• Retour à l’Est

    Retour à l’Est

     

    En effet, depuis la position de Porto Santo qui est sensiblement sur 16° Ouest, il nous a fallu, Exocet et moi son vaillant capitaine aller vers l’Est, car la première île de l’archipel des Canaries où j’aborde, La Graciosa, se trouve plus Est que Madère, 13° 31 ici à ma position de mouillage à la Playa Francesa. Cette navigation pas forcément voulue  dans mon programme si tôt, en ayant abandonné l’escale de Madère sur l’île principale, a été dicté par les prévisions de la météo, qui annonçait  des vents forts sur toute la zone des îles de Madère, du à cette dépression tropicale qui affectait la région Ouest de l’archipel. Nous étions plusieurs bateaux à nous tenir prêts pour rejoindre la marina de Quinta do lorde, mais la dépression devait se diriger dans cette direction elle aussi, en générant des vents forts voir très forts, avec une grande houle de Sud-ouest, qui justement est celle qu’il faut craindre dans les marinas de Madère qui n’en sont pas protégées. Aussi il était prudent de descendre dans le Sud plus tôt que prévu pour être loin de l’influence de cette dépression. Nous sommes six bateaux à appareiller dans la même heure du port de Porto Santo, avec l’objectif de nous rendre a La Graciosa, il y à :

    • Mar Lèna               pavillon Allemand          avec Hubert et Farida
    • Ad hoc                   Pavillon français            avec Philippe
    • Andiamo                Pavillon Allemand          avec Guenter et Elke
    • La Paloma             Pavillon Allemand
    • Un bateau sous Pavillon anglais dont je ne me rappelle pas le nom
    • Exocet                   qui terminait la liste de cette flottille.

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    Ad hoc

     

      

    Ad hoc ouvre le bal, il lâche les amarres le premier, avec Exocet nous le suivons de prés, je reste dans le bassin du port le temps de mettre de l’ordre sur le pont, amarres et défenses à ranger, pour n’avoir pas à le faire en Mer avec la houle qu’il y a encore, puis je sors du port pour établir la grand voile le bassin de manœuvre étant un peu petit pour le faire dedans. Sitôt cela fait, je peux prendre la route que je me suis donné et couper le moteur une fois le génois déroulé. Le vent souffle de Nord  j’ai 11 Nds au cadran de l’anémomètre et avance à 5 Nds sous le vent, la Mer est belle, la visibilité excellente une belle après midi qui s’annonce. Mar Lèna qui est lui aussi sorti du port n’établit pas sa grand voile pour privilégier le Spi qu’il ne tarde pas à envoyer, Ad hoc, lui a tangonné son génois au vent, nous en avions parlé au port, car il n’avait jamais fait cette configuration de voile et voulait essayer, il part lui sur la route directe plein vent arrière, Mar Léna et Exocet garde un petit angle, pour être Grand largue vent au 155°-160° du bateau tribord amure, nous nous écartons de Ad hoc et du bateau pavillon anglais qui lui est à sec de toile, au moteur à bonne vitesse, Plus derrière c’est Andiamo et La Paloma qui font route eux aussi assez Est par rapport à Exocet.

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    Andiamo

     

    J’ai tangonné le génois pour rester dans les parages de Mar Lèna, ma vitesse est à peu prés la sienne, sur un Cap similaire je fais en sorte que je ne sois pas loin de lui tout en gardant une distance de sécurité de ½ à 1 mille, je le relève dans mon tribord avant puis au fur et à mesure de l’après midi je suis à sa hauteur puis un peu devant lui mais pas de beaucoup. Avec le jour qui se termine le vent commence à montrer des signes de faiblesse, comme nous le laissait  prévoir les fichiers Grib. Je suis un peu sous toilé mais l’envoie du spi avec la nuit qui va arriver n’est pas judicieux, aussi je garde la configuration grand voile à bâbord et le génois tangonné avec le grand tangon sur tribord, au vent. Mar léna est revenu vers moi je retire 10 degrés à ma route pour ne pas être trop prés de lui. A la nuit il empanne pour se recentrer sur la route, nous sommes en contact par VHF, je lui répercute l’information envoyée par Andiamo qui lui fait savoir qu’avec La Paloma ils changent de direction pour finalement aller à Quinta do lorde. Je n’ai pas compris les explications mais peu importe j’ai répété l’info à Mar Lèna qui recevait pas le message avec sa VHF.

    La nuit est maintenant installée un bout de lune nous donne une clarté relative,  dans mon avant sur bâbord un feu clignote, avec la houle qui est importante je ne le vois que par intermittence j’ai du mal à pouvoir l’identifier, cela fait remonter en moi la difficulté rencontrée à la remontée de la côte Espagnole au niveau de Barbâte et Conil ! Dans l’Ouest il y a un bateau qui porte des lumières importantes surement un bateau en action de pêche mais je ne le retrouve pas sur l’AIS, il n’est pas soumis à l’obligation surement inferieur à la taille à partir de laquelle cela devient obligatoire. Je suppose que cette bouée clignotante en continue est une marque qui appartient à un engin de pêche filet dérivant, longue palangre en surface ou autre je ne le sais pas encore à ce jour. Par sécurité j’empanne moi aussi ma grand voile et pars vers l’Est assez franchement pour aller bien loin de ce feu qui ne vaut rien de bon. Une fois ma manœuvre faite mon nouveau cap franchement pris, la bouée ne fonctionne plus, le bateau qui au loin était illuminé ne l’est plus, j’en conclus : ce bateau était en surveillance de son engin, de son radar il a relevé ma route, voyant que je me dirigeais sur ce piège il allume par commande radio la bouée, puis une fois rassuré, il éteint tout ce système.

     

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    Le vent est de plus en plus mollissant la vitesse d’Exocet se fait bien timide, je dors par intermittence en faisant l’écureuil, mais à 3 heures du matin il me faut me résoudre de faire parler la mécanique car le bateau devient inconfortable et les voiles souffrent de battre. Je lance le Perkins à contre cœur car ce n’est pas pour un court moment que je vais avoir le bourdonnement du moteur le fichier Grib prévoyait  bien ce petit très petit vent de Nord-est pour la nuit et la journée du lendemain. Je fais tourner à 1600 tours minute mais je ne peux garder les voiles le génois est donc roulé, et la grand voile bordée plat dans l’axe du bateau pour le stabiliser mais la voile souffre de claquer dans le roulis du bateau tant pis pour le confort mais j’affale la voile. Je règle le régime moteur au mieux, pour la stabilité relative du bateau, sa vitesse, et sa consommation. 1900 Tm semble bon alors tourne, tourne joli moulin comme dans la chanson enfantine.

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    5 heures 30 un cargo que je surveillais avec attention depuis un bon moment avec l’AIS, sachant que nos routes aller se croiser, fait retentir l’alarme radar, je ne l’ai pas encore en visuel, puis ses feux se laissent  voir, enfin le : Caroline schulte passe à 6 h 15 devant l’étrave d’Exocet mais avec 1 mille de distance. Je lui devais la priorité étant au moteur, mais il avait surement anticipé sa route en prenant en compte ma route et ma vitesse relevé par son radar. Moi de mon côté, pour lui faire savoir que je l’avais pris en considération pendant un quart d’heure j’ai naviguais avec 20° en plus sur ma route. Je n’ai plus en vue Mar Lèna depuis le piège de cette bouée qui m’a fait changé de route, par VHF je lui avais signalé ce feu clignotant mais il n’était pas sur sa route, maintenant j’ai essayé de le joindre pour lui signaler ce cargo qui va surement vers lui mais pas de réponse à mon appel VHF il est trop loin de moi avec sa VHF un peu faiblarde.

     

    Le jour se lève la Mer est calme seul une longue houle la fait vivre avec la nuit je n’étais pas conscient de l’ampleur de la hauteur de la longueur entre chaque lame ( lame dans ce cas, bof, mais je n’ai pas d’autre nom dans mon répertoire, onde serait plus adaptée ;) c’est bien deux à trois mètres que je constate entre le creux et le sommet de ces ondes mais avec 100 ou 150 mètres de l’une à l’autre le bateau est porté sur cette respiration de l’océan naturellement, harmonieusement, agréablement. Je me prépare un petit déjeuner que je dégusterais avec bonheur, (non ce n’est pas un équipier) à la table de cockpit comme si j’étais au mouillage, en observant le ciel d’alizé tout autour de moi et d’Exocet qui est seul sur cette immensité Océane.

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    La suite en d’autre temps.

    Et avec illustration si je trouve le temps….

     


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  • Commentaires

    1
    yves exocet
    Dimanche 23 Septembre 2012 à 19:01

    méa culpa je n'ai pas orthographié correctement le nom du bateau( ah doc ) il convient de l'ecrire Ad hoc. mes plus plate excuse a Philippe pour cette érreur. et merci au webmaster s'il peut coriger.

    2
    yves exocet
    Dimanche 23 Septembre 2012 à 19:03

    Autre remarque d'importance, le chalutier qui illustre le texte est dans des condition de mer que je n'ai pas rencontrés.

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