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Un béquet à Bequia
Un béquet* à Bequia
(Prononcez Bé-coué)
(*Un Béquet et un Martiniquais d’origine européenne)Voila un an qu'Exocet a lâché les amarres de Port-Camargue, pour fêter cela j’avais décidé, si le temps semblait propice de faire une balade sur l’île.
Cette île où j’ai souvent fait escale pour y faire les formalités d’entrée sur Saint-Vincent, dont dépend une bonne moitié des îles des Grenadines. Mais où je ne suis pas allé plus loin que les quelques rues du bourg et encore je ne les ai pas toutes parcourues.
Il y a sur la côte Sud une jolie baie toute en rondeur, protégée des vagues de l’Atlantique, il est d’ailleurs possible d’aller y mouiller nos coques, il y a suffisamment de profondeur d’eau. Elle porte le nom de « Friendship bay » la baie des bateaux amis. J’avais donc le projet d’y faire par les routes une escapade matinale pédibus.
Le temps au levé du jour était bien engageant alors pas d’hésitation si tôt que possible me voilà dans l’annexe que je vais amarrer et cadenasser au ponton d’un club de plongé, il y a une personne qui s’affaire au nettoyage, seau d’eau et raclette à la main, je vais m’enquérir de savoir si l’annexe ne le dérange pas et si je peux la laisser ainsi. J’obtiens même une carte de l’île qui me sera bien utile pour me repérer, les indications ne sont pas très présentes sur les routes à l’exception des indications des hôtels et restaurants mais comme la carte elle aussi les situe cela me facilitera le treck.
Il doit y avoir 4 bons kilomètres mais cela va grimper et ici les routes sont tracées sans tenir compte des mollets fragiles, je comprends bien vite pourquoi les voitures sont majoritairement des 4 X 4 sur cette si petite île, que je considérais que cela devait être du à la frime des autochtones, mais non il n’en n’est rien, par ailleurs, la route est ponctuée de carcasses de voitures dont les moteurs ont crié grâce, et de celles qui roulent, les bruits des moteurs dans les montées laissent présager une visite au mécano prochainement.
Les taxis ici sont des « pics up » avec deux banquettes, une de chaque côté, et une bâche pour abriter les passagers qui peuvent être huit à l’arrière plus deux avec le chauffeur. Tous ceux qui me dépasseront me feront l’invitation de prendre place avec les passagers. D’un sourire et d’un geste de la main je décline leur invitation, à leur grande surprise. Ils me remercient en parfumant l’air de leurs odeurs d’échappement chargé en particules noires.
La nature est luxuriante des arbres magnifiques accrochés à flanc de coteaux, des Manguiers chargés de fruits, des Flamboyants qui portent bien leur nom, des Tamariniers eux aussi abondamment chargés de gousses marrons, des arbres à pain. Et bien d’autres que je ne sais nommer. Toutes les maisons sont protégées des regards des passants par des haies d’arbustes à fleurs, des lauriers roses, blancs, mauves, des Frangipaniers, des Bougainvilliers, des Hibiscus, des ixoras, ou Allamanda. Un régal pour la vue à donner envie de s’acheter des livres de botanique pour tout connaitre de cette végétation luxuriante.
Passé un col ma vue est dégagée sur la Mer au sud avec les îles voisines de petit Nevis et ile Quatre mais au premier plan la jolie baie que je suis venu découvrir avec pour la protéger et la cacher de la mer deux petits îlots, Semplers cay et Middle cay. La route descend rapidement jusqu'à une jolie plage de sable blanc avec une palmeraie qui suit le rivage dans laquelle se dissimule deux hôtels que je n’aurais pas la possibilité de m’offrir pour une seule nuit. Mais mon Exocet me convient à merveille, j’y ai le gîte le couvert et toutes les activités nautiques que j’aime et de plus je le déplace à volonté.Elle est bien belle la vie de bohémien sur les Mers.
Ma balade à durée 4 heures, je suis revenu au bateau un peu fatigué mais content de cette matinée, j’ai bu une bière, assis dans le cockpit en la savourant. je me suis mis à l’eau pour un bon bain rafraichissant et délassant. J’avais préparé un guacamole avant mon départ du matin, je n’avais qu’à le déguster avec des biscuits salés, faute de tacos Mexicain. Mais le plaisir y était, la météo m’avait bien accompagnée, et continuait à être excellente, cela n’a pas était le cas dans l’après midi, un violent grain avec des rafales à 40 Nœuds, des trombes d’eau réduisant la visibilité à quelques dizaines de mètres. « Pa ni Problem » j’étais à l’abri dans mon compagnon de voyage.
On fait bien la paire tous les deux, Cela fait un an que nous sommes inséparables, combien cela durera t’il ?
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