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    Chapitre 7

    Les premiers milles
     


     Pour le départ ce fut un beau départ, la météo était bonne, le vent dans la bonne direction pour faire avancer exocet à bonne vitesse vers sa première escale. Il faut dire que la carène de notre coursier était parfaitement préparée. Le carénage venant d’être juste fait, ce n’était pas dans mes projets de caréner car cela avait été fait l’an passé avec beaucoup de soins, et je me proposais de donner un coup d’éponge en plongée comme j’aime bien faire en été. Mais voila une fois quitté la zone Europe mon assurance me demande une surcote de cotisation, ça c’était prévu, mais on me demande en plus une expertise du bateau récente ! Et cela n’était pas dans mes intentions. Pour cela, l’expert demande en plus de sa rémunération que le bateau soit mis à terre pour pouvoir expertiser la coque, la quille, les jeux de l’arbre d’hélice et du gouvernail, et l’état des prises et sorties d’eau, cuisine, toilettes, lavabos, et moteur ; donc : mise à terre du bateau et calage sur un ber (sorte de structure d’acier qui tient le bateau sorti de son élément de prédilection et mis sur une zone de travail à sec.) cela représente des frais qui n’étaient pas prévus alors rajouter à cela le nettoyage de la coque au karcher, et Nicolas (le nettoyeur des quartiers celui qui vient de prendre sa retraite.) n’était pas disponible pour le faire aussi ces les copains qui si sont collés, merci encore à Pierrot et Didier pour le coup de main, il ne restait qu’a appliquer deux bonnes couches de peinture spéciale pour les coques de bateau dites antifouling, pour que les algues et coquillages ne viennent pas y prospérer. La coque ainsi préparée faisait des envieux sur la zone technique de Port Camargue. 

    Nous avons donc établi la voilure dés la sortie de Port Camargue, La grand voile haute, et le génois complètement déroulé, Exocet prenait le rythme de la Mer et allongeait la foulée. Mais tout le monde sait que Maré Nostrum est bien fantasque et d’humeur changeante, après quatre heures le vent se faisait la belle surement pour aller caresser les corps de jolies naïades sur les plages, ne nous trouvant pas à son goût je suppose.

    La solution à ce manque de vent à bord est la risée Perkins, la mise en route du moteur qui est là pour parer à ce genre de problème. La grand voile reste en place elle stabilise le bateau en lui évitant de rouler d’un bord sur l’autre, mais le génois lui doit être enroulé pour ne pas venir battre le mât et le gréement, (les câbles qui tiennent le dit mât) pour cela on tire sur une "manœuvre", la drosse de génois et la voile s’enroule sur elle-même autour d’un tube qui lui-même tourne autour du câble qui tient le mât sur l’avant, l’étai. J’ai employé le terme de manœuvre pour ne pas dire corde car ce mot couramment employé dans la vie des terriens ne s’emploie sur un bateau que pour la ficelle à la quelle l’on pendait haut et court les pirates ou autres manants. Tout autre "ficelle" porte un nom se rapportant à son usage et pour celles qui n’ont pas une tache particulière ce sont des manœuvres.

     

    Nous voilà donc grand voile haute, génois enroulé propulsé par le moteur sur une Mer qui petit à petit a pris des allures de lac de montagne et cela continua jusqu'à notre arrivée à Collioure où nous avons accroché Exocet à une bouée mise à la disposition des bateaux de passage il était tard le jour en était à ses dernières minutes, pas d’agent portuaire pour venir encaisser une redevance et comme le matin nous avions l’intention de partir de bonne heure bien avant l’ouverture des bureaux cela nous ferait une nuit gratuite.

     

    A ce propos : que l’on fasse payer pour une nuit dans un port qui a couté une bonne poignée d’argent aux contribuables que nous sommes cela peut se comprendre quoi que… Mais mettre des bouées reliées à des corps morts et faire payer pour cela en interdisant de plus d’ancrer son bateau dans des baies, des criques, des abris naturels il y a là quelque chose  qui m’agace un peu.

    Un jour il y aura des péages à la sortie des ports pour pouvoir utiliser la Mer comme l’on fait payer pour prendre une autoroute ou une place de parking, un jour même il faudra mettre la main au portefeuille pour marcher sur un trottoir de ville ou sur une draille millénaire.

     

    La nuit qui aurait pu être payante n’en fût pas excellente pour autant car ce mouillage est rouleur les bateaux sont bercés par un clapot insignifiant qui finit par rentrer en résonnance avec les mouvements de la coque qui se balance d’un bord sur l’autre avec à chaque fois un peu plus d’élan, puis le mouvement devenant tellement ample que, brusquement il se trouve en opposition au clapot et le bateau se stabilise soudain pour repartir quelques instants plus tard pour un autre run désagréable.

     

    Mais avec le jour qui vient de poindre à l’horizon c’est une nouvelle journée qui commence et que nous réserve t’elle ?

     

     

     

    Chapitre 6

     

    Lâcher des amarres


     

    Il est un jour où il faut partir. Que le bateau soit prêt ou non, il faut décider de lâcher les amarres. Cela parait un peu inconscient de dire cela, mais un bateau comme bien d’autre projet ne sont jamais bouclés, il y a toujours un dernier réglage à effectuer, un dernier appareil à installer, un quelque chose à faire, et après celui là il y en aura encore un autre puis un autre encore et cela n’en fini pas.

    Pour ne pas tomber dans ce piège il est impératif de prendre date et de si tenir.

    Pour moi après avoir dit : à la retraite ; Quant Régine sera elle aussi en retraite ; Quand la succession de mes parents sera finie. Je n’ai pas cessé de remettre le départ et je le regrette un peu, les ans passés quand on avance en âge, compte plus que dans la force de l’âge, ou l’avenir nous parait infini.

    Après avoir eu une mauvaise année ou je ne sais encore quel mal m’a frappé, la déprime peut être ; j’avais commencé à me dire que le départ serait pour cette année, dés les beaux jours, fin mai ou début juin, et je suis content d’avoir tenu cette fois la décision. C’est le 2 juin au matin que le bateau quittait le poste d’amarrage de Port Camargue en abandonnant les deux amarres arrières qui depuis des années retenaient Exocet à la place 48 de la panne G. Les copains de la panne nous faisaient des aux-revoir de la main les trois coups de trompe dans le silence du matin résonnaient, l’hélice donnait ses premiers tours et Exocet traçait le début d’un long sillage.

    Le programme est le suivant : pas de programme. Pas de rendez vous. Juste une ébauche d’itinéraire, pour le mois de juin la Costa Brava jusqu'à Barcelone puis la traversée sur Majorque,  puis Ibiza, Formentera, et retour sur la côte Espagnole. Au mois de juillet la côte espagnole, le passage de Gibraltar et la remontée des côtes jusqu’au Portugal où je passerais le mois d’août avec la possibilité de faire des travaux si besoin était, pour être prêt pour la traversée sur Madère au mois de septembre et y rester jusqu'à la fin de ce mois avant de faire la traversée pour les Canaries ou pareil le mois d’octobre y sera consacré.

    En novembre ce sera vers le Cap Vert que l’étrave se dirigera, et le mois entier sera pour cet Archipel, jusqu'à l’établissement de l’alizé, qui nous portera sur l’Océan, pour un jour voir devant Exocet, les îles des Antilles, avec une préférence pour arriver au Marin, en Martinique, pour connaitre le plaisir de me voir arriver avec mon bateau, dans cet endroit que je connais bien et où bien des fois j’ai rêvé d’y être, voila le périple comme je le souhaite comment y arriverais-je ? Dans quel état physique ? L’avenir le dira.


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  • Chapitre 5

    Exocet


     

    Exocet, c’est le nom de mon bateau, ou plus exactement de mes bateaux successifs car celui-ci et le quatrième à porter ce patronyme. Lorsque après avoir construit mon premier bateau dans le début des années soixante-dix. Un petit dinghy de 4,20 M que j’ai équipé d’un moteur de 40 CV il était conçu pour faire un support de plongeur et de chasseur sous marin. Bas sur l’eau pour pouvoir remonter à bord sans difficulté, et propulsé par un moteur puissant pour aller vite sur un lieu de plonger, et en revenir pareillement. Trimbalait sur une remorque ha doc la mise à l’eau était facile, rapide, efficace. Il fallait le baptiser, c’est mon père qui sollicitait m’a donné ce nom, je lui avais donné un cahier des charges qui correspondait à ce bateau rapide, sautant de vagues en vagues au ras de l’eau. L’exocet, poisson volant lui allait comme un gant.

    Dans les années quatre vingt je me suis tourné vers la voile, j’ai revendu le (number one) pour acheter un challenger scout petit quillard de 7,20 que j’ai équipé pour faire des régates avec mes enfants et pendant des années j’ai couru de régate en régate dans le golfe du lion et jusqu'à Marseille pour la semaine internationale de Marseille, (SNIM). Il n’était pas question pour moi de changer de nom mes bateaux s’appellent et s’appelleront Exocet.

    Pour remplacer le challengeur scout et pour avoir un bateau de croisière plus confortable le N° 3 était un Sun Rise de Jeanneau, un bateau de 10 mètres rapide, léger, confortable un très bon bateau. Avec lui j’ai traversé vers les Baléares la Corse, et caboté le long de la côte d’azur tout en naviguant souvent sur le golfe d’aigues mortes prés de mon Port d’attache, Port Camargue. Quant le projet de partir de l’autre coté de l’Océan a commencé à mûrir il me fallait un bateau plus grand avec trois cabines, un grand carré, un bon moteur, un bateau solide le fait qu’il soit ancien sans trop ne me dérangé pas du tout, même au contraire car j’avais en tête bien des aménagements, des perfectionnements pour vivre à bord longtemps et loin de son port d’attache.

    La cabine avant, dite de propriétaire est bien sympa avec son cabinet de toilette privé. Des équipés en bon nombre, et bien ventilée par deux capots de pont qui permettent une bonne ventilation, deux hublots malheureusement fixe sur la coque pour voir le mer et les alentours au mouillage. Dans la version 4 cabines qui existe pour ce bateau il y a deux cabines dans l’espace occupé par cette belle cabine propriétaire.

    Le carré est grand avec une table où l’on peut installer 8 convives confortablement. La table à carte est bien petite et dos à la route mais après quelques modifications du pupitre à instruments j’en fais mon affaire. La cuisine en long sur le côté bâbord est complète et fonctionnelle j’ai rapporté une étagère dans un grand espace libre contre la coque au niveau de l’évier bien pratique pour la planche à pain, les planches à découper qui servent aussi à fermer les éviers et pour entreposer des bricoles pendant la confection des repas. J’ai équipé de ci de la les équipés de fargues pour tenir en Mer les assiettes les verres les bols les tasses évitant ainsi la casse tout en conservant des verres en verre pour les boissons diverses, verres à bières, ceux pour les pastis ou sirops voir planteurs, ceux pour le rosé, et ceux pour la table c’est un petit luxe que j’apprécie bien à bord  comme celui que de manger dans des assiettes de faïences et non de plastique rayaient en tout sens et vites tachées de manière inéluctable.

    Une gazinière à trois feux, petit, moyen, et grand permettent de cuisiner confortablement elle est équipée d’un four à gaz bien sur, mais tout à fait fonctionnel. Elle est sur cardans pour rester plus ou moins à l’horizontale quand le bateau gite, des fargues permettent de maintenir en place les casseroles pour éviter quelles ne traversent le carré à l’improviste. Le four sert aussi de lieu de stockage pour un plat à gratin une poêle et une sauteuse quant il n’est pas utilisé.

    L’évier est bien petit, bien sur mais fonctionnel, avec deux bacs, l’eau sous pression chaude ou froide, chaude quand le moteur à tourné pour réchauffer l’eau du ballon ou lorsque le 220 volts arrive du quai. Il y a aussi une petite pompe à pied qui dispense de l’eau de mer sans restriction, car l’eau douce elle doit être embarquée aux escales, il y a 575 litres qui peuvent être envoyés dans 4 réservoirs différents sur les bateaux on appelle cela des tanks, ou des vaches lorsque ces réserves sont souples. A bord ils sont en plastique polyester et fibre de verre.

    Un frigo de grande contenance dont le couvercle sert de plan de travail est à droite de l’évier il permet aussi la fabrication de glaçons, il est si profond que le fond n’était pas bien accessible au quotidien aussi j’ai fabriqué une grille qui limite la profondeur utile tout en permettant de stocker en dessous des denrées de réserve. Une autre grille verticale celle là vient faire un rack pour les cannettes de bière, coca, et autres boissons.

    Sous l’évier deux équipés ont trouvé place, le premier à gauche renferme un panier sur glissière ou l’on stocke les casseroles la cocotte minute une poêle et des couvercles. Plus l’égouttoir pour les pates et deux saladiers. En dessus un tiroir renferme les couverts de tables et les couteaux de cuisine, il était bien petit à l’ origine mais la aussi j’ai modifié pour tirer partie de tout l’espace disponible. A la droite de ce premier rangement, un grand espace pour les produits d’entretien et la poubelle, la balayette la pelle les chiffons les éponges etc.

    Sur la droite un retour est constitué par un petit meuble qui nous sert à ranger les verres qui sont ainsi bien à l’abri dans des aménagements spéciaux pour qui soient bien tenus sans se choquer les uns sur les autres.

    En fond du plan de travail évier et cuisson deux meubles trouvent place, avec en bas un vaisselier pour les assiettes, les bols, les mugs et les verres de table. En dessus deux portes donnent accès à des rangements pour les produits de tous les jours. Sur la droite le même meuble sert pour les produits de base riz, pates, thé et en dessus les biscuits apéro dans l’un et les robots de cuisine dans l’autre.

    Voilà pour ce paragraphe sur la cuisine vous devez vous y voir si vous n’avez pas décroché en route.


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  • A l'heure de l'apéro:

    pain bateau, jambon cru, saucisson ardéchois, pastis bien frais,     A la votre ;-)

     

     

    Panorama du mouillage

     

     

    Un Joli Voisin

     


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  • Le départ au petit matin d'Alcudia

    Le mouillage d'Alcudia 

     

    Le mouillage d'Alcudia

     

    Le mouillage d'Alcudia

     

     

    Le mouillage d'Alcudia

     

     

    Le mouillage d'Alcudia

     

     

    Le mouillage d'Alcudia


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  • Palamos & Calobra

      

    Palamos Le coeur de Ville

     

    Palamos & Calobra


      

    Palamos La porte ancienne

     

    Palamos & Calobra

     

      

    Exocet au Mouillage

     

    Palamos & Calobra

     

     

    Exocet au Mouillage

      

    Palamos & Calobra

     

     

    Coucher de Soleil à Soller

      

     

    Exocet à la Calobra

    Exocet à la Calobra

     

    La Calobra

     

    Palamos & Calobra


      

    La sortie de la Calobra

     

    Palamos & Calobra



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    Chapitre4

    Mon bateau

     

      

    Mon bateau est un Océanis 430, du chantier Bénéteau. C’est un monocoque, il est grée en sloop (un seul mât) et dit en tête ce qui veut dire que la voile d’avant est à la même hauteur que la grand voile, qui elle est en arrière du mât.

    Les plans du bateau sont dus à l’architecte naval Philippe Briand et date de l’année 1987 ; le mien porte le N° 161 il est sorti d’usine en 1988.

    Il mesure 12,60 mètres de longueur, 4,22 mètres dans sa plus grande largeur (le maitre bau) ; 1,86 mètres de tirant d’eau (la hauteur entre sa flottaison et le bas de sa quille). Le mat monte a 16,70 au dessus de l’eau c’est le tirant d’air. Son poids sur la balance : 9460 Kg en ordre de marche. Il ira jusqu'à 12 Tonnes avec équipage à bord et tout son matériel. Sa stabilité sur l’eau est assurée par une quille faite de 3600 Kg de fonte.

    La grand voile qui mesure 34,75 M2 n’est pas la plus grande contrairement à maximum et dans du tissu à voile plus solide il affiche 45.M2 et il pourrait avoir un Spinacker, (Spi) de 106 M2 mais je n’en ai pas à bord.

    Les dimensions des voiles et d’un bateau sont le résultat des calculs de l’architecte. Le résultat de cela s’appelle le plan de voilure pour les voiles et gréement auquel s’ajoutent des cotes du bateau avec des intitulés un peu indigestes pour les profanes.

    Je vous donne ci dessous un aperçu de ces côtes:


     

     

    GG         1480      Cm         longueur des guindants des génois

    LPG        685        Cm         Diagonale des génois

    P            1350      Cm         Hauteur de la grand voile

    E            440        Cm         Longueur de la GV sur la bôme

    SL          1530      Cm          Hauteur du Spi

    SMW     867        Cm          Plus grande largeur du spi

    I              1536      Cm         Hauteur (capelage amure)

    J             482        Cm          Longueur (face avant mat amure)

    LOA       1 260      Cm          Longueur de coque

    L             1127      Cm          Longueur à la flottaison

     

    Un petit croquis est plus explicite.

      

     Mon Bateau 


     

     

    Mais ce plan de voilure qui permet de pouvoir équilibrer le bateau en fonction des conditions de vent en adaptant le choix de la voile d’avant, génois léger, medium, lourd, solent, foc 1 ou foc 2. Parallèlement, la grand voile sera arrisée en rapport aussi des conditions de vent. Tout cela imposé d’avoir à disposition une garde robe de voiles importante à bord.

    Depuis des années, cela c’est vu opposé une fois encore la technique. Les voiles sur enrouleur en effet ont presque totalement équipé nos bateaux dés leur conception. Pour le génois, autour d’un tube qui tourne autour du câble d’étai qui tend le mât sur l’avant du bateau. Pour la grand voile par des tubes rapportés sur l’arrière du mât ou le long de la bôme, la voile se déroulant soit vers l’arrière soit vers le haut. Maintenant les enrouleurs sont incorporés dans le mât d’origine. Pour la grand voile cela remplace les prises de ris classiques et traditionnelles par une manœuvre plus simple à réaliser sans avoir à aller en pied de mât, donc plus sécurisant. Le génois sur enrouleur lui évite d’avoir à bord une garde robe fournie. Il suffit de dérouler la quantité de voile correspondant sans quitter le cockpit

    Pour mon bateau, à l’avant le génois sur l’enrouleur, c’est la voile à tout faire utilisable plus ou moins déroulée. J’ai rajouté un étai largable, (amovible) que je peux positionner à deux endroits. Le premier juste en arrière de l’enrouleur et la deuxième position en arrière d’un mètre vingt. La position avant me permet d’y établir une voile de récupération qui équivaut a un génois lourd, je pourrais l’utiliser en remplacement du génois médium dés 20 à 25 nœuds de vent pour les allures de pré, mais aussi pour avoir deux voiles à l’avant pour les allures de portant en les mettant une sur chaque bord, écartées par des tangons du bord. Dans la position arrière j’ai une petite voile que je peux établir en complément du génois sur enrouleur pour des allures de largue (vent de travers). Cela me fait deux voiles en soute, en plus du tourmentin mais pour un grand périple le jeu en vaut la chandelle.

    Pour la coque, pas de transformation, mais l’ajout d’une jupe à l’arrière qui est bien agréable pour remonter à bord après la baignade, pour pêcher et gaffer les poissons qui apporteront leurs contributions à la cambuse, pour embarquer dans l’annexe et en redescendre et pareillement pour le kayak qui fait parti du voyage.

    Une capote protège la descente et le cockpit des embruns, de la pluie et du vent. J’avais dans la tête de construire en lieu et place une casquette en dur avec des plexis plus grands et surtout plus transparents mais ce sera pour plus tard peut être.

    Un (bimini), protection du cockpit du soleil est indispensable aux Antilles, mais souvent étouffe un peu et rend l’air irrespirable de chaleur et de moiteur, plus un inconfort pour la circulation en dessous aussi j’ai choisi de fabriquer moi-même un abri de toile amovible, en gardant la hauteur en dessous pour circuler facilement sans se courber et que l’air passe lui aussi sans contrainte.

    Pour avoir de l’énergie à bord cinq panneaux solaires apportent 400 watts de puissance. Ils sont fixés sur un portique qui sert également à hissé l’annexe et le kayak. Il supporte également les antennes du GPS, Navtex, Radio BLU, Merveille et éclairage du cockpit pour les apéros une fois le soleil couché de bonne heure sous les tropiques. Ce portique que j’ai conçu et construit moi-même remplace par la même occasion les balcons arrières d’origine et j’y ai intégré un siège sur chaque bord, confortable pour observer la route du bateau en navigation bien à l’ abri du soleil sous le portique.

    Les cadrans qui indiquent les différents paramètres de fonctionnement du bateau et des éléments extérieurs, vitesse du bateau, distance parcourue, vitesse du vent et sa direction, la profondeur d’eau étaient bien loin de moi pour ma vue défaillante lorsque je suis au poste de barre derrière la grande barre à roue aussi, j’ai fabriqué un petit tableau de bord (une console à instruments) sur laquelle j’ai fixé un répétiteur de toutes ces informations j’ai aussi positionné un boitier de commande du pilote automatique et plusieurs interrupteurs qui commandent des éclairages, la corne de brume, un projecteur, etc.

    Le cockpit est équipé de 4 winchs, 2 sont sur le roof et servant aux diverses manœuvres. Les deux autres sont dits d’écoute de génois ce sont les plus gros, les plus démultipliés. J’ai rajouté un cinquième winch il est dévolu exclusivement à la drosse de génois, ce bout qui contrôle le déroulement de cette voile et qui permet de la ré enroulée avec plus de facilité lorsque le vent forcit.

    J’ai aussi rajouté un rail d’écoute en avant et plus central sur chaque bord pour y gérer l’écoute de mes deux voiles supplémentaires.

    Pour le mouillage, le bateau est équipé d’un guindeau électrique, moteur qui remonte sa longue et lourde chaine de 60 mètres de gros diamètre et terminé par une ancre de 25 Kg. J’ai compartimenté la baille à mouillage en deux pour y installer un deuxième mouillage bien utile dans certains cas.

    Voila pour la présentation de mon bateau équipé pour faire un long voyage.

     

     

     

     


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    Chapitre 3

    Le choix du bateau

      

      

     

    C’est la une vraie question, il y a sur le marché des centaines de bateaux. Des grands, des petits depuis 6,50 mètres jusqu'à……il n’ya pas vraiment de limite de taille, Alain Colas a bien fait en course et en solitaire l’Atlantique nord avec un géant de 72 mètres, portant 1000 mètres carré de voilure sur 4 mâts de 30 mètres de hauteur, il s’appelait : Club med. Puis il devient Phocéa en 1982 entre les mains de Bernard Tapi. Puis c’est une riche et jolie femme Mouna Ayoud qui le prendra en charge pour en faire un très luxueux Yacht de prestige. Mais il n’est plus la bête de course menait par un seul homme.

     

    A l’opposé des centaines de passionnés ont couru les Mers et Océans sur des coquilles de noix parfois fabriquées, conçues, équipées par leur seul soin. Je fais la référence à la flotte toujours novatrice des 6.50 qui traverse en course l’Atlantique. La taille n’est donc pas le critère déterminant.

     

    Les matériaux de construction ! La aussi il y a de tout. Depuis la nuit des temps, les hommes sont partis sur l’eau des rivières, des lacs, des Mers et Océans, juchés sur un arbre emportait par le courant. Puis en ne conservant que le fut, l’engin était plus maniable, mais aussi plus instable, en chevauchant le tronc entre les jambes le problème était partiellement contourné. Certains, pour trouver une stabilité correcte ont uni deux troncs, ils avaient inventé le radeau. Puis les radeaux ont grandis plus de troncs, plus longs, plus hauts sur l’eau, un abri sur l’engin et comme cela certains ont traversé les Océans. Plus l’engin était léger plus il flottait les bambous étaient la réponse la meilleure.

     

    Pour ne pas avoir les jambes dans l’eau les chevaliers des troncs flottants ont un jour eu l’idée de faire un trou dans le fût pour s’y accroupir et pouvoir ainsi pagayer au sec……surement très relatif. En agrandissant l’excavation on avait la possibilité de partir à deux, à trois, d’avoir avec soi un peu de matériel pour la chasse ou la pêche. La pirogue était née. La stabilité faisait défaut, sur les lacs aux eaux calmes, sur les bras de rivière, cette instabilité n’était pas rédhibitoire. Ces pirogues ont traversé les temps, elles existent encore de nos jours.

     

    En Mer, les vagues des bords de plages où elles roulent soudainement, causaient bien des problèmes. Elles versaient  jetant à la Mer équipage et matériel, la solution arriva en équipant ces frêles esquifs de bras sur un ou deux côtés sur lesquels étaient ficelés une branche, ou un bambou. Les pirogues à balancier avaient vue le jour et sont venues jusqu'à nous.

     

    Dans des contrées sans arbre de grande futée, comment faire ? Il y a surement d’autres voies à explorer. Les Esquimaux se sont servis de peaux pour construire des kayaks avec des ossements en structure. Les indiens nord Américain eux aussi élaborés des canoës avec des peaux de bisons cousues, tendues et fixées sur une armature de bois ligaturée, c’était mais c’est toujours léger, facilement transportable pour les portages, soit pour le franchissement des rapides infranchissables ou des cascades. Ou bien sur pour aller d’un plan d’eau à un autre par voie de terre.

     

    Depuis la préhistoire jusqu'à nos jours les hommes ont construit des bateaux, des embarcations, des radeaux, des pirogues, en fonction de critères précis, le transport, la chasse, la pêche, le commerce, la guerre, le voyage, la course, la régate.

     

    La locomotion de ces bateaux a elle aussi au fur et à mesure des temps poussée les hommes à inventer, innover. Depuis ces enfants qui par jeu, voulant tenir debout sur des troncs d’arbres, se voyaient propulsés par le vent plus vite que leurs petits frères comprirent que le vent était une force utilisable, et que la surface déployée avait un rôle, les plus grands allaient plus vite que les plus petits. Les petits en levant les bras étaient plus performants que des plus grands qui ne voulaient pas en faire autant ! Puis la course entra dans les mœurs de nos ancêtres, une grande feuille, une peau tenue entre les bras améliorent le résultat. Fort de cela, comment avoir les bras plus grands ? Comment avoir plus de surface à déployer au vent ?

     

    L’homme inventa le gréement tenu à main d’homme, deux bâtons reliés entrent  eux par des feuilles ou des peaux cousues. Puis pour moins de fatigue, plutôt que de tenir manuellement le gréement en l’attachant avec des cordes végétales, des lianes, des lambeaux de peau, des boyaux. Cela tenait seul. La voile avait vue le jour. Avec elle les distances se sont allongées, les durées de navigation ont élargies les horizons.

     

     

     

    De nos jours encore on améliore la propulsion vélique, tous les ans les bateaux vont plus vite, sont plus stables, plus sur. Construits dans des matériaux les plus divers avec pour chacun d’eux leurs spécificités, en bois, en métal, en ciment, en plastique, etc.…

     

    Le bois a tenu le haut du palmarès pendant des siècles et des siècles presque une hégémonie. Très récemment, 1 ou 2 siècles le métal a pris le pas pour les bateaux de travail et de transport que ce soit de passagers ou de marchandises solides ou liquides. La pêche elle utilisant des embarcations de moindre taille pour la majorité des unités a conservé la tradition du bois et utilise encore ce matériau mis a part les flottes de bateaux de l’industrie dévastatrice de la pêche industrielle.

     

    Le yachting à ses origines était de bois, les premiers Yachtmans, que l’ont considérés comme des extraterrestres à l’époque, allaient sur l’eau des Mers pour le plaisir, posaient question. En effet la Mer avait une bien mauvaise réputation… « Oh combien de marin, combien de capitaine, qui sont partis joyeux pour des courses lointaines. Dans ce morne horizon se sont évanouis. »

     

    La course est née du commerce, celui qui était le premier avait le marché pour lui. Les suivants prenaient ce qui reste, s’il reste encore un marché pour eux. Pour les retardataires coutumiers des places les moins bonnes, il fallait réagir ou prendre le risque de disparaitre. Plus grand, plus léger, plus voilé, plus manœuvrant. C’est comme cela que les pilotes de port utilisaient des bateaux fins, rapides, Manœuvrant. Ce sont ces bateaux pilotes qui sont à l’origine de la plaisance.

     

    Les bateaux de plaisances, étaient donc de bois. Pour les différencier de leurs sistership vouaient au travail, les marins qui avaient la charge de tenir ces bateaux en état de recevoir leur propriétaire, selon leur bon vouloir avaient bien du temps entre deux sorties en Mer. Ils en ont profités pour donner du lustre à leurs coursiers. On fait briller les cuivres, on range les cordages avec harmonie, on apporte des éléments de décor en bois sculpté, en cordages, en cuivre, en peinture et vernis, un peu à l’image des navires de nos flottes de guerre à la grande époque qui par leurs parures imposaient la grandeur des nations qui les armaient.

     

    Les yachts devinrent beaux, nobles, majestueux. La course au beau, au luxe, à la technologie était née et grandit encore de nos jours. Dans le même temps, des marins plus motivés par la découverte, le voyage pour lui-même, pas pour le côté frime du yachting. Cela conduisit à utiliser, conceptualiser, construire des bateaux rustiques, solides, sobres. Ils devinrent manœuvrables par un seul homme même pour de longues courses à travers les Océans. Tel « Bernard Moitessier » Pour lui, pas de luxe ostentatoire, du solide, du simple, du sur et du facile pour son équipage, du métal, de l’acier, un coffre fort sur l’eau.

     

    L’acier est apparu pour construire des bateaux de plaisance. Cela a permis a une frange de marin en devenir de construire eux mêmes leurs bateaux plus facilement qu’avec des planches de bois en bordées et une structure qui demandait du métier et du savoir faire. Mais avec des formes plus brutes et des résultats avec plus ou moins de grâce.

     

    Le bois n’avait pas dit son dernier mot pour autant. Avec le bois on fabrique des panneaux comme des grandes plaques de tôle. Réduisant ainsi les joints entre les planches des bordées. C’est le contre-plaqué, lui aussi a permis de construire plus vite, plus facilement. Encore une frange de futurs navigateurs a vue le jour et avec ce matériau des nouvelles contraintes, des nouvelles formes, des nouvelles techniques d’assemblage.

     

    Les chantiers professionnel et traditionnel, très nombreux au balbutiement de la plaisance cherchèrent eux aussi des nouvelles méthodes de fabrication pour rester compétitifs, et pouvoir produire plus vite, et plus en quantité, ils ont commencé à construire en série. Le contre-plaqué le permettait plus facilement, puis un jour un précurseur a utilisé une nouveauté venue de l’industrie pétrolière, les résines polyester armées de fibre de verre. En quelques années ce fut une révolution, la quasi totalité de la flotte de plaisance est constituée de bateaux en polyester. Les petits chantiers ont disparus au profit d’usines ou sont fabriqués à la chaine des séries de bateaux identiques.

     

    En marge, il existe encore quelques ateliers où sont construits à la demande, à l’unité ou en petites séries des bateaux en métal, soit en acier, mais aussi en aluminium, plus léger que l’acier, avec des techniques directement issues de la tradition, une ossature, un squelette, recouvert d’une peau, les bordées. Les bordées qui constituent la partie visible de la coque vu de l’extérieur. Des tôles fines pour ne pas alourdir la construction, mais pas trop pour ne pas être trop fragile. La structure assurant la solidité du bateau a aussi bien des inconvénients, pour les aménagements intérieurs et pour l’entretien surtout pour les constructions en acier, comment chasser la rouille sur l’ossature dissimulée par les planchers, les doublages, les meubles sans devoir déconstruire le bateau dans son intégralité ?

     

    Je passe volontairement sous silence, les techniques marginales qui ont fait illusion une courte époque, comme le ferrociment, une structure de fer à béton assez serrée revêtue de plusieurs couches de grillage à mailles fines et le tout enfermé dans un mortier de ciment jouant le rôle de solidarisation de l’ensemble et l’étanchéité du bateau.

     

    Parallèlement, les équipements ont progressés se sont améliorés. Des aménagements ont vu le jour, des améliorations techniques sont nées.

     

    Les régulateurs d’allure, capables de tenir le bateau dans une direction, sur un cap ou plus exactement sur un angle déterminé en rapport avec le vent avec plus ou moins de précision.

     

    Des palans plus efficaces puis des cabestans qui sont devenus winch. Winch a une, deux vitesses ou plus et qui maintenant sont « self-tailing » une main suffit pour les manœuvrer et aussi avec moteurs électriques sur des gros bateaux.

     

    La sonde, bout de cordage avec un poids en extrémité, que l’on jetait à la Mer pour connaitre la profondeur d’eau est maintenant un appareil électronique qui donne la profondeur d’eau mais aussi la nature du fond, sable, vase, roches, indique la faune et la flore présentes sous le bateau et même les images du fond en trois dimensions.

     

    Le loch à ficelle et planchette de bois qui jetait à la mer en laissant libre de courir la ficelle comportant une série de nœuds permettait de connaitre la vitesse du navire sur l’eau est maintenant aussi électronique et donne la vitesse en instantané et additionne les milles que parcourt le bateau. Le nœud vient de là.

     

    Le sextant qui après de savant et fastidieux calcul permettait de connaitre sa position au largue, loin de tous repères a été suppléé par encore des appareils, des techniques, la radio navigation, la décamètrie, le loran, et le G.P.S maintenant qui permet de savoir avec une bonne précision où l’on se trouve sur la planète, de voir sur une carte électronique un point matérialisant son bateau, de prévoir une route et le bateau assisté par un pilote interfacé avec le G.P.S ira seul ou presque au lieu désiré.

     

    Le radar qui permet de voir plus loin que l’œil humain, un obstacle et ce de jour, de nuit, par temps de brouillard, sous la pluie, il permet de voir les déplacements des grains orageux et de naviguer en conséquence.

     

    La liste est longue de tous les appareils qui ont vu le jour depuis le début de la plaisance, et ce n’est pas fini. Sans parler de l’utilisation de l’ordinateur à bord.

     

    La météo quotidienne arrive à bord par différent moyens ainsi le capitaine pourra anticiper sur le choix de sa navigation.

     

    Le confort dans les bateaux a suivi le même chemin. On ne fait plus la vaisselle dans un seau d’eau de Mer, mais dans l’évier à deux bacs, à l’eau douce et chaude de surcroît ; on cuisine comme à la maison sur le gaz, au four, voir avec un micro ondes. La conservation des vivres au frais dans le frigo, les glaçons pour le pastis ou le rosé en prime. La douche se prend dans le bateau avec un bon confort. Les wc. sont équipés de pompes manuelles ou électriques, parfois même avec broyeur. Les effluents peuvent être dirigés dans une cuve qui sera vidangée au port pour être traités de la même façon que les rejets des maisons, ou déballastés en haute Mer si l’on ne rejoint pas un port. Tous cela pour ne pas polluer les mouillages qui sont aussi des lieux de baignade. Les lampes à pétrole ont disparu presque complètement de l’équipement des bateaux, les Leds éclairent nos intérieurs avec beaucoup d’efficacité et de modération de la consommation électrique. Il n’y a pas de difficulté pour voir la télévision, lire des DVD, écouter de la musique ou les radios avec autant de confort et de plaisir que chez soi. Les cabines sont confortables, bien ventilées, avec des hublots qui permettent de voir à l’extérieur, les matelas sont douillets, les couettes chaudes, les oreillers moelleux un lavabo ou mieux encore une salle de bain directement accessible de la cabine. Bien loin du temps des hamacs que les marins accrochaient dans les entreponts des navires de guerre ou de commerce à l’époque de la marine en bois comme l’ont dit maintenant.

      


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  • Chapitre2

    Comment partir

      

      

     

    A chacun de trouver sa monture ! A pieds, à cheval, en voiture…. En bateau.

     

    Oui en bateau, c’est cela qui me séduit. Le bateau en effet, c’est encore un peu un espace de liberté, d’indépendance, mais aussi de confort. Bien sur il y a aussi des contraintes comme partout ailleurs, mais si l’on fait le dos rond cela passe sans difficulté. On est en communion avec la nature à condition de ne pas avoir justement de contraintes, d’obligations, de planning, ni de rendez-vous à honorer.

     

    Mais aussi à fuir au maximum les lieux touristiques qui veulent s’en prendre à vos attentes, à vos libertés, à vos finances. Pour vous donner en retour un hersât de civilisation ou l’on trouvera les mêmes souvenirs, services, décors, que partout ailleurs, bref fuir les ports, marinas, villes touristiques au maximum.

     

     

    Mon ambition est donc de faire route par les chemins de traverses, faire l’école buissonnière, de fréquenter en priorité les mouillages forains, sans structure, sans confort, mais tranquille. Protégé de la Mer le mieux possible. Sans pour autant être déserte. Les rencontres font aussi parties du voyage. De plus, qui se ressemble s’assemble dit l’adage. Être au mouillage avec son bateau échanger avec un autre marin qui t’apportera une info sur le site, les petits secrets du lieu, de ce qu’il y a à voir, à faire, à éviter. En échange de ce que toi tu pourras lui apporter en retour sur ton voyage, ton bateau, tes techniques. Tu peux aussi rester à ton bord, juste saluant de la main ce navigateur qui semblait t’attendre dans le cockpit de son bateau. Soit il avait envi de te parler, de demander, ou bien voulait-il rester seul sur ce bout d’Océan. Tu n’es pas obligé de faire le premier pas, ne te colle pas à sa coque, respecte sa priorité sur son droit d’usage s’il est là avant toi. Mais bien sur s’il vient à ton encontre, le moins que tu puisses faire et de l’écouter, l’aider, lui répondre avant de profiter du confort de ton bateau, qui est aussi ta maison en plus de ton moyen de transport. Tu voyages avec lui, il voyage avec toi. Comme le cavalier qui est en osmose avec sa monture tu te dois d’être en communion avec ton navire. Cela impose d’accorder à ton bateau le soin qui lui est indispensable, ranger le matériel, que tout soit clair sur le pont, les bouts lovés, les voiles roulées, pliées, protégées. L’ancre sécurisée, les instruments inutiles arrêtés, tu peux prendre du repos dans le confort de ta maison qui te supporte et t’accueille.


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    Chapitre1

    Partir

      

      

     

    Partir, cela fait des années que mûrit le projet dans ma tête. Partir pour un ailleurs, partir pour ne pas rester sur place, pour ne pas avoir l’impression d’être immobile, inactif, amorphe.

     

    Partir, mais comment ? Il y a bien des façons de le faire, à pied, comme une promenade qui n’a pas de but précis, ou à chaque moment l’on se dit en son for intérieur : « jusqu'à ce tournant, jusqu'à cette butte, jusqu'à ce ruisseau ». Une fois ce but atteint, on formule un nouvel objectif. Puis un autre, et un autre encore. C’est comme cela que les heures passent mais aussi les jours, les mois, les années passent.

     

    Ou bien, à vélo, mais c’est la même chose, avec la différence que la distance peut être plus grande parcourue à chaque heure et par la même chaque jour. Mais, il y a un mais, même si l’on va plus loin,  il y a le même impératif, être de retour le soir à la maison pour retrouver, le confort de celle-ci. Car il est bien loin le temps où l’on peut faire un bivouac à l’improviste sous un abri de fortune, faire du feu en frappant des silex et se nourrir de la chasse, la pêche, la cueillette faites le long du chemin.

     

     

    Les temps ont bien changé, nous vivons avec notre temps, avec notre âge, mais aussi avec notre philosophie personnelle, bien différentes d’un homme à un autre. Cela vient de bien des sources, le milieu familial, le pays ou l’on vit, de ses croyances, de ses moyens.

     

    Les moyens, cela fait bien des fois la différence. Pour certains, un billet d’avion, une réservation d’hôtel, de gite, des repas assurés dans des restaurants, une voiture à disposition pour découvrir de nouvelles contrées. Mais, mais cela ne m’inspire pas, ne m’est pas accessible et je m’en fais très facilement une raison.

     

    J’ai bien sur comme beaucoup maintenant fait ce genre de voyage. Mais il me laisse un peu sur ma faim, il y a toujours un temps imparti pour le retour, le séjour est toujours bien trop court, on rentre un peu a contre cœur, un peu insatisfait, un peu trop vite ; Il y a toujours que des bonnes raisons pour retrouver la maison, la famille, la civilisation, quand se n’est plu le travail qui nous attend. Ni la famille qui impose d’être présent.

     

    C’est ainsi que passe les ans, les rêves, les envies passent au deuxième rang, voir à une unième position. Mais avec les ans, c’est la santé, la force, l’entrain qui s’émoussent. De jours en jours, d’années en années les décisions ne sont pas prises, remises au lendemain, à l’année suivante, aux calendes Grecques.

     

    J’en suis là, à ne plu vouloir remettre à demain, à l’année prochaine le voyage. Le voyage dans ma tête, le partir pour ailleurs, sans programme trop précis, sans timing établi avec précision, sans rendez-vous avec qui que ce soit. Sans escales obligatoires, partir pour avancer, pour ne pas rester sur place, pour aller nulle part, pour pouvoir aller partout.

     

     


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