•  chapitre10

     

    Cap sur Majorque


     

    Nous sommes le mercredi 13 juin, il est 13 h 30 et nous appareillons pour rejoindre les Baléares, avec comme objectif soit le nord de l’ile, soit l’Ouest ce qui me parait plus crédible en vue de la météo que nous devrions avoir. Nous établissons les voiles dans le premier bassin du port pour pouvoir le faire plus confortablement car la Mer est assez formée et le vent souffle à une 15éne de nœuds. Nous établirons donc avec un ris dans la grand voile et deux ris dans le génois. C’est la voilure du temps comme le disent les voileux. Le bateau file sur le plan d’eau du port et embouque la sortie où la houle nous accueille aussitôt, mais avec la vitesse cela n’est pas désagréable. Ce qui l’est moins c’est que nous avons un cap qui ne nous emmène pas vraiment où nous le voudrions. C’est de peu que nous arrivons à nous écarter suffisamment pour passer non loin de la digue du bassin de commerce d’où sortent les grands navires qui eux ne semblent pas être intimidés par cette Mer clapoteuse et houleuse, vue leurs dimensions, nous les verrons affronter la Mer gaillardement. Trois autres de ces mastodontes sont au mouillage en attente soit de rentrer au port soit de partir pour une mission à travers le monde. Un autre au loin fait route vers nous. Si le vent reste comme cela nous faisons route sur Valencia bien loin de mon objectif le plus Ouest de l’ile de Majorque mais pour le moment rien à faire d’autre avançons ce qui sera pris ne sera plus à faire.

    Plus tard dans l’après midi la mer s’arrondie un peu, le vent molli nous permettant de lâcher un ris du génois puis le deuxième la grand voile sera soumise au même régime avant de ne devoir nous faire aider du moteur pour que le bateau ne soit pas la merci du résidu de houle qui nous fait battre les voiles, mais nous ne pouvons pas encore faire notre route idéale, Avançons, avançons, la nuit peu à peu s’installe avec elle le vent est presque complètement tombé, sans faire de bruit. Le moteur ronronne et nous permet de mettre le cap sur l’ile de la Dragonnera qui se trouve sur la pointe ouest de Majorque.

    Nous n’avons pas pris un tour de quart et c’est un peu au petit bonheur la chance que nous nous relayons à la surveillance de notre route la barre elle est assurée par le pilote automatique qui fait suivre précisément au bateau le cap que l’on lui donne mais ne sait pas éviter un danger quelconque aussi une veille doit être effectuée, nous sommes aidés pour se faire de deux aides électroniques. La première est le système A.I.S qui par l’intermédiaire de la radio VHF nous donne les éléments qui nous permettent de savoir quels bateaux sont dans nos parages. Un petit écran nous indique un nom, une distance, et un gisement soit le cap dans la direction où est le bateau par rapport à nous, mais tous les bateaux ne sont pas ainsi identifiables. Nous avons aussi un appareil qui nous indique lorsqu’un radar est en fonction dans un rayon variable en fonction de la puissance du radar et aussi de tous les facteurs qui contrarient ce système, la houle, la mer, le temps etc...

    Mais reste les autres bateaux qui ne sont pas soumis à l’obligation du système AIS ou qui sont en panne ou leur émetteur éteint, et ceux qui n’ont pas de radar ou qui n’est pas en fonction, mais une grande partie des dangers sont ainsi détectés avant que la situation soit dangereuse.  Il faut rester attentif à tous autres rencontres. Une observation sur 360° de temps en temps ou en permanence selon les conditions de visibilité cela est variable mais les rencontres de nuit sont plus rares que de jour, beaucoup de bateaux sont au port la nuit pour les petits bien sur les grand bateaux eux naviguent tout autant.

    A tour de rôle, nous faisons les écureuils, cela veut dire que nous sortons la tête du bateau pour faire une observation puis retour à l’abri à l’intérieur. Cela est vrai pour moi qui à l’habitude mais Régine elle reste les yeux fixés sur l’horizon jusqu’à en tomber de fatigue. C’est une des raisons qui m’ont fait faire le choix d’une route ou les navigations de nuit seront rares ou inexistantes, serait été le cas si nous étions partis le lendemain au matin, nous aurions tout fait au moteur mais de jour. Ah si l’on savait…

    Au petit matin un choix est à faire, nous sommes plus prés de Porto Soller que de l’ile de la Dragonera qui ne serait pas la fin du trajet. Je fais la proposition au mousse qui opte pour le premier choix, est c’est donc sur le mouillage de Porto Soller que le cap est mis et qu’Exocet se dirige à bonne allure sur une Mer qui est maintenant calme sans vent et plus on approche de la côte plus cela est vrai les petits bateaux de pêche, professionnels et plaisanciers sortent les uns derrières les autres et se dispersent sur le plan d’eau.

    Il est 8 h 30 quand l’ancre plonge dans la grande rade que forme porto Soller Nous nous reposerons là jusqu’au dimanche, ou se jouera un autre épisode du périple d’Exocet.

    En trois chiffres, la traversée aura durée 19 heures, le moteur lui aura fonctionné 3 heures, vive la voile, le tout à une vitesse de 5 nœuds de moyenne sur la route directe. Mais nous avons bien un peu rallongé en faisant un bon arrondi du au vent et à la Mer.

    Les anglais disent, ditons que le bateaux à voile est le plus cher des moyens de transport, le plus lent, le plus inconfortable pour aller d’un endroit où l’on n’est pas mal, à un autre où l’on a rien a faire. A méditer


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    Chapitre 9

    Barcelone

     

      

    De Blanes, au petit matin nous quittons le port avec en prime de départ, un seau d’anchois offert par les pêcheurs. Il n’y a toujours pas de vent significatif, c’est avec l’aide du moteur encore, que nous parcourons la distance qui nous sépare de la capitale de la Catalogne. Le long de la route, nous croisons quelques barques de pêche en train de remonter à bord leur filet, nous observons avec attention pour comptabiliser leur pêche, mais nous ne voyons pas de poissons victimes du piège que représentent pour eux les mailles des longs filets posés la nuit.

    En fin de matinée nous sommes amarrés au quai des pompes de carburant et y compléter le réservoir d’Exocet. Pour avoir une facture du plein de gasoil, et demander une place au port il nous faut nous adresser au bureau du port avec papiers du bateau, assurance, passeport. Il me faut avoir une tenue vestimentaire correcte alors, un polo de la société nautique de Port Camargue vient me couvrir les épaules et le torse, un short propre complète l’équipement. Mais il faut bien un bon quart d’heure pour remplir des documents faire des photocopies etc.…

    Une place nous est attribuée pour deux nuits, le marinèro nous est proposé, je l’accepte ne connaissant pas le port cela me parait plus prudent, mais pas de soucis, les places sont larges, les darses permettent la manœuvre sans difficulté. Mais le service est compris dans le prix alors pas d’hésitation. Voila Exocet cul à quai sur une large pane bien propre et même, fleurie par les résidents qui sont assez nombreux sur la pane qui de ce fait est bien vivante et animée, cela fait la distraction.

    Je branche l’électricité, non pas que nous en ayons bien besoin, Exocet est autonome en énergie mais nous aurons de l’eau chaude si nous épuisons le ballon qui avec le moteur a bien chauffé et tiendra surement les deux jours que nous passerons ici. L’eau du quai me permettra de faire un nettoyage du pont et le complément du premier réservoir que nous n’avons pas épuisé loin de là. Nous sommes économes en eau à bord même si le programme du moment nous autoriserait plus de consommation. Normalement la wifi dessert le port mais elle est en panne, cela nous obligera à trouver à l’extérieur du port des connexions possibles, la poursuite du rayon vert se trouve remplacé par la recherche de spots wifi. Quand penserait Bernard Moitessier ?

    Il est bien l’heure de faire un petit repas à l’heure espagnole bien sûr, ce sera une friture d’anchois qui nous restaurera, mais pas agréable de faire de la friture à l’intérieur du bateau, une plancha à gaz sera la bien venue à la première occasion. Mais nous nous régalons de ces poêlées justes arrosées d’un filet de citron et un Rosé de Beauvoisin pour faire glisser. L’après midi qui était bien avancée maintenant, sera consacrée à une balade sur la Rambla, incontournable. Nous prendrons une Sangria à la terrasse d’un bistro pour touriste ni bonne ni mauvaise, surement un produit du commerce vendu au verre avec une confortable marge, mais le cadre, les verres les pailles et les sièges cela à un coût ! Allez je ne râle pas, j’avais bien voulu et en plus n’avais pas demandé le prix au paravent alors c’est ma faute.

    La Rambla je ne vais pas vous la conter par le menu c’est courue vue et revue sur nos écrans de télévision mais cela ne remplace pas d’y usée la semelle de ses chaussures de pont. Faites en autant à la première occasion je vous le conseille, mais ne vous attendez à rien de typique c’est une usine à touristes qui par ailleurs sont bien plus nombreux que les natifs. Il vous sera proposé de vous restaurer dans tous les établissements des alentours par de charmantes mais aussi charmants individus qui vous aborderont dans votre langue natale, ils ont un sens affuté pour différencier les français, des allemands ou autre anglais. Vous y verraient aussi à coup sur les statues vivantes qui pour une pièce ou un billet se laisseront prendre en photo en votre compagnie en changeant de posture à chaque cliché, terme impropre à l’heure du numérique. Des vendeurs à la sauvette seront là aussi pour vous proposer des lunettes de contre façon surement ou des éventails made in "?" mais Asie surement. Tout aussi Espagnol que ceux des vitrines et des étaux officiels mais à moindre coût bien sur. Ils sont parfaitement organisés pour les lunettes par exemple un drap doublé constellé de petites entailles pour y passer les branches de lunettes et aux quatre coins, une ficelle qui se regroupe ensemble, en un instant ce drap bien étalé par terre avec attention, sur une vive et ample traction sur le faisceau referme le drap et le transforme en baluchon ni vu ni connu. Grande mode aussi des sifflets que l’on garde en bouche et en parlant on imite les vocalises d’un oiseau ou à peu prêt, grand succès garanti pour interpeller la gente féminine…. Garanti mais sans facture.

    Bon allez y vous verrez tout cela et bien plus encore. Les rues convergentes et adjacentes elles aussi sont intéressantes, mais il faudrait y consacrer bien du temps et des pas, nous n’en ferons que quelques unes, là vous trouverez toutes les grandes enseignes connues chez nous et dans le monde entier. Je me suis amusé un moment à faire une statistique sur la clientèle : il en ressort que 85 à 90 % des clients sont des clientes ! Ainsi va le commerce.

    Sur le chemin du retour, nous faisons le détour par le grand complexe qui a trouvé refuge sur le milieu du port, très couru et animé avec l’attraction de la passerelle pour les piétons, cyclistes, rollers et skateurs qui toutes les 30 minutes pivote pour laisser le passage aux bateaux qui souhaitent entrer ou sortir du Port Viel.

    Plus loin une grande esplanade qui couvre un immense parking toute couverte de gazon en plan incliné était pleine de gens en tenue de plage sur des serviettes ou à même l’herbe rasement tondue, ils lisent, bavardent, s’offrent au soleil en posture de yoga ou se bécotent pas forcement avec des partenaires de sexe différent. Quelle époque Madame.

    Nous retrouvons Exocet bien sage, aux amarres, tranquille. Pas un reproche ne nous est fait de l’avoir ainsi laissé seul au repos. Nous souperons aussi à l’heure Espagnole dans la douceur de cette fin de journée bien remplie, de nos mêmes anchois que pour le déjeuner de 15 h, mais j’ai un peu amélioré la préparation pour plus de plaisir encore à la dégustation. Mais un seau d’anchois pour deux cela fait beaucoup, beaucoup trop. Nous en proposons à nos voisins de pane et au marinéro sans succès pourtant au marché il n’était pas plus beau ni plus frais, nous en gardons pour le lendemain avec l’idée de les faire en filet. Pour ceux qui n’ont pas ainsi intégré le frigo, ils feront le bonheur des mouettes qui sont surprises de cette d’aubaine dans un port de plaisance en plein centre ville, et de quelle ville.

    La nuit fut douce et calme au réveil c’est le bruit de la circulation qui me tire du lit enfin de la couchette,  pour cette deuxième journée Barcelonaise. Je commence par un grand tour du quartier dit de Barceloneta. Et par la promenade du bord de mer et là je ne croise à cette heure matinale que des joggeurs et des promeneurs de chien mais c’est splendide, des trottoirs de bois, des espaces de jeux pour enfants, des bancs pour les amoureux de notre Georges Brassens regretté. J’ai vraiment bien aimé, ne ratez pas vous aussi de prendre cette avenue piétonne que vous poursuivez jusqu’au port olympique plein comme un œuf de bateau en tous genres.

    De retour au bateau le moussaillon est réveillé, Nous repartirons à l’assaut des rues et avenues sans pouvoir tout faire c’est bien trop grand. Des vélos sont à la disposition des habitants à de multiples endroits, mais cela leur est réservé, ils positionnent une carte magnétique devant un scanner qui leur délivre la position d’un vélo qui attend sécurisé sur un rail où il aura été mis par un précédent utilisateur. Bien vue le système est bien utilisé car c’est par centaines que vous les verrez circuler, avec comme point noir que beaucoup sont sur les trottoirs qu’ils soient ou ne soient pas prévus pour eux.

    Des voiturettes électriques à trois roues, Jaunes, mignonnes, semblables à celle de "oui oui" d’une série pour enfants à la télé, sont elles accessibles à la location pour les touristes avec un audio guide G.P.S pour aider à parcourir la ville. Un jour de plus en escale et je me serais bien offert cette balade.

    Nous avons cherché en vain un Bloc marine spécial Espagne et Portugal qui est promotionné sur la version Française mais introuvable. Cela me fait un peu défaut je manque d’info sur les ports et les mouillages, la cartographie elle nous donne l’info mais pas aussi commode à manipuler qu’un livre. Nous avons fait trois courses et retour au bateau, pour le repas, je me suis appliqué à préparer des tapas avec les anchois mis en filet arrosé d’un filet de citron et d’un peu d’huile d’olives cela pour faire des amuse gueules bien sympa.

    Nous partons après pour faire avec Régine la balade du bord de Mer il y avait du monde, incroyable, sur les plages, sur la promenade, les nombreux terrains de Volley Ball eux aussi étaient assaillis. Un gros grain d’orage gonflait au dessus de la ville mais personne ni faisait attention jusqu’au moment ou soudainement un tourbillon, une bourrasque, une tornade violente lève des nuées de sable, emporte les parasols, les sièges de terrasses de bistro et déclenche le branle bas général, spectaculaire. Nous nous abritons comme beaucoup dans la cafétéria de l’hôpital à deux pas de là. La tempête fut aussi violente que brève, et un quart d’heure plus tard rien ni paraissait plus si ce n’est les feuilles de palmier et un tas de détritus qui jonchaient les rues. À notre retour au bateau rien à signaler pas de traces de cette apocalypse météorologique.

    Barcelone

     Au matin du troisième jour Barcelonais, nous faisons un dernier tour à pied dans les parages du port et de retour nous avons les yeux attirés par un grand mât de bateau dans le port non loin de notre pane, rouge d’un rouge identique à celui que j’avais utilisé pour peindre le mât de mon premier voilier mais quelque chose n’allait pas, il ni avait pas d’antenne, pas de girouette ni d’anémomètre, rien un mât qui finit ainsi cela m’interpelle, il est large c’est à n’en pas douter un mât pivotant mais alors ? Les quelques pas que nous faisons dans sa direction nous apportent la réponse, une grande coque rouge portant fièrement le sourire enjoué d’une vache. Oui le bateau de Kito De Pavant est là amarré comme un des nombreux bateaux de plaisance mais que fait il là loin de sa base de Port Camargue? Est il en croisière comme nous et pourquoi ce mât qui n’en est plus vraiment un? Nous aurons la réponse d’Hervé une connaissance de port Camargue qui a longtemps travaillé avec Philippe Ettore et qui maintenant fait partie de l’équipe technique de Bel le sponsor de kito.  Le bateau a subi un démâtage partiel suite à la rupture d’une bastaque. (Bastaque : élément de gréement d’un bateau qui par paires viennent alternativement reprendre les tensions du mât de chaque côté de la grand voile au niveau du capelage des voiles d’avant sur les gréements fractionnés) malgré ses explications certains resteront ignorants ce n’est pas grave chaque métier, chaque sport, chaque art à son propre vocabulaire et il faut de tout pour faire un monde.

    L’oiseau blessé rentre à port Camargue convoyé par Hervé et deux compadres, sous gréement de fortune, il est important que la météo soit favorable pour ne pas risquer malgré les précautions prises, d’aggraver la situation, bonne Mer à toi Bel et que cette avarie soit la dernière que tu connaisses.

    A midi ce jour là nous quittons Barcelone pour les Baléares et Majorque plus précisément, je vous raconterais cela un autre soir lorsque je prends le temps de taper sur le clavier les lettres, les mots, les phrases, comme elles me viennent...

     

     


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  • Chapitre 8

    La costa brava


     

     Pour ce début de la côte Espagnole, le temps n’était pas des mieux, le ciel bas, gris et vent nul ; aussi c’est au moteur que nous avons confié la charge de faire avancer Exocet. Avec l’espoir resté vain de mettre à la voile plus tard. Mais non le temps c’est un peu éclairci mais pas le moindre zéphyr pour déhaler la lourde coque du bateau, nous regardions Régine et moi, défiler la côte qui paraissait bien tristounette pour un début de juin. Nous n’avons pas croisé grand monde même les pêcheurs se faisaient discrets. La seule vraie distraction nous la devons à un Dauphin qui est venu nous saluer à quelques milles de Rosas mais sans insister il avait surement mieux à faire. Il était 13 heures lorsque la lourde ancre du bateau plongée dans la baie de Rosas non loin des installations de l’école de voile locale qui dispose d’un emplacement de tout premier choix et de locaux tout à fait fonctionnels en bordure de plage avec un petit canal pour y amarrer les bateaux des moniteurs, bref parfait à mon sens.

    Nous n'avions pas quitté les doudounes de la matinée et on les supportait bien mais les réjouissances n’étaient pas finis car c’est une pluie battante qui nous a tenu dans le ventre de notre bateau une partie de l’après midi. Régine était au désespoir, un temps d’automne, des températures de mars, la Costa Brava dans ces conditions ce n’est pas ce quelle attendait, et de plus depuis la frontière ou peu s’en faut, son téléphone qui est aux abonnés absents, fallait voir la tête quelle faisait...

     La nuit fut réparatrice le bateau bien tranquille sur le plan d’eau bien calme y est pour beaucoup et au matin le temps était bien plus engageant, nous avons fait plusieurs descentes à terre en ce lundi matin pour résoudre le problème du téléphone et trouver le moyen de nous connecter à internet pour les mails, la météo, et divers sites à regarder.

    Nous avons trouvé dans une boutique tout à côté du bord de plage la possibilité de prendre un forfait pour 3 jours et accessible depuis le bateau grâce à l’antenne Wifi qui fait partie du matériel de bord depuis peu, c’était sa première vraie utilisation, c’est appréciable mais ne comptez pas trouver des connexions accessibles sans le fameux mot de passe !

    Nous avons repris la route le jeudi après trois jours d’escale en terre Espagnole pour nous rendre plus au sud en direction de Palamos sans être sur de ne pas faire escale avant. Après avoir refait le plein du réservoir de gasoil, nous mettons à la voile dans un petit air de sud est c'est-à-dire dans la direction de notre objectif. La Mer était d’huile au début mais une brume épaisse nous caché toute visibilité, les doudounes étaient encore de service Exocet avançait gentiment, sans pour autant devoir nous griser. Le temps se lève, avec lui le vent, avec le vent la Mer et nous voila avec 28 à 30 nds. (Nœuds) pile poils dans l’axe de notre route dans la pipe disent les "voileux". Nous ne sommes pas attendus, nous avons le temps devant nous donc ne soyons pas téméraires, abandonnons l’objectif et retournons nous mettre à l’abri et c’est à l’Escala que nous avons mouillé l’ancre : à pas plus de 10 milles de Rosas, de l’autre côté de la baie. Quelle étape !

     Dés les premières heures du lendemain nous reprenons la route avec l’objectif de la veille : Palamos avec cette fois bien l’intention d’y arriver et ce fût le cas, après trois heures et une palanqué de minutes de moteur sans vent ni de face ni favorable et une Mer clapoteuse mais sans plus.

    Nous avons croché l’ancre dans dix mètres de fond au devant de la plage de Palamos, abritée par la grande digue où était en escale un grand navire de croisière qui est resté là tout le jour nous faisant le spectacle du balai des autocars et des passagers. Puis vers 18 heures c’est la manœuvre de ce monstre qui nous a distraits. Le remorqueur qui vient aux ordres, attendant en faisant des ronds dans l’eau, revenant au contact presque de la coque de son donneur d’ordres pour repartir encore pour un tour, mais cela a une fin, les lamaneurs sur le quai dédoublent les amarres, le remorqueur a donné son long câble après un échange de toulines (petit bout à lancer qui permet de faire le lien entre un bateau et un autre, ou bien un quai pour permettre de faire passer une amarres ou un câble, qui serait trop lourd à lancer directement). Puis l’amarre avant du paquebot est larguée, le remorqueur commence à tirer mais le monstre ne se laisse pas intimider il résiste, puis l’amarre arrière donne du mou, le lamaneur la décapelle de la grosse bite d’amarrage sur le quai et elle remonte à bord du navire à l’aide des puissants guindeaux de celui-ci. C’est en marche arrière que le bâtiment s’éloigne du quai les passagers sont pour beaucoup sur les ponts à regarder la manœuvre et nous en faisons autant de notre côté. Après une longue marche arrière le remorqueur stoppe sa traction, récupère sa remorque et rentre à sa place mission accomplie. Le pilote qui est à bord pour superviser la manœuvre remonte à bord de la pilotine qui le ramène à sa base et notre géant des Mers part pour je ne sais où avec sa cargaisons de croisiéristes de toutes nationalités.

     Nous passons encore une nuit bercée et agacée par la houle du large qui rentre dans la partie du mouillage disponible pour les bateaux qui veulent ancrer. Toute la partie à l’abri est ici aussi occupée par des longues pannes flottantes et un champ de bouées de corps-morts qui spolient l’usage du mouillage et rapporte des Pesetas à la municipalité du lieu. Je n'en dis pas plus, vous savez déjà ma position à ce sujet...

     Le lendemain, nous restons encore la journée entière à Palamos avec un tour à terre pour visiter et un petit approvisionnement. C’est incroyable que Régine qui ne pouvait plus voir une enseigne de super marché sans avoir la boule au ventre les recherche maintenant ? Vas comprendre !

    Pour que le confort durant la nuit soit meilleur, je repère contre une digue les chalutiers qui passent la nuit et surement la journée du dimanche à quai et je vais y mettre à couple Exocet. Cela sent fort le poisson et les algues et les mouches sont nombreuses mais nous dormons confortablement et personne ne nous chasse.

    Au matin je m’étais levé de bonne heure mais avait laissé Régine récupérer de la nuit passée et pour ne pas faire de bruit je suis allé faire un tour le long des quais à regarder les bateaux. Après le déjeuner tranquillement nous nous préparons pour le départ, l’objectif du jour est Blanes, nous marcherons encore au moteur en faisant une entrée, un tour, et ressortir du port de San Félius de guixols juste pour voir comment il est maintenant au cas où : Les agents du port nous regardaient se demandant surement à quoi rimé nos manœuvres mais pas un ne montre la moindre hostilité à notre endroit.

    Sur le chemin de Blanes nous voyons notre premier poisson depuis le départ de Port Camargue et pas de demi-mesure, c’est un Espadon d’un bon mètre de longueur sans compter le rostre qui effectue trois sauts consécutifs à pas plus de cinquante mètres du bateau, magnifique.

    A Blanes, le port est en travaux d’agrandissement la place pour la plaisance n’est pas plus grande pour le moment, tout était pris pas une place pour nous aussi encore une fois c’est à couple d’un bateau de pêche que nous nous amarrons celui-ci n’est pas un chalutier mais un bateau affecté à la pêche des poissons bleus, anchois sardines et maquereaux. Il n’y a personne à bord pour demander autorisation d’accostage mais qu’à cela ne tienne, j’effectue la manœuvre pour pouvoir y frapper les amarres d’Exocet et c’est là que nous passerons le reste de la journée à l’abri de la mer qui s’est bien formée maintenant. La petite zone de mouillage au devant de la petite plage à l’abri d’un petit ilot qui forme la pointe de la Palomera est occupée par les bouées de plage et le chenal qui donne accès aux embarcations à moteur pas possible de mouiller sans poser problème. Le journal de bord que l’on se doit d’avoir à bord,n'est pas à jour pour le plan du port, nous l'avons constatés à plusieurs occasions.

    En soirée, l’équipage du bateau de pêche arrive nous demandons si nous devons manœuvrer mais la réponse et négative pour le moment, il ne prévoit de partir que vers 11 h 30 ou minuit. Ils approvisionnent les cagettes, la glace en sac de 25 à 30 litres, et autres préparatifs nous ne manœuvrerons que pour les laisser partir en prenant leur place à quai jusqu'à leur retour au petit matin lorsqu'ils reviendront avec une bonne cargaison de petits anchois dont il nous offrirons une bonne cagette pour s’excuser de nous réveiller de si bonne heure !

    Nous nous profitons d’avoir lâchés les amarres pour faire route en direction de Barcelone notre prochaine étape.

     


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    Chapitre 7

    Les premiers milles
     


     Pour le départ ce fut un beau départ, la météo était bonne, le vent dans la bonne direction pour faire avancer exocet à bonne vitesse vers sa première escale. Il faut dire que la carène de notre coursier était parfaitement préparée. Le carénage venant d’être juste fait, ce n’était pas dans mes projets de caréner car cela avait été fait l’an passé avec beaucoup de soins, et je me proposais de donner un coup d’éponge en plongée comme j’aime bien faire en été. Mais voila une fois quitté la zone Europe mon assurance me demande une surcote de cotisation, ça c’était prévu, mais on me demande en plus une expertise du bateau récente ! Et cela n’était pas dans mes intentions. Pour cela, l’expert demande en plus de sa rémunération que le bateau soit mis à terre pour pouvoir expertiser la coque, la quille, les jeux de l’arbre d’hélice et du gouvernail, et l’état des prises et sorties d’eau, cuisine, toilettes, lavabos, et moteur ; donc : mise à terre du bateau et calage sur un ber (sorte de structure d’acier qui tient le bateau sorti de son élément de prédilection et mis sur une zone de travail à sec.) cela représente des frais qui n’étaient pas prévus alors rajouter à cela le nettoyage de la coque au karcher, et Nicolas (le nettoyeur des quartiers celui qui vient de prendre sa retraite.) n’était pas disponible pour le faire aussi ces les copains qui si sont collés, merci encore à Pierrot et Didier pour le coup de main, il ne restait qu’a appliquer deux bonnes couches de peinture spéciale pour les coques de bateau dites antifouling, pour que les algues et coquillages ne viennent pas y prospérer. La coque ainsi préparée faisait des envieux sur la zone technique de Port Camargue. 

    Nous avons donc établi la voilure dés la sortie de Port Camargue, La grand voile haute, et le génois complètement déroulé, Exocet prenait le rythme de la Mer et allongeait la foulée. Mais tout le monde sait que Maré Nostrum est bien fantasque et d’humeur changeante, après quatre heures le vent se faisait la belle surement pour aller caresser les corps de jolies naïades sur les plages, ne nous trouvant pas à son goût je suppose.

    La solution à ce manque de vent à bord est la risée Perkins, la mise en route du moteur qui est là pour parer à ce genre de problème. La grand voile reste en place elle stabilise le bateau en lui évitant de rouler d’un bord sur l’autre, mais le génois lui doit être enroulé pour ne pas venir battre le mât et le gréement, (les câbles qui tiennent le dit mât) pour cela on tire sur une "manœuvre", la drosse de génois et la voile s’enroule sur elle-même autour d’un tube qui lui-même tourne autour du câble qui tient le mât sur l’avant, l’étai. J’ai employé le terme de manœuvre pour ne pas dire corde car ce mot couramment employé dans la vie des terriens ne s’emploie sur un bateau que pour la ficelle à la quelle l’on pendait haut et court les pirates ou autres manants. Tout autre "ficelle" porte un nom se rapportant à son usage et pour celles qui n’ont pas une tache particulière ce sont des manœuvres.

     

    Nous voilà donc grand voile haute, génois enroulé propulsé par le moteur sur une Mer qui petit à petit a pris des allures de lac de montagne et cela continua jusqu'à notre arrivée à Collioure où nous avons accroché Exocet à une bouée mise à la disposition des bateaux de passage il était tard le jour en était à ses dernières minutes, pas d’agent portuaire pour venir encaisser une redevance et comme le matin nous avions l’intention de partir de bonne heure bien avant l’ouverture des bureaux cela nous ferait une nuit gratuite.

     

    A ce propos : que l’on fasse payer pour une nuit dans un port qui a couté une bonne poignée d’argent aux contribuables que nous sommes cela peut se comprendre quoi que… Mais mettre des bouées reliées à des corps morts et faire payer pour cela en interdisant de plus d’ancrer son bateau dans des baies, des criques, des abris naturels il y a là quelque chose  qui m’agace un peu.

    Un jour il y aura des péages à la sortie des ports pour pouvoir utiliser la Mer comme l’on fait payer pour prendre une autoroute ou une place de parking, un jour même il faudra mettre la main au portefeuille pour marcher sur un trottoir de ville ou sur une draille millénaire.

     

    La nuit qui aurait pu être payante n’en fût pas excellente pour autant car ce mouillage est rouleur les bateaux sont bercés par un clapot insignifiant qui finit par rentrer en résonnance avec les mouvements de la coque qui se balance d’un bord sur l’autre avec à chaque fois un peu plus d’élan, puis le mouvement devenant tellement ample que, brusquement il se trouve en opposition au clapot et le bateau se stabilise soudain pour repartir quelques instants plus tard pour un autre run désagréable.

     

    Mais avec le jour qui vient de poindre à l’horizon c’est une nouvelle journée qui commence et que nous réserve t’elle ?

     

     

     

    Chapitre 6

     

    Lâcher des amarres


     

    Il est un jour où il faut partir. Que le bateau soit prêt ou non, il faut décider de lâcher les amarres. Cela parait un peu inconscient de dire cela, mais un bateau comme bien d’autre projet ne sont jamais bouclés, il y a toujours un dernier réglage à effectuer, un dernier appareil à installer, un quelque chose à faire, et après celui là il y en aura encore un autre puis un autre encore et cela n’en fini pas.

    Pour ne pas tomber dans ce piège il est impératif de prendre date et de si tenir.

    Pour moi après avoir dit : à la retraite ; Quant Régine sera elle aussi en retraite ; Quand la succession de mes parents sera finie. Je n’ai pas cessé de remettre le départ et je le regrette un peu, les ans passés quand on avance en âge, compte plus que dans la force de l’âge, ou l’avenir nous parait infini.

    Après avoir eu une mauvaise année ou je ne sais encore quel mal m’a frappé, la déprime peut être ; j’avais commencé à me dire que le départ serait pour cette année, dés les beaux jours, fin mai ou début juin, et je suis content d’avoir tenu cette fois la décision. C’est le 2 juin au matin que le bateau quittait le poste d’amarrage de Port Camargue en abandonnant les deux amarres arrières qui depuis des années retenaient Exocet à la place 48 de la panne G. Les copains de la panne nous faisaient des aux-revoir de la main les trois coups de trompe dans le silence du matin résonnaient, l’hélice donnait ses premiers tours et Exocet traçait le début d’un long sillage.

    Le programme est le suivant : pas de programme. Pas de rendez vous. Juste une ébauche d’itinéraire, pour le mois de juin la Costa Brava jusqu'à Barcelone puis la traversée sur Majorque,  puis Ibiza, Formentera, et retour sur la côte Espagnole. Au mois de juillet la côte espagnole, le passage de Gibraltar et la remontée des côtes jusqu’au Portugal où je passerais le mois d’août avec la possibilité de faire des travaux si besoin était, pour être prêt pour la traversée sur Madère au mois de septembre et y rester jusqu'à la fin de ce mois avant de faire la traversée pour les Canaries ou pareil le mois d’octobre y sera consacré.

    En novembre ce sera vers le Cap Vert que l’étrave se dirigera, et le mois entier sera pour cet Archipel, jusqu'à l’établissement de l’alizé, qui nous portera sur l’Océan, pour un jour voir devant Exocet, les îles des Antilles, avec une préférence pour arriver au Marin, en Martinique, pour connaitre le plaisir de me voir arriver avec mon bateau, dans cet endroit que je connais bien et où bien des fois j’ai rêvé d’y être, voila le périple comme je le souhaite comment y arriverais-je ? Dans quel état physique ? L’avenir le dira.


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  • Chapitre 5

    Exocet


     

    Exocet, c’est le nom de mon bateau, ou plus exactement de mes bateaux successifs car celui-ci et le quatrième à porter ce patronyme. Lorsque après avoir construit mon premier bateau dans le début des années soixante-dix. Un petit dinghy de 4,20 M que j’ai équipé d’un moteur de 40 CV il était conçu pour faire un support de plongeur et de chasseur sous marin. Bas sur l’eau pour pouvoir remonter à bord sans difficulté, et propulsé par un moteur puissant pour aller vite sur un lieu de plonger, et en revenir pareillement. Trimbalait sur une remorque ha doc la mise à l’eau était facile, rapide, efficace. Il fallait le baptiser, c’est mon père qui sollicitait m’a donné ce nom, je lui avais donné un cahier des charges qui correspondait à ce bateau rapide, sautant de vagues en vagues au ras de l’eau. L’exocet, poisson volant lui allait comme un gant.

    Dans les années quatre vingt je me suis tourné vers la voile, j’ai revendu le (number one) pour acheter un challenger scout petit quillard de 7,20 que j’ai équipé pour faire des régates avec mes enfants et pendant des années j’ai couru de régate en régate dans le golfe du lion et jusqu'à Marseille pour la semaine internationale de Marseille, (SNIM). Il n’était pas question pour moi de changer de nom mes bateaux s’appellent et s’appelleront Exocet.

    Pour remplacer le challengeur scout et pour avoir un bateau de croisière plus confortable le N° 3 était un Sun Rise de Jeanneau, un bateau de 10 mètres rapide, léger, confortable un très bon bateau. Avec lui j’ai traversé vers les Baléares la Corse, et caboté le long de la côte d’azur tout en naviguant souvent sur le golfe d’aigues mortes prés de mon Port d’attache, Port Camargue. Quant le projet de partir de l’autre coté de l’Océan a commencé à mûrir il me fallait un bateau plus grand avec trois cabines, un grand carré, un bon moteur, un bateau solide le fait qu’il soit ancien sans trop ne me dérangé pas du tout, même au contraire car j’avais en tête bien des aménagements, des perfectionnements pour vivre à bord longtemps et loin de son port d’attache.

    La cabine avant, dite de propriétaire est bien sympa avec son cabinet de toilette privé. Des équipés en bon nombre, et bien ventilée par deux capots de pont qui permettent une bonne ventilation, deux hublots malheureusement fixe sur la coque pour voir le mer et les alentours au mouillage. Dans la version 4 cabines qui existe pour ce bateau il y a deux cabines dans l’espace occupé par cette belle cabine propriétaire.

    Le carré est grand avec une table où l’on peut installer 8 convives confortablement. La table à carte est bien petite et dos à la route mais après quelques modifications du pupitre à instruments j’en fais mon affaire. La cuisine en long sur le côté bâbord est complète et fonctionnelle j’ai rapporté une étagère dans un grand espace libre contre la coque au niveau de l’évier bien pratique pour la planche à pain, les planches à découper qui servent aussi à fermer les éviers et pour entreposer des bricoles pendant la confection des repas. J’ai équipé de ci de la les équipés de fargues pour tenir en Mer les assiettes les verres les bols les tasses évitant ainsi la casse tout en conservant des verres en verre pour les boissons diverses, verres à bières, ceux pour les pastis ou sirops voir planteurs, ceux pour le rosé, et ceux pour la table c’est un petit luxe que j’apprécie bien à bord  comme celui que de manger dans des assiettes de faïences et non de plastique rayaient en tout sens et vites tachées de manière inéluctable.

    Une gazinière à trois feux, petit, moyen, et grand permettent de cuisiner confortablement elle est équipée d’un four à gaz bien sur, mais tout à fait fonctionnel. Elle est sur cardans pour rester plus ou moins à l’horizontale quand le bateau gite, des fargues permettent de maintenir en place les casseroles pour éviter quelles ne traversent le carré à l’improviste. Le four sert aussi de lieu de stockage pour un plat à gratin une poêle et une sauteuse quant il n’est pas utilisé.

    L’évier est bien petit, bien sur mais fonctionnel, avec deux bacs, l’eau sous pression chaude ou froide, chaude quand le moteur à tourné pour réchauffer l’eau du ballon ou lorsque le 220 volts arrive du quai. Il y a aussi une petite pompe à pied qui dispense de l’eau de mer sans restriction, car l’eau douce elle doit être embarquée aux escales, il y a 575 litres qui peuvent être envoyés dans 4 réservoirs différents sur les bateaux on appelle cela des tanks, ou des vaches lorsque ces réserves sont souples. A bord ils sont en plastique polyester et fibre de verre.

    Un frigo de grande contenance dont le couvercle sert de plan de travail est à droite de l’évier il permet aussi la fabrication de glaçons, il est si profond que le fond n’était pas bien accessible au quotidien aussi j’ai fabriqué une grille qui limite la profondeur utile tout en permettant de stocker en dessous des denrées de réserve. Une autre grille verticale celle là vient faire un rack pour les cannettes de bière, coca, et autres boissons.

    Sous l’évier deux équipés ont trouvé place, le premier à gauche renferme un panier sur glissière ou l’on stocke les casseroles la cocotte minute une poêle et des couvercles. Plus l’égouttoir pour les pates et deux saladiers. En dessus un tiroir renferme les couverts de tables et les couteaux de cuisine, il était bien petit à l’ origine mais la aussi j’ai modifié pour tirer partie de tout l’espace disponible. A la droite de ce premier rangement, un grand espace pour les produits d’entretien et la poubelle, la balayette la pelle les chiffons les éponges etc.

    Sur la droite un retour est constitué par un petit meuble qui nous sert à ranger les verres qui sont ainsi bien à l’abri dans des aménagements spéciaux pour qui soient bien tenus sans se choquer les uns sur les autres.

    En fond du plan de travail évier et cuisson deux meubles trouvent place, avec en bas un vaisselier pour les assiettes, les bols, les mugs et les verres de table. En dessus deux portes donnent accès à des rangements pour les produits de tous les jours. Sur la droite le même meuble sert pour les produits de base riz, pates, thé et en dessus les biscuits apéro dans l’un et les robots de cuisine dans l’autre.

    Voilà pour ce paragraphe sur la cuisine vous devez vous y voir si vous n’avez pas décroché en route.


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  • A l'heure de l'apéro:

    pain bateau, jambon cru, saucisson ardéchois, pastis bien frais,     A la votre ;-)

     

     

    Panorama du mouillage

     

     

    Un Joli Voisin

     


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  • Le départ au petit matin d'Alcudia

    Le mouillage d'Alcudia 

     

    Le mouillage d'Alcudia

     

    Le mouillage d'Alcudia

     

     

    Le mouillage d'Alcudia

     

     

    Le mouillage d'Alcudia

     

     

    Le mouillage d'Alcudia


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  • Palamos & Calobra

      

    Palamos Le coeur de Ville

     

    Palamos & Calobra


      

    Palamos La porte ancienne

     

    Palamos & Calobra

     

      

    Exocet au Mouillage

     

    Palamos & Calobra

     

     

    Exocet au Mouillage

      

    Palamos & Calobra

     

     

    Coucher de Soleil à Soller

      

     

    Exocet à la Calobra

    Exocet à la Calobra

     

    La Calobra

     

    Palamos & Calobra


      

    La sortie de la Calobra

     

    Palamos & Calobra



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    Chapitre4

    Mon bateau

     

      

    Mon bateau est un Océanis 430, du chantier Bénéteau. C’est un monocoque, il est grée en sloop (un seul mât) et dit en tête ce qui veut dire que la voile d’avant est à la même hauteur que la grand voile, qui elle est en arrière du mât.

    Les plans du bateau sont dus à l’architecte naval Philippe Briand et date de l’année 1987 ; le mien porte le N° 161 il est sorti d’usine en 1988.

    Il mesure 12,60 mètres de longueur, 4,22 mètres dans sa plus grande largeur (le maitre bau) ; 1,86 mètres de tirant d’eau (la hauteur entre sa flottaison et le bas de sa quille). Le mat monte a 16,70 au dessus de l’eau c’est le tirant d’air. Son poids sur la balance : 9460 Kg en ordre de marche. Il ira jusqu'à 12 Tonnes avec équipage à bord et tout son matériel. Sa stabilité sur l’eau est assurée par une quille faite de 3600 Kg de fonte.

    La grand voile qui mesure 34,75 M2 n’est pas la plus grande contrairement à maximum et dans du tissu à voile plus solide il affiche 45.M2 et il pourrait avoir un Spinacker, (Spi) de 106 M2 mais je n’en ai pas à bord.

    Les dimensions des voiles et d’un bateau sont le résultat des calculs de l’architecte. Le résultat de cela s’appelle le plan de voilure pour les voiles et gréement auquel s’ajoutent des cotes du bateau avec des intitulés un peu indigestes pour les profanes.

    Je vous donne ci dessous un aperçu de ces côtes:


     

     

    GG         1480      Cm         longueur des guindants des génois

    LPG        685        Cm         Diagonale des génois

    P            1350      Cm         Hauteur de la grand voile

    E            440        Cm         Longueur de la GV sur la bôme

    SL          1530      Cm          Hauteur du Spi

    SMW     867        Cm          Plus grande largeur du spi

    I              1536      Cm         Hauteur (capelage amure)

    J             482        Cm          Longueur (face avant mat amure)

    LOA       1 260      Cm          Longueur de coque

    L             1127      Cm          Longueur à la flottaison

     

    Un petit croquis est plus explicite.

      

     Mon Bateau 


     

     

    Mais ce plan de voilure qui permet de pouvoir équilibrer le bateau en fonction des conditions de vent en adaptant le choix de la voile d’avant, génois léger, medium, lourd, solent, foc 1 ou foc 2. Parallèlement, la grand voile sera arrisée en rapport aussi des conditions de vent. Tout cela imposé d’avoir à disposition une garde robe de voiles importante à bord.

    Depuis des années, cela c’est vu opposé une fois encore la technique. Les voiles sur enrouleur en effet ont presque totalement équipé nos bateaux dés leur conception. Pour le génois, autour d’un tube qui tourne autour du câble d’étai qui tend le mât sur l’avant du bateau. Pour la grand voile par des tubes rapportés sur l’arrière du mât ou le long de la bôme, la voile se déroulant soit vers l’arrière soit vers le haut. Maintenant les enrouleurs sont incorporés dans le mât d’origine. Pour la grand voile cela remplace les prises de ris classiques et traditionnelles par une manœuvre plus simple à réaliser sans avoir à aller en pied de mât, donc plus sécurisant. Le génois sur enrouleur lui évite d’avoir à bord une garde robe fournie. Il suffit de dérouler la quantité de voile correspondant sans quitter le cockpit

    Pour mon bateau, à l’avant le génois sur l’enrouleur, c’est la voile à tout faire utilisable plus ou moins déroulée. J’ai rajouté un étai largable, (amovible) que je peux positionner à deux endroits. Le premier juste en arrière de l’enrouleur et la deuxième position en arrière d’un mètre vingt. La position avant me permet d’y établir une voile de récupération qui équivaut a un génois lourd, je pourrais l’utiliser en remplacement du génois médium dés 20 à 25 nœuds de vent pour les allures de pré, mais aussi pour avoir deux voiles à l’avant pour les allures de portant en les mettant une sur chaque bord, écartées par des tangons du bord. Dans la position arrière j’ai une petite voile que je peux établir en complément du génois sur enrouleur pour des allures de largue (vent de travers). Cela me fait deux voiles en soute, en plus du tourmentin mais pour un grand périple le jeu en vaut la chandelle.

    Pour la coque, pas de transformation, mais l’ajout d’une jupe à l’arrière qui est bien agréable pour remonter à bord après la baignade, pour pêcher et gaffer les poissons qui apporteront leurs contributions à la cambuse, pour embarquer dans l’annexe et en redescendre et pareillement pour le kayak qui fait parti du voyage.

    Une capote protège la descente et le cockpit des embruns, de la pluie et du vent. J’avais dans la tête de construire en lieu et place une casquette en dur avec des plexis plus grands et surtout plus transparents mais ce sera pour plus tard peut être.

    Un (bimini), protection du cockpit du soleil est indispensable aux Antilles, mais souvent étouffe un peu et rend l’air irrespirable de chaleur et de moiteur, plus un inconfort pour la circulation en dessous aussi j’ai choisi de fabriquer moi-même un abri de toile amovible, en gardant la hauteur en dessous pour circuler facilement sans se courber et que l’air passe lui aussi sans contrainte.

    Pour avoir de l’énergie à bord cinq panneaux solaires apportent 400 watts de puissance. Ils sont fixés sur un portique qui sert également à hissé l’annexe et le kayak. Il supporte également les antennes du GPS, Navtex, Radio BLU, Merveille et éclairage du cockpit pour les apéros une fois le soleil couché de bonne heure sous les tropiques. Ce portique que j’ai conçu et construit moi-même remplace par la même occasion les balcons arrières d’origine et j’y ai intégré un siège sur chaque bord, confortable pour observer la route du bateau en navigation bien à l’ abri du soleil sous le portique.

    Les cadrans qui indiquent les différents paramètres de fonctionnement du bateau et des éléments extérieurs, vitesse du bateau, distance parcourue, vitesse du vent et sa direction, la profondeur d’eau étaient bien loin de moi pour ma vue défaillante lorsque je suis au poste de barre derrière la grande barre à roue aussi, j’ai fabriqué un petit tableau de bord (une console à instruments) sur laquelle j’ai fixé un répétiteur de toutes ces informations j’ai aussi positionné un boitier de commande du pilote automatique et plusieurs interrupteurs qui commandent des éclairages, la corne de brume, un projecteur, etc.

    Le cockpit est équipé de 4 winchs, 2 sont sur le roof et servant aux diverses manœuvres. Les deux autres sont dits d’écoute de génois ce sont les plus gros, les plus démultipliés. J’ai rajouté un cinquième winch il est dévolu exclusivement à la drosse de génois, ce bout qui contrôle le déroulement de cette voile et qui permet de la ré enroulée avec plus de facilité lorsque le vent forcit.

    J’ai aussi rajouté un rail d’écoute en avant et plus central sur chaque bord pour y gérer l’écoute de mes deux voiles supplémentaires.

    Pour le mouillage, le bateau est équipé d’un guindeau électrique, moteur qui remonte sa longue et lourde chaine de 60 mètres de gros diamètre et terminé par une ancre de 25 Kg. J’ai compartimenté la baille à mouillage en deux pour y installer un deuxième mouillage bien utile dans certains cas.

    Voila pour la présentation de mon bateau équipé pour faire un long voyage.

     

     

     

     


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    Chapitre 3

    Le choix du bateau

      

      

     

    C’est la une vraie question, il y a sur le marché des centaines de bateaux. Des grands, des petits depuis 6,50 mètres jusqu'à……il n’ya pas vraiment de limite de taille, Alain Colas a bien fait en course et en solitaire l’Atlantique nord avec un géant de 72 mètres, portant 1000 mètres carré de voilure sur 4 mâts de 30 mètres de hauteur, il s’appelait : Club med. Puis il devient Phocéa en 1982 entre les mains de Bernard Tapi. Puis c’est une riche et jolie femme Mouna Ayoud qui le prendra en charge pour en faire un très luxueux Yacht de prestige. Mais il n’est plus la bête de course menait par un seul homme.

     

    A l’opposé des centaines de passionnés ont couru les Mers et Océans sur des coquilles de noix parfois fabriquées, conçues, équipées par leur seul soin. Je fais la référence à la flotte toujours novatrice des 6.50 qui traverse en course l’Atlantique. La taille n’est donc pas le critère déterminant.

     

    Les matériaux de construction ! La aussi il y a de tout. Depuis la nuit des temps, les hommes sont partis sur l’eau des rivières, des lacs, des Mers et Océans, juchés sur un arbre emportait par le courant. Puis en ne conservant que le fut, l’engin était plus maniable, mais aussi plus instable, en chevauchant le tronc entre les jambes le problème était partiellement contourné. Certains, pour trouver une stabilité correcte ont uni deux troncs, ils avaient inventé le radeau. Puis les radeaux ont grandis plus de troncs, plus longs, plus hauts sur l’eau, un abri sur l’engin et comme cela certains ont traversé les Océans. Plus l’engin était léger plus il flottait les bambous étaient la réponse la meilleure.

     

    Pour ne pas avoir les jambes dans l’eau les chevaliers des troncs flottants ont un jour eu l’idée de faire un trou dans le fût pour s’y accroupir et pouvoir ainsi pagayer au sec……surement très relatif. En agrandissant l’excavation on avait la possibilité de partir à deux, à trois, d’avoir avec soi un peu de matériel pour la chasse ou la pêche. La pirogue était née. La stabilité faisait défaut, sur les lacs aux eaux calmes, sur les bras de rivière, cette instabilité n’était pas rédhibitoire. Ces pirogues ont traversé les temps, elles existent encore de nos jours.

     

    En Mer, les vagues des bords de plages où elles roulent soudainement, causaient bien des problèmes. Elles versaient  jetant à la Mer équipage et matériel, la solution arriva en équipant ces frêles esquifs de bras sur un ou deux côtés sur lesquels étaient ficelés une branche, ou un bambou. Les pirogues à balancier avaient vue le jour et sont venues jusqu'à nous.

     

    Dans des contrées sans arbre de grande futée, comment faire ? Il y a surement d’autres voies à explorer. Les Esquimaux se sont servis de peaux pour construire des kayaks avec des ossements en structure. Les indiens nord Américain eux aussi élaborés des canoës avec des peaux de bisons cousues, tendues et fixées sur une armature de bois ligaturée, c’était mais c’est toujours léger, facilement transportable pour les portages, soit pour le franchissement des rapides infranchissables ou des cascades. Ou bien sur pour aller d’un plan d’eau à un autre par voie de terre.

     

    Depuis la préhistoire jusqu'à nos jours les hommes ont construit des bateaux, des embarcations, des radeaux, des pirogues, en fonction de critères précis, le transport, la chasse, la pêche, le commerce, la guerre, le voyage, la course, la régate.

     

    La locomotion de ces bateaux a elle aussi au fur et à mesure des temps poussée les hommes à inventer, innover. Depuis ces enfants qui par jeu, voulant tenir debout sur des troncs d’arbres, se voyaient propulsés par le vent plus vite que leurs petits frères comprirent que le vent était une force utilisable, et que la surface déployée avait un rôle, les plus grands allaient plus vite que les plus petits. Les petits en levant les bras étaient plus performants que des plus grands qui ne voulaient pas en faire autant ! Puis la course entra dans les mœurs de nos ancêtres, une grande feuille, une peau tenue entre les bras améliorent le résultat. Fort de cela, comment avoir les bras plus grands ? Comment avoir plus de surface à déployer au vent ?

     

    L’homme inventa le gréement tenu à main d’homme, deux bâtons reliés entrent  eux par des feuilles ou des peaux cousues. Puis pour moins de fatigue, plutôt que de tenir manuellement le gréement en l’attachant avec des cordes végétales, des lianes, des lambeaux de peau, des boyaux. Cela tenait seul. La voile avait vue le jour. Avec elle les distances se sont allongées, les durées de navigation ont élargies les horizons.

     

     

     

    De nos jours encore on améliore la propulsion vélique, tous les ans les bateaux vont plus vite, sont plus stables, plus sur. Construits dans des matériaux les plus divers avec pour chacun d’eux leurs spécificités, en bois, en métal, en ciment, en plastique, etc.…

     

    Le bois a tenu le haut du palmarès pendant des siècles et des siècles presque une hégémonie. Très récemment, 1 ou 2 siècles le métal a pris le pas pour les bateaux de travail et de transport que ce soit de passagers ou de marchandises solides ou liquides. La pêche elle utilisant des embarcations de moindre taille pour la majorité des unités a conservé la tradition du bois et utilise encore ce matériau mis a part les flottes de bateaux de l’industrie dévastatrice de la pêche industrielle.

     

    Le yachting à ses origines était de bois, les premiers Yachtmans, que l’ont considérés comme des extraterrestres à l’époque, allaient sur l’eau des Mers pour le plaisir, posaient question. En effet la Mer avait une bien mauvaise réputation… « Oh combien de marin, combien de capitaine, qui sont partis joyeux pour des courses lointaines. Dans ce morne horizon se sont évanouis. »

     

    La course est née du commerce, celui qui était le premier avait le marché pour lui. Les suivants prenaient ce qui reste, s’il reste encore un marché pour eux. Pour les retardataires coutumiers des places les moins bonnes, il fallait réagir ou prendre le risque de disparaitre. Plus grand, plus léger, plus voilé, plus manœuvrant. C’est comme cela que les pilotes de port utilisaient des bateaux fins, rapides, Manœuvrant. Ce sont ces bateaux pilotes qui sont à l’origine de la plaisance.

     

    Les bateaux de plaisances, étaient donc de bois. Pour les différencier de leurs sistership vouaient au travail, les marins qui avaient la charge de tenir ces bateaux en état de recevoir leur propriétaire, selon leur bon vouloir avaient bien du temps entre deux sorties en Mer. Ils en ont profités pour donner du lustre à leurs coursiers. On fait briller les cuivres, on range les cordages avec harmonie, on apporte des éléments de décor en bois sculpté, en cordages, en cuivre, en peinture et vernis, un peu à l’image des navires de nos flottes de guerre à la grande époque qui par leurs parures imposaient la grandeur des nations qui les armaient.

     

    Les yachts devinrent beaux, nobles, majestueux. La course au beau, au luxe, à la technologie était née et grandit encore de nos jours. Dans le même temps, des marins plus motivés par la découverte, le voyage pour lui-même, pas pour le côté frime du yachting. Cela conduisit à utiliser, conceptualiser, construire des bateaux rustiques, solides, sobres. Ils devinrent manœuvrables par un seul homme même pour de longues courses à travers les Océans. Tel « Bernard Moitessier » Pour lui, pas de luxe ostentatoire, du solide, du simple, du sur et du facile pour son équipage, du métal, de l’acier, un coffre fort sur l’eau.

     

    L’acier est apparu pour construire des bateaux de plaisance. Cela a permis a une frange de marin en devenir de construire eux mêmes leurs bateaux plus facilement qu’avec des planches de bois en bordées et une structure qui demandait du métier et du savoir faire. Mais avec des formes plus brutes et des résultats avec plus ou moins de grâce.

     

    Le bois n’avait pas dit son dernier mot pour autant. Avec le bois on fabrique des panneaux comme des grandes plaques de tôle. Réduisant ainsi les joints entre les planches des bordées. C’est le contre-plaqué, lui aussi a permis de construire plus vite, plus facilement. Encore une frange de futurs navigateurs a vue le jour et avec ce matériau des nouvelles contraintes, des nouvelles formes, des nouvelles techniques d’assemblage.

     

    Les chantiers professionnel et traditionnel, très nombreux au balbutiement de la plaisance cherchèrent eux aussi des nouvelles méthodes de fabrication pour rester compétitifs, et pouvoir produire plus vite, et plus en quantité, ils ont commencé à construire en série. Le contre-plaqué le permettait plus facilement, puis un jour un précurseur a utilisé une nouveauté venue de l’industrie pétrolière, les résines polyester armées de fibre de verre. En quelques années ce fut une révolution, la quasi totalité de la flotte de plaisance est constituée de bateaux en polyester. Les petits chantiers ont disparus au profit d’usines ou sont fabriqués à la chaine des séries de bateaux identiques.

     

    En marge, il existe encore quelques ateliers où sont construits à la demande, à l’unité ou en petites séries des bateaux en métal, soit en acier, mais aussi en aluminium, plus léger que l’acier, avec des techniques directement issues de la tradition, une ossature, un squelette, recouvert d’une peau, les bordées. Les bordées qui constituent la partie visible de la coque vu de l’extérieur. Des tôles fines pour ne pas alourdir la construction, mais pas trop pour ne pas être trop fragile. La structure assurant la solidité du bateau a aussi bien des inconvénients, pour les aménagements intérieurs et pour l’entretien surtout pour les constructions en acier, comment chasser la rouille sur l’ossature dissimulée par les planchers, les doublages, les meubles sans devoir déconstruire le bateau dans son intégralité ?

     

    Je passe volontairement sous silence, les techniques marginales qui ont fait illusion une courte époque, comme le ferrociment, une structure de fer à béton assez serrée revêtue de plusieurs couches de grillage à mailles fines et le tout enfermé dans un mortier de ciment jouant le rôle de solidarisation de l’ensemble et l’étanchéité du bateau.

     

    Parallèlement, les équipements ont progressés se sont améliorés. Des aménagements ont vu le jour, des améliorations techniques sont nées.

     

    Les régulateurs d’allure, capables de tenir le bateau dans une direction, sur un cap ou plus exactement sur un angle déterminé en rapport avec le vent avec plus ou moins de précision.

     

    Des palans plus efficaces puis des cabestans qui sont devenus winch. Winch a une, deux vitesses ou plus et qui maintenant sont « self-tailing » une main suffit pour les manœuvrer et aussi avec moteurs électriques sur des gros bateaux.

     

    La sonde, bout de cordage avec un poids en extrémité, que l’on jetait à la Mer pour connaitre la profondeur d’eau est maintenant un appareil électronique qui donne la profondeur d’eau mais aussi la nature du fond, sable, vase, roches, indique la faune et la flore présentes sous le bateau et même les images du fond en trois dimensions.

     

    Le loch à ficelle et planchette de bois qui jetait à la mer en laissant libre de courir la ficelle comportant une série de nœuds permettait de connaitre la vitesse du navire sur l’eau est maintenant aussi électronique et donne la vitesse en instantané et additionne les milles que parcourt le bateau. Le nœud vient de là.

     

    Le sextant qui après de savant et fastidieux calcul permettait de connaitre sa position au largue, loin de tous repères a été suppléé par encore des appareils, des techniques, la radio navigation, la décamètrie, le loran, et le G.P.S maintenant qui permet de savoir avec une bonne précision où l’on se trouve sur la planète, de voir sur une carte électronique un point matérialisant son bateau, de prévoir une route et le bateau assisté par un pilote interfacé avec le G.P.S ira seul ou presque au lieu désiré.

     

    Le radar qui permet de voir plus loin que l’œil humain, un obstacle et ce de jour, de nuit, par temps de brouillard, sous la pluie, il permet de voir les déplacements des grains orageux et de naviguer en conséquence.

     

    La liste est longue de tous les appareils qui ont vu le jour depuis le début de la plaisance, et ce n’est pas fini. Sans parler de l’utilisation de l’ordinateur à bord.

     

    La météo quotidienne arrive à bord par différent moyens ainsi le capitaine pourra anticiper sur le choix de sa navigation.

     

    Le confort dans les bateaux a suivi le même chemin. On ne fait plus la vaisselle dans un seau d’eau de Mer, mais dans l’évier à deux bacs, à l’eau douce et chaude de surcroît ; on cuisine comme à la maison sur le gaz, au four, voir avec un micro ondes. La conservation des vivres au frais dans le frigo, les glaçons pour le pastis ou le rosé en prime. La douche se prend dans le bateau avec un bon confort. Les wc. sont équipés de pompes manuelles ou électriques, parfois même avec broyeur. Les effluents peuvent être dirigés dans une cuve qui sera vidangée au port pour être traités de la même façon que les rejets des maisons, ou déballastés en haute Mer si l’on ne rejoint pas un port. Tous cela pour ne pas polluer les mouillages qui sont aussi des lieux de baignade. Les lampes à pétrole ont disparu presque complètement de l’équipement des bateaux, les Leds éclairent nos intérieurs avec beaucoup d’efficacité et de modération de la consommation électrique. Il n’y a pas de difficulté pour voir la télévision, lire des DVD, écouter de la musique ou les radios avec autant de confort et de plaisir que chez soi. Les cabines sont confortables, bien ventilées, avec des hublots qui permettent de voir à l’extérieur, les matelas sont douillets, les couettes chaudes, les oreillers moelleux un lavabo ou mieux encore une salle de bain directement accessible de la cabine. Bien loin du temps des hamacs que les marins accrochaient dans les entreponts des navires de guerre ou de commerce à l’époque de la marine en bois comme l’ont dit maintenant.

      


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