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    Mes escales Capverdiennes.

    Chapitre 4: Santiago

     

    Santiago est la fin de mon périple en solitaire c’est ici que me rejoindront deux copains (Pierrot et Didier) qui veulent faire l’expérience de la traversée de l’Atlantique. Je voulais bien sur ne pas manquer le rendez vous aussi je suis arrivé bien avant leur vol qui est programmé pour le vendredi 30 à minuit. Je me devais de faire l’approvisionnement d’Exocet le plein de gasoil, et les derniers préparatifs. Une semaine complète pour tout faire devrait être bien suffisante avais-je considéré. Ce qui me laissait du temps pour faire une visite de l’ile une fois prit mes marques ici. Le premier jour en arrivant je tente de faire les formalités de police mais ce sera remis au lendemain le chef n’étant pas dans les locaux, il me faut revenir le lendemain matin.

    Mes escales Capverdiennes 4 

    Je profiterais d’être à terre pour monter au Plato qui est le centre ville et la ville historique. Je gravis la côte qui m’y conduit, jette un coup d’œil sur Exocet qui est tout seul dans le mouillage, j’en suis un peu surpris mais c’est ainsi. La ville a encore bien des similitudes avec d’autres contrées ou les Portugais ont régnés, les mêmes façons de paver les rues et les trottoirs avec ces milliers de pavés bi colores, noirs pour l’ensemble et blancs pour des motifs plus ou moins élaborés.

    Mes escales Capverdiennes 4

    Mes pas me conduiront derrière le palais de la présidence en bordure de la falaise qui domine la rade, la plage et la grande artère qui suit le front de Mer.

    Mes escales Capverdiennes 4

    Ensuite je passerais devant la caserne qui est encore utilisée  des canons de petits calibres sont alignés au devant et les gardes veillent sur l’accès.

    Mes escales Capverdiennes 4

    Des soldats qui nous donneraient bien envies de rempiler !! Vous vous demandez pourquoi je dis cela, alors en faisant un zoom voila ce que cela donne, je n’avais pas de compagnon de chambrée de ce genre du temps ou à Orange je faisais mes classes mais c’était il y a des lustres et pas ceux qui pendent au plafond habituellement.

    Mes escales Capverdiennes 4

    Plus loin au derrière de la caserne il y a là aussi de vieux canons qui avaient le contrôle de la rade les corsaires ne si sont pas aventurés les temps ont changés les pirates sont fondus dans la population et ne s’attaquent pas aux villageois mais aux touristes qui ce jour là                         étaient nombreux un immense navire de croisière ayant lâché pléthore de proies potentielles qui comme moi parcouraient la ville.

    Mes escales Capverdiennes 4

     

    Une fresque murale a retenu  mon attention je vous l’offre.

    La promenade me conduira sur une place ou en cyber café à une magnifique Terrasse qui est bien prisée.

    Mes escales Capverdiennes 4

     Les uns font des parties d’échec, d’autres jouent aux dames, certains se contentent de boire diverses boissons.

    Ensuite je ferais une visite du marché comme décrit sur le guide il rappelle l’Afrique.

    Mes escales Capverdiennes 4

     

    C’est une joyeuse cohue forte en cris, en couleurs, en odeurs.

    La place principale elle est très agréable un peu de verdure l’agrémente et des petits métiers l’animent, cireurs de chaussures, cordonniers, couturiers installés avec sa machine à coudre à pédale comme celle de ma grand-mère, et des vendeurs de friandises que l’on peut acheter à l’unité comment peut vivre une femme qui vend 10 ou 15 bonbons dans la journée ? Mystère.

    Mes escales Capverdiennes 4

     

     Et ainsi se termine ma promenade je rentre sur Exocet,

    demain sera un autre jour...

     

    Mes escales Capverdiennes 4

    Nous sommes dimanche, c’est un jour ou rien n’est ouvert sur le platô aussi je me décide d’aller en excursion avec les bus qui assurent un service aléatoires en fonction du nombre de passager. Je fais l’expérience en me donnant comme objectif de relier Tarrafal dans le nord de l’ile pour y voir le mouillage et la petite ville qui au dire du guide est intéressante. Je me rends donc dans la zone d’où partent ces minibus, ils sillonnent l’avenue et le chauffeur crie par sa vitre ouverte sa destination à  toutes les personnes qui sont stationnées sur les trottoirs dans une position d’attente, Tarrafal Tarrafal Tarrafal. Un autre personnage par la porte latérale en fait de même, mais lui n’hésite pas à sauter du véhicule encore en marche pour aller tirer par la manche les gens qui semblent intéressés. Tant que le minibus n’est pas plein comme un œuf il fera ainsi des allers et retours sur l’avenue.

      

    Mes escales Capverdiennes 4

    Nous partons tous les sièges ont un passager une planche faisant office de strapontin relie les sièges dans le passage cela fait deux personnes en plus sur les banquettes à l’avant des trois places on installe quatre voyageurs, ainsi je compte nous sommes vingt passagers au départ.

    Je profite de ce voyage pour voir l’intérieur de l’île bien plus verte que celle ou j’ai fait escale jusqu'à présent la banlieue et les villages traversés paressent bien misérables mais c’est leur façon de vivre, rares sont les maisons qui ont un crépis ou couverte de parements, les parpaings sont maçonnés à la va vite, les piliers de bétons quant il y en a n’inspirent  que peu de confiance, les fenêtres ne comportent  pas souvent de vitre, seul des volets garantissent  contre des intrusions.

    Mes escales Capverdiennes 4

     

    Au fil du parcours les passagers descendent à leur demande et sont remplacés très vite par d’autres qui d’un signe manifestent leur intention de faire un bout de chemin.

    Nous arriverons à destination en fin de matinée après avoir changé de bus  et refait le processus de remplir les sièges et plus encore dans une ville dans les hauteurs Figuera das Naus.

     

    Mes escales Capverdiennes 4

    La ville est endormie, pas de monde dans les rues, quelques enfants qui jouent, des chiens faméliques qui sont allongés de ci de la. Les rues ne sont que de terre battue, une place avec    l’église, un marché, quelques boutiques, mais pas bien plus. Je continuerais ma promenade jusqu'à la plage. 

    Mes escales Capverdiennes 4

     

    Mes escales Capverdiennes 4

    Les barques des pêcheurs sont tirées à terre et décorent joliment la plage. 

    Mes escales Capverdiennes 4

      

    Mes escales Capverdiennes 4

    La coopérative des pêcheurs et elle aussi joliment décorée comme les peintures des barques qui sont soignées ces gens ont un gout artistique, et sont respectueux de leur cadre de vie. Ou du moins un peu plus que dans Praia ou les rues sont  sales comme l’ensemble de la nature qui subit bien des pollutions. 

    Mes escales Capverdiennes 4

    Cet artisan lui produit ses bijoux lui-même sur la plage il faisait des colliers j’ai discuté un long moment avec lui. Je l’ai trouvé très sympathique, il aurait bien aimé que je lui laisse un peu de ma fortune mais sans avoir suivi les cours de vente, il était bien plus naturel.

    Mes escales Capverdiennes 4


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  • Bonne journée,

    temps nuageux

    position 15 22N 29 44W

    Au menu dorade coryphéne à la thaitienne

    Tout se passe bien


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  • Merci à Guy et Nadine pour les envois de météo à l'équipage d'exocet.

    Qui je l'espère les recevra sur ce maudit Iridium


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  • Mes escales Capverdiennes.

    Chapitre 3: Maio

    Pour rejoindre mon escale suivante sur l’ile de Maio il ne faut pas trainer au lit
    c’est bien avant que le soleil ne sorte de sa couche nocturne que dans Exocet
    c’est l’effervescence tout l’équipage est réveillé, oui ça ne fait pas grand  monde. Les préparatifs à l’appareillage sont sans tarder exécutés.

    A 6 h 30 le bateau trace son sillage, la grand voile est déjà établie à un ris, un quart d’heure plus tard le tangon est en place il tient le génois bien déployé au vent. La ligne de traine est à l’eau il fait juste jour c’est une heure favorable pour la pêche.

    Mes escales Capverdiennes 3

     

    7 h 13 un poisson est déjà à bord. 7 h 25 le N° 2 rejoint son cousin, 7h 35 la prise N° 3 se joint au groupe. Une autre et elles pourront faire une belote. Mais non se sera calme sur la jupe arrière pour un moment. Je croise un petit bateau de pêche il est 8 h puis une raie mais une raie énorme saute derrière Exocet pas loin de 2 m d’envergure, magnifique mais ne renouvellera pas d’autre saut il ne fallait pas avoir manqué le spectacle. J’aurais encore deux départs sur la cane mais les poissons se décrochent. Je m’octrois l’autorisation de boire une bière mais je casserais le verre encore vide c’est le N° 2 bof ce n’est pas une avarie majeure je sors du placard un  remplaçant. Et déguste sur le pont un moment de détente.

    10 h 15, j’ai un bateau devant moi petit bateau de pêche pro ou sportif je ne sais pas dire. 10 h 25 il va bien sur mon tribord pas de risque.

    Mes escales Capverdiennes 3

     

    11 h je suis à la hauteur de la sèche de Joao Valente j’aperçois au loin les vagues qui éclatent en gerbes d’écume impressionnantes. 30 minutes plus tard, là c’est un thon jaune qui vient compléter les prises du jour.

    14 h30 une bande dauphins vient à l’étrave ce sont de gros spécimens avec un ventre tacheté de rose et des moustaches blanches plus ou moins prononcées. Ils resteront un long moment l’un d’eux a surement voulu croquer l’octopus de la ligne car la ligne a chanté comme jamais encore elle ne l’avait fait puis plus rien la ligne a cassé emportant tout le bas de ligne agrafe, émerillon, fil d’acier, leurre, tout a disparu.

    Je vois distinctement la terre mais je n’ai pas encore la connexion GSM, je lève le tangon et peux prendre une route qui me rapproche de mon mouillage prévu, les dangers de la côte sont passés maintenant. Il sera 17 h que je serais en approche finale, et à 18 h 15 Exocet est au mouillage de Porto Ingles par 7 m de fond j’ai mouillé 40 mètres de chaine et mis la gueuse.

    Mes escales Capverdiennes 3

    Je ne suis pas seul au mouillage mais c’est comme si, il y a un bateau voilier ancien type Joshua immatriculé au cap vert mais personne à son bord, une petite vedette de 6 mètres également sans personne à son bord, puis un bateau de pêche de 12 mètres avec là quatre hommes en préparatif, ils partiront à la nuit. Je ne débarquerais pas sur cette île cela était impossible sur la plage ou les vagues déferlées en rouleaux impressionnants, et le long du Wharf cela ne m’inspirait pas bien plus. Je repartirais pour l’ultime étape de Praia sur Santiago dans la matinée je n’ai que quatre heures de mer à envisager.

    *Photo tirée d’une publication promotionnelle du Cap vert


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  • Voilà les dernières nouvelles que nous aurons sans doute avant longtemps.

    en effet la traversée durera une vingtaine de jours

    et l'Iridium (tel satellitaire) ne fonctionne pas.

     

    Message de Didier par Tel:

    l'Iridium ne marche pas

    La navigation est Musclée

    Mer forte et croisée

    Marche à 8 noeuds

    15 11 N 27 07W

    tout va bien, biz

     


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  • Yves, Didier & Pierrot sont partis avec Exocet

    vers 13h30 du Cap vert.

    Nous avons reçu un appel par l'Iridium qui semble capricieux,

    Pour nous dire que la mer etait belle et accompagnée d'un bon vent à 15h.

      

    Dés que nous aurons des nouvelles nous ne manquerons pas de vous en faire profiter

    Alors à trés vite


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  • Mes escales Capverdiennes.

    Chapitre 2: Boa Vista

     

    Après les quelques jours passés sur Sal, de bonne heure un matin
    j’appareille pour faire de jour la route qui va me mener sur Boa vista. J’y arriverais un peu avant que le soleil ne plonge dans l’Océan. Exocet est mouillé dans 5 mètres d’eau transparente comme du cristal le prétexte d’aller voir l’ancre
    n’est pas un sacrifice bien loin de cela même, l’eau est à 25° centigrade les
    poissons sont déjà le long de la chaine et de l’ancre pour profiter des
    mouvements qui ont occasionné quelques petits bouleversements sur le sable du
    fond et y trouvent là pitance.

     

    Mes escales Capverdiennes 2

     

    Exocet n’est pas seul sur ce mouillage je compte 17 bateaux à  mon arrivée, nous sommes un peu loin du village ¾ de mille mais c’est la que c’est le plus confortable entre l'ilot de Sal Rei et la grande plage au Sud de l’agglomération.

    Le lendemain j’irais à terre pour une visite rapide du bourg. Là aussi les vendeurs vous accostent avec la même stratégie, il doit y avoir des écoles de commerce qui forment tous ces vendeurs. Les produits sont les mêmes, un d’eux m’assure qu’il produit lui personnellement ces objets, mais quand je lui demande de voir son atelier cela devient confus

    • "c’est au village"
    •  "Pas de problème" lui dis je, "j’ai le temps amènes moi."
    •  " Le village ce n’est pas ici."
    •  " Arrêtes tu me racontes des mensonges, tu vas avoir ton nez qui va grandir," "grandir sans fin."

    Il m’a pris pour un sorcier, a eu peur je crois et a avoué que c’était fabriqué au Sénégal dans des centres d’apprentissage pour enfants, fabriqué à la chaine chaque enfant faisant continuellement la même tâche.

     Encore une forme d’esclavage moderne. Bon dieu quand finira cette liberté de faire faire à des hommes qui ne sont que des enfants souvent, des tâches qui ne leur permettent à peine de vivre pour enrichir d’autres qui affichent bagues chaine bijoux d’or montre et téléphone dernier cri et fringues de marque, sur la sueur d’enfants, de frères, de cousins...

    ce monde m’écœure.

    La libre entreprise, l’offre et la demande foutaise, l’homme est un loup pour l’homme la richesse des uns est due au servage des autres et puis c’est tout.

    Le lendemain j’irais faire le tour de l’île face à la bourgade, là rien! la nature un point c’est tout! Les hommes ont bien établi un phare avec une cabane pour abriter les gardiens mais c’était en d’autre temps, une batterie avec ses canons pointés sur la rade et aussi abandonnée ce n’est qu'un vestige.

     

    Mes escales Capverdiennes 2

    La végétation y est très minimaliste et les quelques restes de vie d’hommes sont absorbés par le temps, enclos pour chèvres, possibles clôtures de cultures mises à bas, sentiers encore visibles sous la végétation. Plus de chèvre, pas vue de gibier, ni de traces de terrier, de pétoulet, rien, deux corbeaux m’ont escortés un moment, un épervier a survolé la batterie de canons, quelques petits  échassiers se sont envolés au devant de mes pas, genre bécassine mais c’est tout.

     

    Mes escales Capverdiennes 2

     

    Les seules traces de vie moderne se sont les milliers de laisser de Mer qui polluent les côtes. Plastique, bouteilles, flacons de lessive et autres produits, chaussures de mousse genre Tongs, jamais par paire, bidons et mille autres détritus. Des campagnes de nettoyage ont du être entreprise car par endroits, il y a de grands bag comme ceux que les marchands de matériaux utilisent  pour livrer du sable en déchargeant avec les grues des camions, mais ils sont restés sur place brulés par le soleil éventrés laissant repartir ce qui a patiemment été ramassé. Je n’ai pas fait de photos, pourtant c’est la une forme d’art moderne qui pourrait se vendre à des milliardaires pour décorer leur salon.

    Mes escales Capverdiennes 2

    Je ferais aussi un peu le tour des récifs avec masque et tuba pour voir une autre forme de vie, des poissons de récifs les mêmes que ceux des Antilles mais petits, trop petits pour être chassés, pas vue une seule langouste alors que le guide m’annonce que c’est une richesse de ses eaux, cela a été pillé avec tant d’application que même sur les marchés ce produit a disparu. Au profit de qui ?

    Que d’amertume me vient à l’esprit, les hommes ont fait d’un paradis une zone de non droit, tout est bon pour faire du fric, sur le dos des autres, personnes pour entretenir les espaces verts, les rues, les trottoirs, tout part à volo et les gens sont là sans occupation, pas de culture, pas de plantation, pas d’élevage, on prend sans vergogne à son voisin, à ses amis, aux touristes de passage...

    là c’est le summum de la réussite.

     

     


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  • Mes escales Capverdiennes.

    Chapitre 1: Sal

     

    L’île la plus au Nord-est de l’archipel du Cap vert est Sal, Ilha do Sal en
    portugais langue officielle malgré que le 5 juillet 1975 toutes ces îles ont
    obtenu leur indépendance en se détachant de la tutelle Portugaise.

    Sal avec son port pour le commerce et les ferrys sur la côte sous le vent de l’ile dans la petite ville de Palmeira abrite également un mouillage assez grand pour les bateaux de croisière à voile en escale, qui y font comme Exocet,relâche
    quelques jours avant de partir soit vers le Sud en direction de Boavista,
    Maio, Santiago
    .

    D’autres iront vers l’Ouest pour rejoindre Sao nicolau, santa luzia, sao vicente, santo antao. Il y a également sur cette île un Aéroport international qui est très utilisé pour les arrivées des familles qui rejoignent ici les bateaux. Le débarquement sur un petit bout de quai qui sert aux pêcheurs locaux n’est pas des plus confortable, mais cependant bien abrité, les annexes sont réunies en grappe sur un unique anneau en ferraille scellé dans le béton. Il faut se rendre dans le bureau de la police locale qui enregistre votre arrivée, mais il est obligatoire d’aller à l’aéroport pour faire viser les passeports.

    Là, vous vous ferez arnaquer par les chauffeurs des taxis ou des minis bus qui assurent le service. Je ferais toutes ces formalités ce qui me prendra quasiment la journée. A l’aéroport pendant que je patientais un couple de touriste m’explique qu’ils se sont fait agresser sur une piste où avec une voiture de location ils visitaient. Deux individus, armés, cagoulés, leur ont dérobé tout ce qui avait de la valeur, argent, bijoux, appareil photo, ordinateur. Bienvenue au Cap Vert.

     

    Je ferais une invitation à l’équipage de Rusée de Jersey pour mettre à profit les poissons pêchés pendant la fin de la traversée, une soirée sympa et conviviale.

    Nous nous raconterons nos traversées respectives, parlerons des projets et des envies...

     

    J’ai aussi fait un tour des bateaux Français qui étaient nombreux dans ce mouillage pour échanger un peu, ainsi le bateau le plus proche d’Exocet était un Feeling 446 il était dans l’attente d’un équipier qui devait arriver le lendemain puis ensuite il partait pour Mindelo sur Sao vicente et de là partir pour les Antilles sans attendre.

    Mais l’équipier ne sera pas dans l’avion prévu il n’arrivera que le lendemain.

     

     Cela me donnera l’occasion de revoir encore l’équipage, de prendre des renseignements, d’avoir les bons tuyaux et les sites à aller voir. J’ai aussi rencontré un couple sur un Moody, ils sont novices dans la voile mais bien motivés. Eux attendent de la famille pour Noël puis iront aussi aux Antilles mais donc bien plus tard, il se trouve qu'un autre ami de rencontre que j’ai connu à las palmas m’avait parlé de ce couple qui avait racheté son ancien bateau.

    le monde est petit. Du coup, j’ai été invité pour un apéro puis été retenu pour le repas encore une soirée sympa à bord de Argos cette fois...

     

    J’ai fait l’excursion à la ville principale de l’ile dans le sud, Santa Maria, en utilisant les transports collectifs un peu folkloriques. La ville n’a pas un grand intérêt, la plage est l’atout essentiel avec des beaux rouleaux qui font la joie des surfeurs mais qui rendent les débarquements en annexe périlleux, pourtant il y avait là une dizaine de voiliers au mouillage assez loin de la plage mais tout de même bien mal menés.

    J’ai pris plaisir à boire une bière sur la plage dans un lolo bien typique où les tables sont d'anciennes bobines pour des câbles, et les parasols rafistolés avec des fils de fer. Où la toile a par endroit complètement disparue. Je serais dix fois abordés par les vendeurs de souvenir, ils ont tous la même technique bien rodée, vous abordent avec la langue que vous parlez ils sont forts dans cet exercice, puis vous invitent à venir visiter leur exposition juste pour le plaisir des yeux, ensuite vous demandent ce que vous trouvez le plus joli puis vous demandent si vous pouvez en donner un prix puis tous vos arguments sont démentis avec bien de la maitrise.

    • Je suis sur un bateau je n’ai pas de place.
    •  Pad ploblém je fais l’expédition direct 
    •  Je n’ai pas assez d’argent.
    • pad ploblém je prends li zéros

    • J’ai déjà acheté ailleurs.
    • Alo tu dois aussi prendre pour faire travailler Pierre, Paul, Jacques. 
    •  Je fais la solde aujourd’hui,
    • Je fais le discount spécial t’es le premier client.
    • Et Je dois payer le loyer.

    Si encore les objets étaient quelques peu originaux mais non d’une boutique à l’autre c’est exactement les mêmes et chacun prétend les fabriquer lui-même.

    J’aurais de retour avec moi, la tortue emblème du Cap vert, la porteuse d’ananas, et la mère et l’enfant mais aussi le collier porte bonheur.

    La décoration du bateau est assurée...

     


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  • Les équipiers sont bien arrivés à bord.

       

    Le départ pour la grande traversée vers les Antilles

    est imminent.


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  • Cap ouvert sur le Cap Vert.

    Troisième partie

      

    A un peu plus de midi je suis à mi parcours 400 milles de parcourus et 400 pour être arrivé en trois jours et deux heures je suis dans les temps envisagés, mais en lâchant les chevaux je serais surement bien plus loin mais pas de regrets, l’idée de faire route avec Rusée était sympa, et choses appréciables il est équipé de la BLU (Radio longue portée) qui lui permet de joindre par mail Régine, qui de ce fait aura la position d’Exocet à peu prés tous les jours que nous avons naviguer côte a côte. Et par la suite la position de Rusée qui lui permettait de déterminer celle d’Exocet avec une petite incertitude, mais avait les conditions de vent, de Mer rencontrée, ce n’est pas rien.

    Ah si j’avais eu un téléphone satellite en état de marche à bord !!!

    Cap ouvert sur le Cap Vert 3

     

    A 19 heures le soleil est bien loin dans son lit pour la nuit, la journée bien que belle n’a pas permis de refaire le plein des batteries, le matin le bateau gite à l’ouest, les panneaux ne reçoivent pas directement les rayons, plus tard le soleil a pris de l’altitude, mais les voiles répandent leur ombre, et là pas de charge, ou très peu, puis en fin d’après midi, l’exposition est bonne mais les nuages  sont là pour filtrer les rayons solaires, donc je n’ai pas l’énergie pour faire la nuit, aussi je n’ai que le moteur pour faire tourner l’alternateur qui me restituera des Watts, il me faudrait un hydro-générateur pour ce type de parcours. Faire tourner le moteur deux heures alors que le bateau file a 7 Nds y a de quoi mettre les boules.

     Mais je me réjouis d’avoir installé le booster de charge qui me donne un rendement correct, alors que sans lui la production électrique était faible et courte dans le temps. (je pense à Richard pour son aide)

    Dans la nuit le vent monte encore d’un cran, c’est 25 Nds que m’annonce l’anémomètre et toujours vent arrière, le bateau file 7,5 a 8 Nds donc nous avons plus de 30 Nds et la Mer s’en ressent, les vagues dues au vent sont maintenant impressionnantes, par endroit elles déferlent en longues bandes blanches sur l’océan avec le bruit qui les accompagne, je suis éclaboussé de grosses gouttes  d’eau dans le cockpit, cela est un avertissement qu’il ne faut pas négliger, je mets les panneaux de la descente et tire le capot au cas ou une de ces furies voudrait s’inviter à bord sans me demander un avis favorable.

    Cap ouvert sur le Cap Vert 3

    (La plage de Porto inglès sur Maio)

    La nuit se passera sans passagères clandestines qui ne s’invitent à bord. Mais je ne regrette pas la protection prise en fermant le bateau même si cela complique bien pour les allers et venues sur le pont pour inspecter les horizons, la Mer, le vent, la voilure, la marche du bateau...

    A 6 heures  au levé du jour, l’AIS m’informe de la présence d’un bateau dans mon 285° pour 12,5 milles faisant une route au 220° à une vitesse de 2,5 Nds c’est cette vitesse faible qui attire mon attention je me demande ce que peut être un bateau qui n’avance pas plus vite, l’AIS me donne pour information : (Navire non maitre de sa manœuvre) en  « English » : (vessel not under command)

    Cap ouvert sur le Cap Vert 3

     Il s’appelle : Yannis P. c’est le nom du fils de mes voisins de Nîmes, des gens charmants, comme ce Yannis en question qui est poli, respectueux, gentil, bien élevé, comme l’on dit couramment.

    Je le surveille de prés, mais cela semble réel, car il ne bouge que très peu, puis  je suis à sa hauteur, je ne le vois que de très loin derrière l’horizon. Je tente de le joindre en VHF sur le 16 (canal de sécurité que tous les bateaux doivent écouter) il m’entend, me répond, je lui demande s’il lui est possible de me donner la position de Rusée qu’il a peut être sur son radar, mais il me demande de patienter, ce que je fais, mais il ne me rappellera pas, ne répondra pas à mon appel suivant ? Je n’aurais pas de nouvelles de Rusée.

    J’ai maintenant parcouru les deux tiers de la route, la pression atmosphérique remonte, le vent baisse un peu je me demande si : 1. Je lève le tangon, 2. Je mets plus de surface à l’avant ?

    Mais je décide d’attendre la confirmation de l’accalmie.

    Je suis plus à l’ouest que la route tracée sur mon ordinateur, je trace une nouvelle route à partir de ma position, il n’y a pas une grande différence mais c’est ma nouvelle route à suivre. La Mer c’est bien un peu arrondie, le confort à bord s’en ressent, me voila en croisière, à l’extérieur au soleil avec un bouquin pour occuper le temps. Psitt..!!! psitt...!!! la ligne chante il est 17 h 13, 10 minutes plus tard une belle Coryphène de 80 Cm pour 3 Kg est à bord, à 18 heures elle est écaillée, vidée et au frigo.

    Cap ouvert sur le Cap Vert 3

     

    19 heures 11 minutes, Exocet a couru les ¾ de la route, le vent oscille au tour de 15 Nds, je renvoie un peu de toile dans la grand voile, je m’étais aperçu qu’une poulie de pied de mât, celle du deuxième ris, avait subi bien trop de tensions que ce qu’elle pouvait supporter, le réa c’est cassé en coinçant le bout qui ne voulait plus aller et venir dans ces conditions, après avoir débloquer cette manœuvre, remplacé la poulie, les choses sont à nouveau en bon ordre de marche. Je me félicite intérieurement d’avoir à bord un peu de matériel pour faire face à ce genre de petites avaries qui ne sont rien si l’on a de quoi remplacer ou réparer, mais dans le cas ou rien n’est à bord comment faire face ?

    Cap ouvert sur le Cap Vert 3

    (La plage de Porto inglès sur Maio)

     

     Encore une fois avec la fin de la journée les batteries ont besoin d’un peu de charge et c’est le moteur qui pour deux heures est en route. Les conditions étaient les mêmes qu’hier. Il n’y a pas d’espoir de voir la lune de toute la nuit, le récepteur AIS est en veille mais n’a rien à me signaler, le détecteur de radar lui aussi fait un total silence, il n’y a personne sur cette route je m’octroie des périodes de sommeil plus longues. Le bateau est bien plus confortable les vagues se sont bien arrondies, Exocet file. File oui mais trop vite à cette vitesse nous allons arriver de nuit aussi je réduis la voilure au maximum pour garder la bonne marche du pilote mais les vagues vont plus vite que le bateau et chacune d’’elles soulèvent l’arrière, couchent Exocet sur son tribord la suivante en profite pour venir frapper la coque par le travers c’est le shakeur à bord pas possible de dormir, je vois les feux sur l’ile, ceux de l’aéroport, ceux des villes, ceux du port mais je ne veux pas tenter une arrivée de nuit dans ce mouillage j’attends le jour. La pêche du jour a été fructueuse, trois coryphènes à bord, 500g, 600g et 2 Kg 2.

    Cap ouvert sur le Cap Vert 3

    (l’âne, moyen de transport écologique)

     

    Deux autres n’ont pas accepté mon invitation à bord et ont repris  leur autonomie, une pourtant est venue jusque sur la jupe mais cela ne lui a pas plu elle est repartie. Quelle crâneuse celle-la. J’ai aussi ramené à bord un puffin mais je n’ai pas réussi à le décrocher dans de bonnes conditions, aussi j’ai mis fin à sa douleur en même temps qu’a sa vie, pardonnes moi l’oiseau de t’avoir ainsi pris ton existence pour rien.

    Cap ouvert sur le Cap Vert 3

    Une heure du matin je commence a être à l’abri de l’île, la Mer se calme mais je ne dormirais pas il se peut qu’il y est des cassiers, des filets, ou je ne sais quoi, je dérive beaucoup pour ne pas être trop prés de la côte, réduis ma vitesse tant que je le peux, et reste en alerte, si j’avais lâcher les chevaux plus tôt les jours passés je serais arrivé avec la fin du jour et à cette heure je dormirais bien tranquille au mouillage mais c’est ainsi il est des fois ou l’excès de prudence est une imprudence.

    Avec le jour je rentre dans ce mouillage bien balisé, bien éclairé  rien ne justifiait de prendre tant de précautions. Faute de champagne, je m’octroie une Argus bien fraiche. (Bière  frappée dans un verre qui sort du frigo).

    Bilan : 25 heures de moteur, 5 jours 21 heures et 20 minutes de trajet, 5,7 Nds de vitesse moyenne. Il me reste un peu de travail à bord pour que tout soit en état pour les navigations à venir mais rien de bien sérieux. Le pilote hydraulique a fait son travail durant ces 800 milles sans faiblir je suis content de lui comme de mon bateau.

    Cap ouvert sur le Cap Vert 3

    Quelques jours de repos au Cap vert, à la fin du mois il y aura pour toi Exocet une belle navigation à faire encore, mais là nous serons trois à ton bord, pour te servir, tu vas te régaler, et aller où tu as tant espérer d’aller, tremper ta quille. Dans la Mer des Antilles.

    A l’heure où je termine ce texte cela fait 9 jours que je suis arrivé. Mais les heures devant l’ordinateur ne m’ont pas paru la chose primordiale à faire. Aussi pardonnez-moi de vous avoir ainsi un peu délaissé. Mais je pense bien à vous toutes, à vous tous, je vous embrasse affectueusement, respectueusement, fraternellement, amoureusement, selon la hiérarchie de nos rapports.

     De Praia sur l’île de Santiago au Cap Vert.

    Le 23 novembre 2012 à 21 h 55 heure locale.

     

     


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