• Retour en Guadeloupe mouvementé

    Retour en Guadeloupe mouvementé et venté.

     

    La météo pour ce samedi nous prévoyait un alizé d’Est Sud Est de 15 à 20 nds, avec des passages orageux avec rafales à 30 Nds. Ce n’était donc pas un temps idéal pour rejoindre la Guadeloupe en partant d’Antigua. J’allais donc devoir naviguer au prés, la Mer de travers car la houle était annoncée d’Est Nord Est, avec des creux 1.80m.

    Je partais donc avec des conditions pas favorables mais navigables.

     

    6 heures 15 l’ancre est relevée, le jour fait son apparition, le ciel est bien gris il n’y a pas eu de vent de la nuit, le plan d’eau sous le vent d’Antigua est bien calme, le moteur tourne pour nous dégager de la côte, les voiles établies à 100%, sachant que j’aurais à réduire une fois en eau libre.

    Retour en Guadeloupe mouvementé

    7 heures je peux stopper le moteur j’ai les 15 à 18 Nds de vent prévus.

     

    7 heures 15 le vent sans être bien plus fort m’incite à réduire la grand voile au 1er ris et de prendre quelques tours au génois. Exocet file sur l’eau à bon train, je suis bien content de tous les réglages, je file 7 Nds sur la route directe.

     

    9 heures 45 j’ai bien avancé toujours sur la route, la Mer est cependant bien formée maintenant, je l’ai bien de face cela me ralentit un peu, le vent que je ressens, l’apparent donc frise les trentes Nds. J’ai encore réduit la voilure Grand voile et Génois. Deux ris partout.

     

    11 heures il ne me reste que 20 milles pour Deshaies j’ai fait un peu plus de la moitié du parcours je file toujours 6.5 Nds toujours sur la route,

    elle est bien belle la vie.

    Retour en Guadeloupe mouvementé

    12 heures 15 je note que je suis à deux heures de Deshaies mais je ne fais plus exactement la route j’ai dû abattre d’une vingtaine de degrés. Mais la vitesse reste bonne comme cela, pas moyen de faire mieux.

     

    12 heures 30 il me reste 10 milles, j’ai le réseau GSM, je fais un texto à mon mousse qui attend des nouvelles.

     

    12 heures 40 la mer devient moins forte, déjà l’abri de la Guadeloupe qui se ferait sentir, mais pour le cap, ce n’est pas mieux, ce serait même moins bon, il me faut abattre encore. Puis alors que je me pensais sortie des difficultés, le vent prend des tours, le bateaux a bien souvent le liston dans l’eau, les vagues se font méchantes, claquent à l’étrave, aspergent le pont, le cockpit se remplit plusieurs fois, je suis trempé jusqu’au os, j’ai fermé les panneaux de la descente, le vent grimpe encore, je dois abattre encore.

    C’est plus le même plaisir, et les ennuis commencent.

     

    L’eau qui passe sur la passe avant sous le vent s’engouffre dans le cagnard les coutures exploses, je le dépose en urgence pour ne pas le perdre en plein à la prochaine vague, pour se faire je suis exposé à la Mer et je termine l’opération trempé pour la deuxième fois, je descend me rechanger et constate que j’ai de l’eau dans les fonds, la pompe fonctionne pourtant. Que ce passe t’il ? Je cherche et trouve l’origine du problème, la crépine est colmaté par des saletés, je nettoie,  et cela re-fonctionne bien.

     

    Je remonte sur le pont pour voir où en est la situation, ca n’est pas mieux le vent a grimpé, l’anémomètre indique 45 puis 47 et maintenant 48 Nds. Le vent siffle comme je ne l’ai pas encore entendu faire tant de vacarme depuis que je suis aux Antilles.

    Retour en Guadeloupe mouvementé

    La bâche du taud de soleil qui est fixe sur Exocet commence à se découdre de ci de la je ne peu envisager de la déposer dans ces conditions de vent et surtout de Mer. J’assure ici et là avec des bouts.

     

    Je suis à la ramasse comme l’on dit, je suis à 7 Milles de Deshaies qui est maintenant par mon travers, je suis à 7 milles de la côte sous le vent mais le vent est en furie. La mer est blanche, les embruns des crêtes de vagues courent sur la Mer, les creux sont bien creux, et de plus les vagues sont proches les unes des autres le bateau soulage sur une et l’étrave disparait sous l’eau à la suivante qui grimpent sur le pont jusqu’au mât, une vient jusqu'à la capote de descente qui a bien faillie être arrachée à son tour.

     

    Retour en Guadeloupe mouvementé

     

     

    Exocet est à la ramasse ce n’est pas un grain qui est là c’est un vent qui vient de je ne sais où, ni si ce n’est que passager, ou pour un temps plus long. Je décide d’aller en terre pour au moins, avoir moins de Mer, mais il va falloir y arriver. Je vire de bord, si je fais cette route je retourne sur Antigua. Alors je mets en route le perkins pour gagner en cap, mais ce n’est pas satisfaisant le bateau tape dans le Mer je n’avance qu’à 2 Nds et la gîte est importante, ce n’est pas bon pour le moteur il faut faire autrement. Alors je roule le peu de génois qui me restait, je borde le pti bout de grand voile dans l’axe du bateau, je mets le moteur à 3000 tours minute, ça ne lui était pas arrivé depuis bien longtemps. Je file 3 Nds vers la côte les vagues continuent à exploser à l’étrave, mais j’avance alors j’ai la solution il faut persévérer comme cela. L’anémomètre annonce bien souvent 50 Nds et plus. Moi qui me voyais arriver aux alentours de 14 heures à Deshaies, je serais finalement mouillé à l’ilet pigeons et la pointe Malandure à 17 heures le vent est toujours en furie je mouille bien à l’écart de tous les bateaux et je lâche 40 mètres de chaine sur 4 mètres de fond de sable de bonne tenu de réputation, ça va le faire je suis arrivé, mais comme dans une réplique du Film « la guerre des boutons » : « si j’avais su je serais pas venu. »

     

    Le bateau a bien souffert de cette navigation un peu extrême mais je lui ai fait un bisou en arrivant pour le consoler et le remercier de m’avoir mené à bon port. Le mousse n’était pas là, alors je suis resté cool je n’avais qu’à me soucier de moi et du bateau.

     

    Maintenant je remets le bateau en état mais je crois pouvoir faire tout par moi-même, il mérite toute mon attention, tout mon respect, tout mon amour pour ce qu’il me fait vivre.

     


  • Commentaires

    1
    tatie youyou
    Vendredi 16 Mai 2014 à 21:56

    ne te mets pas en danger! tu nous fais quelques frayeurs à distance certes, mais tout de même!


    pensées vers toi, reste au calme.


    françoise ,

    2
    sylvie fabre
    Jeudi 29 Mai 2014 à 22:28

    ben dis donc je n'ai pas su ...merci exocet et chapeau capitaine!!! bisous

     

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