.

     

    13 H.      Point. A 336 Heures de Mer soit 14 jours :

                    Pos :      14°49’ 80 N         55° 20’ 69 W

                    Distance parcourue :     107 milles en 24 H

    Distance parcourue :     1844 milles en tout depuis le départ.

                    Moyenne / 24 H :            4,45 Nds                 

                    Moyenne cumulée :      5,48 Nds

    Distance de l’objectif :  322 milles

                    Estimation d’arrivée :    58 h 45’ soit 2 jours et 10 h soit le : 19 à 23 h

    Le vent s’affiche à 10 Nds, le « baro » a perdu 1 Mb, nous filons 6 Nds, toujours avec le spi et la grand voile au boulot, sur une Mer belle, mais belle de chez belle, je vous raconte pas des « messorgues ». (Des mensonges en occitan, mais des petits mensonges on pourrait traduire par des balivernes)

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    14 h 40 : Ais, trois bateaux sur l’écran :

     « Kasaio »161° 12,5 milles,

    « Cap irene »226° 24,5 milles,

    « Non identifié » 111° 45 milles.

     

    16 heure 40’ : Une belle coryphène d’un kilo six cent est à bord j’en prélève les suprêmes, 900 grammes de belles noix,  un régal en perspective.

     

    20 heure 03’ : Nous avons en visuel le Kasaio avec un spi rouge, un peu spécial cela s’appelle un  « parasailor » (c’est un spi mais avec au 2/3 de la hauteur un peut comme une aile de parapente qui soulève le bateau et tient bien ouvert la voile), par notre travers au 180° pour 3,6 nautiques. Mais nous avons définitivement perdu de vue Béluga, loin derrière il n’a pas ou pas envoyé de spi, après des heures cela fais la différence.

    La traversée vers les Antilles 10 

     

    21 heures 30’ : vent au alentour de 10 Nds, la mer toujours bien belle,  la pression est a 1014 Mb, la vitesse tourne autour de 6,5 Nds, nous marchons au cap 270° plein Ouest, il y a plu que 274 milles pour arriver, la grand voile en haut et le spi sont au travail, nous avons profité d’une journée fantastique, Exocet allonge la foulée, il sent l’écurie, cours vers les box, lui tarde t’il de prendre un bon peu de repos ?

     

    Mardi 18 décembre 0 heure : le vent a forci 15 Nds aussi pour ne pas faire de bêtises nous rentrons le spi et établissons le génois tangonné, et réduisons la grand voile pour être bien équilibré. Nous avons navigué en compagnie d’un grand cata le « Kasaio » nos routes ce rapprochaient dangereusement j’ai fais un petit lof pour prendre de la vitesse et lui passer devant comme en régate, il n’est pas défendu de ce faire un petit plaisir âpres tant de jours de solitude être au prés de bateau alors que la ligne d’arrivée ce profile la derrière l’horizon c’est jubilatoire.

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    6 heure : rien n’a changé pendant la nuit tous va toujours bien a bord d’Exocet, celle la pression 1012 Mb est tombée d’un Mb « pas ni poblém » il faut commencer à parler la langue du pays, le Créole.

     

    Guy a 10 heures 07’ : Je pense que vous n’avez plus de soucis. Est Nord Est 15 Nds jusqu'à l’arrivée. Quelques grains faibles au Sud.

     

    Merci Guy, des soucis je ne sais plus ce que c’est, nous n’en avions pas embarqués à bord d’Exocet pour cette traversée.

     

    Il y a plus de courage que de talent

    dans la plus part des réussites.


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