• Cap ouvert sur le Cap Vert 1

    Cap ouvert sur le Cap Vert.

    Première Partie

     

    Me voila sur les derniers milles qui me séparent encore de mon arrivée sur l’ile de Sal, où j’ai choisi de faire ma première escale sur cet archipel du cap vert, pour deux raisons.

    La première étant que nous avions décidé avec un bateau Canadien de faire route de conserve, pour nous épauler si besoin était.

     la deuxième raison étant que c’est l’île la plus proche de notre point de départ.

    Cap ouvert sur le Cap Vert 1

    La météo pour les jours à venir nous prévoyait des vents portants sur l’ensemble du trajet, sans qu’ils ne soient trop forts, nous augurant d’une navigation rapide, directe, sans avoir à manœuvrer sans cesse. Mais la mer nous réserve bien sur son côté aléatoire, ses courants contraires mais aussi ses grains sous les nuages.  

     Cap ouvert sur le Cap Vert 1

    (Photo d’une petite Cap verdienne)

     

    Nous avons convenu d’un départ dans la matinée du jeudi 8 novembre aux alentours de 9 heures. Rusée de jersey puisque c’est le nom de ce bateau avec lequel nous avons déterminé cette navigation est fin prêt, il n’a besoin que de faire le plein d’eau à la marina avant le départ. Yves car il porte le même prénom que moi, passe saluer Exocet une fois son mouillage relevé, pour s’assurer que de mon coté, rien de fâcheux ne m’est arrivé depuis la veille, que tout est également prêt à bord. Il rentre au port, dès que son plein est réalisé, il me le fait savoir pour qu’a mon tour, je remonte mon mouillage. Depuis le matin, je me préparais à ce départ, les écoutes du génois étaient en place, je les retire lorsque de quelques jours elles ne vont pas êtres utilisées, ainsi elles se reposent à l’abri du raguage contre les haubans, sans subir non plus les ultraviolets  qui ne leurs font pas du bien. J’avais repris aussi une petite longueur de la chaine d’ancre, pour dégréer le lest de 12 Kg que j’accroche à cette chaine, de manière à ce qu’il amortisse, les rappels que la chaine inflige au bateau à chaque fois qu’elle se met en tension.

     

    Cap ouvert sur le Cap Vert 1

    (Carte de l’archipel du Cap Vert)

    Puis comme il y a au moins 6 jours de navigation, il est préférable de ne pas avoir l’annexe à l’arrière sur la jupe, cela facilite la baignade matinale quand cela est possible, mais aussi pour la pêche, qui doit apporter son complément à la cambuse d’Exocet, donc l’annexe à était dégonflée, pliée, rangée dans la soute.

    J’avais aussi la veille du départ fait une purge du vérin hydraulique du pilote, car il en avait besoin, et je voulais pouvoir le tester sur un long parcours avant le départ pour les Antilles qui s’approche maintenant.

    Lazzi-bag de grand voile ouvert, sécurité anti déroulement involontaire du génois enlevé, l’ordinateur en route avec la route à suivre de tracé, la radio VHF sur le canal 16, prête à aller sur le canal 69 que nous avons choisi pour nous parler. Enfin tous les préparatifs à l’appareillage sont faits...

      

    9 heures 45 minutes, moteur en route, Rusée sort du port, je remonte le mouillage d’Exocet, c’est pratique maintenant, depuis que j’ai installé une commande du guindeau sur le pupitre de barre. Je peux ainsi seul, effectuer la remontée de chaine, en même temps que je dirige le bateau pour ne pas faire forcer le moteur de ce cabestan, qui est indispensable sur un bateau du poids d’Exocet. Il y a encore un petit problème difficile à régler, c’est que la chaine une fois passer par le barbotin (Poulie qui emprisonne les maillons de la                         chaine  pour y tirer dessus) la chaine libre tombe dans la baille à mouillage, mais forme un tas, qu’il faut de temps à autre basculer, pour faire la place pour la chaine à venir. Donc tous les dix mètres environ il me faut aller à l’avant pour faire cela mais deux à trois fois suffisent alors faisons avec.

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    (Rusée de Jersey au mouillage a Arrecife.)

    Je passe saluer le bateau Eléna pavillon Allemand des amis de rencontre, nous avons bu quelques verres de vin rouge ensemble, sur Mar Léna autre bateau Allemand dont j’ai déjà parlé, d’Hubert & Farida qui sont partis la veille pour le sud de Gran Canaria. Je rejoins Rusée qui remonte dans le grand bassin du port de commerce le temps de ranger à son bord les amarres et les défenses (Pares battages) avant de ne sortir de l’abri des digues de porto de la luz las Palmas de Grand Canaria, je n’ai pas à faire comme lui, aussi je mets face au 15 Nds de vent Exocet pour hisser la grand voile, je laisse le premier ris pris, pour ne pas aller trop vite par rapport à mon compère, qui est plus petit, donc moins rapide sur l’eau.

    Puis je le prends en chasse pour comme prévu le garder devant moi pour ½ à 1 mille en me calant sur sa vitesse. Nous faisons un petit slalom entre les gros Tankers et cargos qui sont au mouillage devant le Port et la ville avant d’avoir route libre. La houle nous rejoint à quelques centaines de mètres du port. Le vent est bien établi comme le donnait les prévisions en direction, en force il est un peu au dessus, mais cela s’explique par l’effet de venturi que les reliefs de l’île génèrent en déviant le vent autour des montagnes, ce qui accélère le flux d’air.

     Rusée choisit de ne pas envoyer beaucoup de toile, il assure comme cela en étant à l’ abri des surventes. Mais je n’avais pas anticipé cela aussi avec juste la grand voile qui n’est pas entière je suis déjà trop rapide.  En bordant un peu plus que ne le voudrait l’allure je règle le problème, mais le bateau n’est pas équilibré, la barre est plus sollicitée qu’il ne le faudrait le bateau fait des zigs et des zigzags. Je juge que surement il mettra plus de toile une fois dégagé de l’île mais il se colle en terre alors que je ne peux suivre cette route pour cause de bateau mal équilibré. Je le garde en vue cependant, une fois fini l’île nous aurons bien de la Mer à courir. La ligne de traine n’est à l’eau que depuis quelques minutes qu’une bonite s’invite pour le repas a bord D’Exocet, bien venue.

    Cap ouvert sur le Cap Vert 1

    Nous voila en bas de l’île ou presque je vais modifier ma voilure le vent est moins fort, effet Venturi, je déroule un bout de génois, qui derrière la grand Voile ne travaille pas mais remet le bateau sur ses rails s’il s’en écarte, sa faseye, sa claque, c’est pas bon, ni pour lui, ni pour le bateau qui roule sur la houle croisée que nous subissons, je tangonne le génois, mais là je vais trop vite, je prends le deuxième ris dans la grand voile, bon on va y arriver oui.

    Rusée est là, Je suis à ses basques, il manœuvre à son tour, ce choix de faire route ensemble est difficile à appliquer. Au coucher du soleil je suis gratifié de l’offrande que me fait cet astre sous la forme d’un rayon vert, pas aussi puissant qu’un autre que j’ai encore bien présent en mes souvenirs mais c’est de bonne augure pour la nuit à venir.

    Cap ouvert sur le Cap Vert 1

    (la photo n’est pas au moment du rayon vert)

    Cela fait  une demi heure que le moteur ronronne, le vent nous ayant abandonné avec le couché du soleil, comme la Mer est bien forte en rapport le confort n’était plus suffisant à bord, avec le moteur c’est un peu mieux mais sans plus. Cette disparition de l’alizé fait mentir les prévisions que nous avions pour les jours à venir. Je ne m’en inquiète pas outre mesure, car il n’est pas rare qu’au couché, comme au levé du soleil le vent change, ce qui ne devrait pas être le cas avec l’alizé mais là je n’ai pas encore bien mes repères.

     

    Le vent nous fera faute toute la nuit, je peste un peu d’avoir du faire tourner la mécanique pendant toutes ces heures, nous attendions des conditions favorables et voila que les prévisions à courte échéance se révèlent erronées quand sera-t-il au long des six jours qu’il faut envisager pour courir ces 800 milles ?

     

     


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